Publié il y a 4 h - Mise à jour le 24.08.2025 - Coralie Mollaret - 4 min  - vu 394 fois

POLITIQUE Cinq choses à savoir sur… Le communiste Sylvain André

Cet été, la rédaction d’Objectif Gard & Arles vous propose de découvrir autrement les acteurs de la politique locale… Avec des détails parfois surprenants. Place cette semaine au maire de Cendras et président de l'association des maires ruraux du Gard, le communiste Sylvain André.

1. Cendras dans la peau 

Originaire du « hameau La Vadreille », tient-il à préciser, à Saint-Martin-de-Valgalgues, Sylvain André a toujours été tourné vers Cendras, où habite sa grand-mère. « Je suis seulement parti deux ans pour passer mon DECF (Diplôme d’études comptables et financières) à Nîmes… », avoue-t-il, sourire en coin. S’il aime voyager, découvrir d’autres cultures, l’édile revient toujours à ses racines : « Un enracinement qui a toujours intrigué ma femme, Lucile, originaire de Toulouse. » En réfléchissant, Sylvain André s'explique : « Je pense qu’il y a un côté rassurant… Ici, je vis avec des gens que je connais depuis des années. » Et des gens, le quadragénaire en a croisé un paquet, au gré de ses différentes activités : entraîneur de football, animateur de colonies de vacances, militant syndical et politique, puis élu…

2. L’engagement en héritage

Non encartés au Parti communiste, ses parents, Yves et Martine, restent un couple engagé. « Mon père bossait à Ducros. Ma maman a été secrétaire de direction, maraîchère… Elle s’est aussi beaucoup occupée de moi, petit, en raison de mon handicap. » Leur engagement s’illustre également au sein de l’association Saint-Martin Solidaire : « Ils récoltent des fonds pour offrir des vacances à ceux qui n’en ont pas les moyens. » L’entrée au Parti communiste de Sylvain André, elle, a été assez comique : « À l’époque de Marie-George Buffet, j’avais adhéré sur Internet. Je n’ai jamais eu de nouvelles… J’ai pu finalement m’engager lorsque j’ai rencontré un communiste, lors d’un loto à Cendras. » Ce communiste, c’est Robespierre (ça ne s’invente pas) Chabrol : « C’est lui qui m’a formé ! C’était un vrai ! Un jour, on collait des affiches sur le pont à Saint-Martin, près du supermarché. Il a voulu que je lui tienne les pieds pour atteindre la bordure du pont… Je lui ai dit “Pé, j’ai le vertige !” Du coup, il a préféré se tenir à la force de ses jambes… Moi, j’avais la frousse, lui, c’était un calu ! »

3. Coco et catho !

Homme de gauche, Sylvain André est un ardent défenseur de la laïcité, qu’il considère comme « le ciment de la République, protégeant tout le monde ». Une conviction qui l’a conduit à refuser la mise en berne du drapeau de la mairie, lors de la mort du pape François, en avril. Toutefois, ce quadragénaire est aussi de confession catholique. Un héritage transmis par ses grands-parents maternels, militants au Secours catholique. L’édile communiste garde un souvenir à la fois ému et amusé de son mariage religieux avec Lucile : « Les camarades sont venus. Un seul est resté dehors… Avant la cérémonie, plusieurs sont allés voir ma femme, pensant que c’était elle qui m’avait traîné à l’église… Elle a fini par leur répondre que non, c’était moi qui avais même choisi les textes lus pendant la cérémonie ! Notamment un du pape François, que j’aimais beaucoup. » À la sortie de l’église, sur le parvis, ses copains ont entonné L’Internationale à pleins poumons. Chez les André, foi et lutte des classes font visiblement bon ménage.

4. Quand le handicap devient une force

Atteint d’un handicap depuis sa naissance, Sylvain André a été très tôt sensibilisé à la lutte contre les discriminations et l’injustice. « J’ai compris assez jeune que je ne deviendrais ni maçon, ni volleyeur », lance-t-il, avec humour et autodérision. Sa mère a joué un rôle essentiel dans ses premières années. Mais l’aîné d’une fratrie de trois enfants est rapidement devenu autonome. À la maison, c’est lui qui fait le ménage et la cuisine, pendant que Lucile, sa compagne, préfère bricoler. Il le reconnaît : sa relation aux femmes n’a pas toujours été simple. Cela ne l’a pas empêché de mener de front une vie personnelle, familiale et professionnelle riche. Employé au service insertion du Département et maire de Cendras, son handicap est finalement devenu une force. La lutte contre les discriminations, sa boussole, allant bien au-delà des frontières cendrasiennes : « Je me souviendrai toujours de ce moment, en 2014, en Cisjordanie. Deux adolescents palestiniens de 17 ans venaient d’être tués à Ofer, près de Ramallah. On est allé à leur enterrement. Je n’oublierai jamais leur visage… » Finalement, la force, ce n’est pas ce qu’on montre... C’est ce qu’on ne lâche jamais.

5. L’avenir de la politique gardoise

À 41 ans, Sylvain André entend s’inscrire durablement dans la vie publique. Le jeune homme qui, plus jeune, collait des affiches avec « Pé » sur le pont de Saint-Martin a fait du chemin. Élu maire de Cendras en 2017, il a repris le flambeau de Yannick Louche, son prédécesseur, toujours membre du conseil municipal. « On n’a pas toujours été d’accord, mais je l’ai toujours respecté. Je n’ai cependant jamais cherché à l’imiter. Je fais comme je suis. » Aujourd’hui, il préside aussi l’Association des maires ruraux du Gard. Une fierté : « À la première assemblée constitutive, nous étions huit pour 38 communes adhérentes. Aujourd’hui, nous sommes 165, avec pas moins de 150 participants à nos grandes assemblées générales. » Suppléant de Patrick Malavieille au Conseil départemental sur le canton de La Grand’Combe, le communiste a un temps envisagé de se présenter aux législatives : « Je me suis retiré en raison de l’accord avec le Nouveau Front populaire. » Une prochaine fois, peut-être ? Sylvain André ne ferme aucune porte. Même s’il l’avoue : « Ça aurait été très difficile, en cas de victoire, de partir pour Paris et quitter Cendras. » Lors de la dernière fête estivale de son village, Sylvain André n’était pas en costard, mais déguisé en Chase, la mascotte de la Pat’Patrouille.

Coralie Mollaret

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