Publié il y a 2 h - Mise à jour le 27.06.2025 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 313 fois

GARD Tensions et inquiétudes sur la situation financière du Département

L’envolée des dépenses sociales décidées par l’État, conjuguée à la stagnation - voire à la baisse - des recettes, plombe les comptes 2024 de la collectivité. Une situation pour l’heure gérable… Jusqu’à quand ?

Émotion et souvenir, ce vendredi au conseil départemental. L’annonce, hier, du décès brutal de l’élue départementale Valérie Guardiola a secoué les élus. La présidente PS du Département, Françoise Laurent Perrigot, a organisé une minute de silence, déclarant : « Sa présence, son sourire et son sens du devoir vont nous manquer. » La gorge serrée, les larmes aux yeux, son binôme du canton de Marguerittes, Rémi Nicolas, s’est souvenu de leur campagne électorale : « Une aventure extraordinaire… Nous nous étions qualifiés de cinq petites voix au premier tour. »

Discrète, Valérie Guardiola, 57 ans, était aussi adjointe à Rodilhan. Fonctionnaire de police retraitée, elle était mère et grand-mère. « C’était une femme de combat », rappelle son binôme, « elle nous quitte, terrassée par une maladie impitoyable. Elle laisse un vide incommensurable… » Saluant son engagement et son parcours, Robert Crauste, président de son groupe, Territoires citoyens, et aussi médecin retraité, rappelle : « Je veux engager chacune et chacun soumis à l’addiction au tabac à se faire accompagner. »

2024 : des dépenses en hausse de 46 M€

Après ce vibrant hommage, les élus ont procédé à l’examen des comptes administratifs 2024. Des documents qui retracent la réalité des recettes et des dépenses. Les chiffres ne sont pas bons : la collectivité accuse un déficit de 11,4 M€. Le budget 2024, d’un peu plus d’un milliard d’euros, enregistre 999 M€ de recettes. Ce déficit est creusé par les dépenses, notamment sociales, en hausse de 46,9 M€, soit +5,2 % par rapport à 2023. « La situation est catastrophique », lance la présidente du groupe d’opposition, Le Bon Sens Républicain, Valérie Meunier. « Notre épargne est en baisse (34 M€ contre 82 M€)… Le ratio de désendettement est de 14,1 années (soit une dette de 479 M€), là où il devrait être inférieur à 10 ans. »

Dans cette même veine, son collègue centriste, Philippe Ribot, lance : « Il faut prendre les choses en main. Nous devons être entendus. Il en va de l’avenir et de la sérénité de nos politiques publiques. » Élu de la majorité, le vice-président PCF, Patrick Malavieille, fait remarquer à l’opposition : « Ce n’est pas une attaque… Mais l’Agglo d’Alès est également touchée par la détérioration des ratios… Il faut expliquer pourquoi. Cette situation n’est pas due à une mauvaise gestion, mais à des choix politiques imposés par le gouvernement. » Le président du groupe PCF, Christian Bastide, fustige, encore et toujours, l’État qui ne compense pas à l’euro près le paiement des prestations sociales. En 2024, le reste à charge pour le Département est de 124 M€, « soit un budget d’investissement sur une année », rappellera plus tard Françoise Laurent Perrigot.

« Des investissements records »

En parallèle, les recettes stagnent, voire diminuent légèrement. « L’équation est très simple : faire toujours plus avec moins de moyens. Mais sa résolution est très compliquée », réagit Christophe Serre, président du groupe républicain, socialiste et écologiste. Toutefois, la stratégie de la majorité d’avoir mis de côté les recettes exceptionnelles des droits de mutation permet de passer le cap de cette année difficile. Françoise Laurent Perrigot rappellera plus tard les investissements « records » réalisés en 2024 : « la réouverture du parc Meynier de Salinelle, la reconstruction du pont de Provence, de Chamborigaud, le déploiement du très haut débit… Être prudent ne signifie pas manquer d’ambition. »

Les comptes ont été validés à la majorité, avec l’abstention des groupes du Bon sens républicain et du centre. Les deux élus RN ont voté contre.

Coralie Mollaret

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