MUNICIPALES Démonstration de force de « Nîmes en commun »

Ce jeudi soir, le mouvement Nîmes en commun présentait les conclusions de sa grande consultation.
- Coralie MollaretCe soir à la Halle des sports, près de 700 personnes sont venues assister à la restitution du collectif « Nîmes en commun ». Une initiative portée par l’opposant communiste, toujours pas déclaré candidat aux Municipales 2026, Vincent Bouget.
Il est déjà en campagne. Et il n’est pas seul. « Il », c’est Vincent Bouget, professeur d’histoire-géographie au lycée Philippe Lamour, élu d’opposition (PCF) à la ville de Nîmes et vice-président du Département délégué aux sports. Ce jeudi, près de 700 personnes ont assisté à « la grande restitution » du collectif Nîmes en commun. Parmi elles, des Nîmois mais aussi des élus comme le sénateur PS Denis Bouad, le président des pompiers, Alexandre Pissas, ou encore la vice-présidente chargée de la politique de la ville, Amal Couvreur.
Étaient également présents les partenaires de gauche : écologistes, Génération.s, socialistes, ainsi que des ex-Insoumis, parties prenantes du collectif. Leur union rappelle celle ayant permis à la gauche de remporter Nîmes en 1995. Depuis huit mois, les membres du collectif ont sillonné la ville pour recueillir la parole des habitants, des réunions publiques dans les quartiers, mais aussi des échanges plus intimes, lors de « réunions d’appartement ».
Vincent Bouget, un meeting à son image
« Ensemble, nous avons du pouvoir, et nous allons gagner », a lancé Vincent Bouget lors de son discours de clôture. Toujours non déclaré, le Nîmois est en pleine pré-campagne. Le cérémonial de cette restitution, jeudi soir, a été minutieusement orchestré. Peu adepte de la personnalisation du pouvoir, Vincent Bouget a laissé la direction de la soirée à un professionnel : Laurent Sablic, directeur associé de l’agence Grand Public.
L’animateur a donné la parole à plusieurs Nîmois, des interventions permettant de dresser les enjeux du scrutin, tout en mettant en exergue : « Nîmes en commun, un mouvement qui part des Nîmois ». À l’horizon 2026, la gauche espère tourner la page Fournier, le maire de droite à la tête de la ville depuis 2001. D’ailleurs, le communiste ne s’est pas privé de tacler les divisions de la droite : « Quand on ne sait pas collectivement où l’on va, c’est le règne du chacun pour soi, des dérives claniques, du clientélisme… »
La vision d’un « autre Nîmes »
Si la majorité actuelle se félicite, entre autres, de son bilan architectural et de l’attractivité touristique de Nîmes, Nîmes en commun défend un « autre Nîmes ».
« Je suis bénévole aux Restos du cœur. Chaque jour, nous recevons 90 personnes qui n’ont rien à manger… », témoigne Jacques, médecin retraité. À Nîmes, un tiers des habitants vit sous le seuil de pauvreté. D'autres Nîmois ont repris les combats de la gauche au conseil municipal : tarifs du conservatoire, système de réservation des cantines scolaires, ou encore adaptation de la ville au changement climatique. La fragmentation urbaine est aussi un thème central : les habitants du Chemin-Bas qualifieraient même ceux du centre de « centre-villistes ».
La faible attractivité étudiante est également pointée du doigt. Frédéric Gilli, Nîmois expatrié à Paris où il enseigne à Sciences Po, a conduit une étude approfondie sur les attentes des habitants et leurs propositions concrètes. Il dévoile notamment les trois urgences identifiées par les sondés : la transformation du cadre de vie, la réussite pour tous et le lien humain. Dans son discours de clôture, Vincent Bouget a martelé ses convictions : « Ici, c’est le festival de l’intelligence collective. Si on ne peut pas résoudre les problèmes de la planète, on peut quand même faire grandir les consciences, sur la question climatique ou la guerre. La conscience de paix se travaille aussi à partir de ce que l’on peut faire dans cette ville. »
La salle lui a réservé de longs applaudissements. Prochaine étape à l’automne, avec la distribution d’un questionnaire dans toute la ville.