Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 06.12.2012 - tony-duret - 2 min  - vu 155 fois

NÎMES : Crise, prudence et optimisme au Salon des Antiquaires

Pierre Toulze, salon des antiquaires

Ce jeudi matin, les allées du Salon des Antiquaires qui se tient actuellement au Parc des Expositions à Nîmes sont peu fréquentées. Une cinquantaine de visiteurs à tout casser déambulent entre les différents exposants. Ils s’arrêtent devant de somptueux tableaux, jettent un coup d’œil aux bijoux, scrutent les tapis anciens. Seulement, ils n’achètent pas. Dans son box, Pascal, un commerçant gardois qui vend des tableaux, ne semble pas plus étonné que ça : « Depuis 6-7 ans, on a commencé à ressentir un déclin. Et ça s’est accéléré depuis deux ans. Le problème, c’est qu’on vit une crise de confiance, les gens ont peur de tout, ils sont sur la retenue. On fait toujours des ventes, mais c’est léger », confie-t-il. Selon le commerçant, un secteur de l’art est épargné : « Tous les produits de luxe se vendent toujours autant. Il est plus facile de vendre un tableau à 20 000 euros qu’à 1 000 euros ! » Ce qui pourrait être perçu comme un paradoxe s’explique relativement facilement : la clientèle riche l’est toujours autant et n’est pas la classe sociale la plus affectée par la crise.

Pierre Toulze, qui a une galerie à côté de Carcassonne, est sur la même longueur d’onde que son concurrent : « Ça fait quelques années que je viens et ça marchait beaucoup mieux avant. On sent une forme de désaffection lié à la crise économique. Les gens investissent moins ce qui est un tort parce que le prix des tableaux n’a jamais été aussi bas ». Si la crise impacte les consommateurs, elle touche aussi les exposants : « Ce salon à Nîmes, qui a une très bonne cote, n’est pas concerné. Mais il y a d’autres salons où le nombre de marchands a été divisé par deux en trois ans. Il faut les comprendre. Le prix des emplacements est toujours aussi cher qu’avant alors que le chiffre d’affaires, lui, est divisé par deux ».

Côté consommateur, l’heure est à la prudence, comme l’explique un couple de quadragénaire qui a fait le déplacement au Parc des Expos ce jeudi matin : « On fait attention à la dépense. C’est devenu instinctif avec tout ce que l’on entend partout. On réfléchit deux fois avant d’acheter. En fait, résume la cliente, on ne fait plus d’achats coup de cœur ». Son mari ajoute : « Et puis, il va y avoir une évolution de la fiscalité dans les mois à venir. On anticipe… ».

L’optimisme, c’est chez une bijoutière dont le stand est placé à l’entrée du salon, que l’on en trouve : « Moi, je suis contente ! Le premier week-end a été bon et j’espère qu’il en sera de même ce week-end. C’est un salon qui travaille bien, où les commerçants sont triés sur le volet, où la clientèle est de très bonne qualité ». Quand on lui fait part des inquiétudes de ses confrères, la commerçante ne fait pas dans la demi-mesure : « Je vais vous dire, si certains d’entre eux se levaient plus souvent de leurs chaises, ça irait peut-être un peu mieux… » En voilà une solution !

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

Tony Duret

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