Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 11.06.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1087 fois

NÎMES François Séguy (FI) : « La politique, ce n’est pas la course des petits chevaux ! »

François Séguy, conseiller municipal et communautaire sortant, membre de la France insoumise (Photo : Coralie Mollaret)

Opposé au choix de son mouvement de rejoindre la liste de l’écologiste Daniel Richard, le conseiller municipal sortant, François Séguy, entend « avec d’autres reconstruire la France insoumise à Nîmes. » 

Objectif Gard : L’écologiste Daniel Richard s’est finalement allié au président centriste de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, pour le second tour des municipales. Vous leur dites quoi à vos camarades de France insoumise ?

François Séguy : Je le disais depuis le début ! Pour autant, je ne suis pas satisfait. Quel triste spectacle... Sérieusement, c’était prévisible. Daniel Richard n’est pas un patron d’une petite entreprise. Il a quand même dirigé Séphora après que l'homme d'affaires Bernard Arnault est venu le chercher. Or, la ligne de notre mouvement stipule bien que l’écologie est incompatible avec le libéralisme. 

Votre camarade et leader Fi pour les Municipales, Karine Voinchet, disait pourtant que son programme était de Gauche... 

Qu'ils arrêtent de ramener leur fraise ! Arrêtons avec la course aux petits chevaux. La politique ce n’est pas cela et vous ne vous décrétez pas une épaisseur politique en une nuit. Tous les matins je me lève, je suis énervé, j’ai mal aux tripes. Je les avais quand même prévenus. J’ai mis la pression sur le comité électoral au niveau national pour qu'il n'entérine pas ce choix. Quand je vois ce qu’il se passe à Montpellier avec l'union de Fi à l’homme d’affaires Mohed Altrad, ça me navre.

En même temps, pour gagner une élection, il faut rassembler le plus largement possible, sinon on reste dans l’opposition... 

Le but n’est pas de gagner à tout prix. Il faut avoir les moyens de pouvoir appliquer sa politique. Pour ça, il faut convaincre sur le terrain des idées pendant la campagne électorale. On ne parie pas sur un candidat comme ça a été le cas à Nîmes. C’est pour ça que je dis que la politique n’est pas la course aux petits chevaux. Une campagne doit porter, par exemple, sur le choix de gestion des services publics. Favorise-t-on la régie ? La délégation de service public ? Ça porte aussi sur le choix des investissements : faut-il privilégier le Palais des congrès ou, au contraire, utiliser cette somme pour faire des pistes cyclables ? C’est ça la vraie politique. 

Depuis l’union annoncée entre les candidats Lachaud et Richard, avez-vous eu des nouvelles de Karine Voinchet ? 

Quel est l’intérêt ? Il faut vraiment que ces gens-là lâchent l’affaire sinon on part au carton ! Je sais simplement que notre direction nationale a décidé de donner le logo de la France insoumise à Vincent Bouget, tête de liste Nîmes citoyenne à Gauche avec qui Karine Voinchet n'avait pas voulu s'allier.

Quel est l’avenir de la France insoumise à Nîmes, d’après vous ? Rappelons que le parti de Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête lors de la présidentielle de 2017.  

D’abord, je tiens à rappeler qu’il n’y a pas de local de la France insoumise à Nîmes ! Ceux qui ont participé à ce fiasco feraient mieux de ne pas ramener leur fraise. Quant à moi, je prendrai ma part avec d’autres pour reconstruire le mouvement à Nîmes, lui donner une autre image. Aujourd’hui ce sont des ruines. Nous devons nous remettre au travail.

Comment comptez-vous procéder puisque vous ne serez plus élu lors de la prochaine mandature ? 

On suivra ce qu’il se passe à Nîmes et à l’Agglo. Nous serons particulièrement vigilants au coût de fonctionnement du Musée de la romanité. En 2018, soit pour une ouverture de six mois, la mairie a versé une subvention d'équilibre d'un million d'euros. C'est un choix politique mais il faut le savoir. À l’Agglo, il y a toujours la question des transports. La gratuité totale coûterait huit millions d'euros puisque les tickets ne représentent que 15% du coût de fonctionnement. Autant de sujets dont il sera question...

Vous auriez pu aller sur la liste du communiste Vincent Bouget. Chose que vous avez refusé et vous ne serez pas réélu. Regrettez-vous votre choix ? 

Pas du tout. Ça aurait été une catastrophe. Si j'étais parti sur la liste Nîmes citoyenne à Gauche, on m’aurait accusé de partir pour un poste. Là, je montre bien que je n’en ai rien à foutre !

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollare@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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