Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 08.11.2023 - François Desmeures - 2 min  - vu 808 fois

ALÈS Les portraits humanistes des services de la Clède exposés dans le hall du Cratère

La photographe Karmia M. (à gauche), et la travailleuse sociale de la Clède, Loubna Ennoury, sous les images de l'exposition

- François Desmeures

La photographe Karima M. expose, sur de nouvelles cimaises installées au Cratère, des portraits des travailleurs sociaux et résidents de l'association alésienne la Clède. Une façon de rendre compte de la vie qui foisonne dans ces services, que ce soit du point de vue des gens accueillis que de ceux qui y travaillent. Le vernissage aura lieu ce mercredi soir, à 18 heures. 

La photographe Karmia M. (à gauche), et la travailleuse sociale de la Clède, Loubna Ennoury, sous les images de l'exposition • François Desmeures

Des sourires, des regards tranchants, des moments partagés, réunis par un fil conducteur qui pourrait s'intituler la vie, malgré les immenses difficultés. Abordée le 8 mars dernier par la travailleuse sociale Loubna Ennoury, la photographe Karima M. a suivi sur la première semaine du mois de juin la vingtaine de services que couvre l'association la Clède, dont le champ d'action n'a cessé de grandir depuis sa création à la fin des années 70. "On a réfléchi à la façon de mettre en lumière le travail social", explique aujourd'hui Karima, sous ses portraits placés en hauteur, dans le hall du Cratère. 

"Le plus difficile a été de faire passer les gens de l'ombre à la lumière"

Karima M., photographe

Dans cette exposition, intitulée "De vous à nous", "le plus difficile a été de faire passer les gens de l'ombre à la lumière". Et de faire accepter que ces images puissent être mises à la vue du grand public, "quand on a commencé à évoquer les questions de droit à l'image". "On a pu axer sur la nécessité d'avoir le même sens, détaille Loubna Ennoury. Dans l'association, on prône beaucoup la transversalité et on voulait faire transparaître ça : si, aujourd'hui, je n'ai pas de collègues qui assurent le rôle administratif, je ne peux rien faire comme éducatrice. Le travail social, de nos jours, c'est un ensemble. Et puis, le projet photo trottait dans ma tête depuis des années..." 

L'exposition restera affichée dans le hall du Cratère jusqu'au 30 novembre • François Desmeures

"On était sur la même longueur d'ondes et sur la même réflexion, renchérit Karima M. Et la Clède rassemble tout ce sur quoi je travaillais jusque-là." Plus qu'un simple compte-rendu, Karima souhaite ainsi faire passer un hommage. À ces pensionnaires ou personnes aidées, qui se débattent parfois dans une société où ils ne trouvent pas de place ou qui ont besoin d'une aide ponctuelle pour se relancer. À ces salariés, ensuite, véritables fantassins de la crise sociale, largement déconsidérés parce qu'appartenant, de façon comptable, dans un secteur considéré comme non-rentable par bien des décideurs. Et derrière ces vies brisées ou solidaires transparaît forcément l'humain. "Il fallait aller chercher les gens dans l'ombre et les amener à la lumière", résume celle dont le métier - et les appétances personnelles - consiste justement dans ce coup de projecteur donné à des franges moins en vue de la société. 

François Desmeures

Les 120 salariés de l'association, ainsi que les 30 chantiers d'insertion, sont logiquement conviés, ce soir à 18h, au vernissage de l'exposition, dont les 64 visuels resteront affichés jusqu'au 30 novembre dans le Cratère. Les images relatent, au final, les souvenirs exprimés par Karima M. "Pendant une semaine, il y a eu des rires, il y a eu des pleurs... Et il y a de sacrées histoires." Par l'image, la lumière, une ridule prononcée au coin des yeux ou la largeur d'un sourire, et une phrase choisie par la personne reproduite, ces histoires se laissent entrevoir. Afin de replacer l'humain au coeur des services sociaux, ce pour quoi ils ont, justement, été créés. 

François Desmeures

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