Publié il y a 1 an - Mise à jour le 29.09.2023 - François Desmeures - 3 min  - vu 257 fois

CÉVENNES La Fondation de France visite les structures qu'elle aide à l'autonomie

Le bus à l'anglaise du Cévennes transition tour

- François Desmeures

La Fondation de France fait, deux jours durant, le tour des sept initiatives bénéficiaires du Cévennes transition tour. Une nouvelle approche pour l'organisme, dans le sens de l'autonomie des structures accompagnées. 

La foule dans la cour de la Cantine solidaire de Rochebelle, pour la venue de la Fondation de France • François Desmeures

Sept étapes en deux jours (relire ici). En commençant son tour des Cévennes, ce jeudi, par l'association Solidarité paysans - qui partage les même locaux que la Confédération paysanne à Maruéjols-lès-Gardon - la Fondation de France souhaitait mettre en avant des "valeurs, une énergie partagée, une vision de transformation du monde, introduit Cécile Malo, déléguée régionale. On vous donne les clés du camion, en écho à la volonté d'autonomiser les structures accompagnées" (relire ici).

Solidarité paysans expose ses "70 accompagnements par an" ; l'ADDEARG (association départementale pour le développement de l'emploi agricole et rural dans le Gard) et son travail de facilitation à l'installation de nouveaux paysans ou à la transmisson d'une exploitation existante ; le Civam (centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural) avance son projet de tiers-lieu mis en réseau avec d'autres lieux d'initiative. 

Laurent Chaniac, co-président gardois de l'ADDEARG (association départementale pour le développement de l'emploi agricole et rural dans le Gard) • François Desmeures

"Nous finançons, ici, un poste sur trois ans", explique une responsable de la Fondation de France. Une rampe de lancement, pour Solidarité paysans 30, qui doit ensuite pérenniser le poste sur ses propres deniers. 

"Cette rencontre avec la fédération est venue à point nommé pour redonner un nouvel élan au projet", entame Étienne Kretzschmar, âme de la Cantine de Rochebelle et parmi les initiateurs du projet. Ici aussi - seconde initiative traverseée par le Cévennes transition tour - la Fondation de France est intervenue en matière de ressources humaines, mais aussi d'aide aux travaux de rénovation. 

Étienne Kretzschmar, âme fondatrice de la Cantine solidaire de Rochebelle • François Desmeures

"L'ensemble de ce projet a été validé par la Fondation à l'été 2022 et sa mise en oeuvre facilitée par les premiers versements d'une importante rénovation qui sont venus compléter l'aide qu'apportait depuis plusieurs années les pouvoirs publics, poursuit Étienne Kretzschmar, en tout premier lieu la Politique de la Ville et la Caisse d'allocations familiales. Nous avons pu rapidement améliorer, moderniser et remettre aux normes ce vieux restaurant historique qui vous reçoit aujourd'hui."

Des remerciements et une joie teintés d'une forte crainte, fille de son époque : "L'inflation croissante des denrées, le plus que doublement des charges fixes, la diminution des crédits d'État et en particulier les aides possibles aux salaires, la précarisation accrue des publics accueillis ont afecté le fragile équilibre financier de l'association et mis à mal les principes de solidarité concrète qui donnaient du sens à notre action." La Cantine, son fondateur ne l'a pas caché, est face "au mur inexorable des chiffres et des bilans comptables", face auquel la promesse de "manger à sa faim, selon ses moyens" est toujours plus difficile à tenir. Et ce alors que, comme la rappelé Blandine, d'ATD Quart monde à la suite d'Étienne Kretzschmar, "ceux qui galèrent le plus sont aussi les plus impactés par les problèmes de la planète"

Blandine, d'ATD Quart monde • François Desmeures

Blandine, comme la déléguée régionale de la Fondation de France, Cécile Malo, ont toutes deux insisté sur l'action collective car "on n'agira jamais avec efficacité dans nos lignes d'eau". Et, pour donner l'impulsion aux sept structures du Cévennes transition tour, la Fondation tombait à point nommé. "On a invité les acteurs à réfléchir à leurs besoins, explique Maeva Eme, chargée de missions sociales à la Fondation. À la cantine, les réflexions ont porté sur la gouvernance du projet, qui tournait avec peu de personnes. Leur ambition a donné lieu à des demandes de financement. Mais le sujet du budget est venu en dernier." La Fondation savait qu'elle disposait d'entre 500 000 et 600 000 € pour ces sept structures. "Notre objectif, après avoir accompagné les associations sur ce qu'elles ont présenté, est de passer la main aux pouvoirs publics." À voir, ensuite, si le contexte budgétaire permet la survie d'initiatives qui ont montré leur utilité. 

François Desmeures

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