Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 03.04.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 90 fois

CASTILLON-DU-GARD : UN PARRAINAGE POUR LE FN SANS CONSÉQUENCE... POUR LE MOMENT ?

Dimanche 1er avril, la liste des 500 parrainages (tirés au sort) adressés aux candidats à l'élection présidentielle, publiée au Journal Officiel faisait sensation dans le Gard. La cause, le nom du maire de Castillon-du-Gard, Jean-Louis Berne, encarté à l'UMP, est apparu dans la liste de Marine Le Pen, la candidate du Front national. Une erreur de publication, un poisson d'avril... Pas du tout, "un vote démocratique."

"J'ai voulu que les 16% de la population française soient représentés lors de l'élection présidentielle" lance Jean-Louis Berne, contacté par téléphone. Deux jours après la révélation de cette liste, le maire de Castillon-du-Gard ne comprend toujours pas pourquoi son parrainage a déclenché un tel émoi médiatique. "Personne n'attaque les maires qui ont adressé leur parrainage à Jacques Cheminade (Solidarité & Progrès) ou même Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) qui selon les sondages obtiendrait 15% d'intention de votes (au premier tour). Et ces maires-là, on ne les fustige. On préfère me fustiger moi, qui ne souhaite que respecter la démocratie. J'ai horreur que l'on diabolise un parti car plus on le diabolise, plus les gens votent pour. "

Et que ce soit bien clair, Jean-Louis Berne ne votera pas pour Marine Le Pen. D'ailleurs, au départ, il souhaitait donner son parrainage à Frédéric Nihous, le candidat de Chasse, pêche, nature et traditions, qui s'est finalement désisté. "J'ai reçu les représentants du Front national, une fois au même titre que les représentants des autres candidats. Ils souhaitaient un deuxième rendez-vous pour récupérer directement mon parrainage." Rendez-vous refusé, Jean-Louis Berne encore incertain de son choix leur aurait dit : "J'enverrai moi-même mon parrainage et je le ferai lorsque je serai sûr que Marine Le Pen n'a pas toutes ses signatures, au dernier moment."

Un choix donc personnel et démocratique qui pourrait, si l'on en croit les propos de Marine Le Pen qui martèle à droite et à gauche que les maires subiraient des pressions concernant leur choix de parrainage et notamment à l'égard du Front national, faire l'objet d'une sanction. "Pour le moment, personne n'a parlé de sanction. Et si sanction il y a, je dirai que Madame Le Pen a donc raison, que l'on fait bien pression sur les maires sur fond de déni de démocratie."

Le maire soutenu par ses élus et administrés

"Je suis un européen convaincu, mon candidat c'est Nicolas Sarkozy." Oui mais, est-ce que l'UMP acceptera que le maire reste dans leur camp après cette histoire de parrainage ? Le conseil municipal de Castillon-du-Gard va-t-il réclamer sa démission ? "Je soutiens Nicolas Sarkozy des deux mains et des deux pieds pour avoir fait de nombreux déplacements pour le soutenir. Ce parrainage n'est pas un vote d'adhésion au Front national et mes élus les plus proches le savent bien. D'ailleurs, ce parrainage, je ne l'ai pas fait en cachette, mes élus UMP connaissaient mes intentions. J'ai vu ma 1ere adjointe hier qui a lu dans la presse qu'on pourrait demander ma démission, elle m'a assuré qu'il en était hors de question, au même titre que d'autres élus d'ailleurs. J'ai eu le responsable cantonal UMP au téléphone qui m'a affirmé que personne n'était contre moi dans le parti. J'ai même reçu deux SMS de personnes soutenant l'UMP qui me félicitaient de mon engagement démocratique.

Et dans la rue, on en pense quoi ? "Je me suis baladé dans ma commune, aucun de mes administrés ne m'a jeté d’œufs pourris à la tête ni même interpellé suite à cette histoire de parrainage. Vraiment, je n'ai ressenti aucune retombée négative. Mon opposition sautera peut-être sur l'occasion pour demander ma démission, mais ils seraient très mal venus, certains d'entre eux votant pour le FN, je ne pense pas qu'ils souhaiteraient se passer des 30% de nos administrés qui ont voté pour ce parti lors des dernières élections régionales. Aujourd'hui, je suis serein, si polémique il y a, elle n'est pas de mon fait."

Stéphanie Marin

Politique

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio