Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 01.09.2013 - tony-duret - 3 min  - vu 507 fois

LE PORTRAIT DU DIMANCHE Laure, 20 ans et réserviste, l’autre visage de la gendarmerie

Une partie des réservistes qui ont intégré la Brigade de Vauvert. Laure est la deuxième femme en partant de la gauche

Une partie des réservistes qui ont intégré la Brigade de Vauvert. Laure est la deuxième femme en partant de la gauche

Laure est une jeune femme qui sait ce qu’elle veut. Et à 20 ans, ce n’est pas donné à tout le monde. En troisième année de droit, la jeune femme a l’ambition de devenir officier de gendarmerie. A en juger par sa détermination et son sérieux, on n’a pas à s’inquiéter pour elle. Cet été, Laure s’est lancée un défi : s’engager dans la réserve de gendarmerie. « Pour moi, ça me donnait un avant goût de mon futur métier », explique-t-elle. Les réservistes sont ces citoyens qui décident de s’engager pendant une période donnée aux côtés des gendarmes. Le Capitaine Elodie Montet, qui commande la compagnie de Vauvert, détaille : « Ce sont des gendarmes qui sont appelés quand on a une montée en puissance pour une catastrophe naturelle, par exemple, ou lorsque les périodes sont particulièrement chargées comme pendant l’été au Grau-du-Roi ».

A croire que Sainte Geneviève en personne s’est penchée sur le dossier de l’étudiante, Laure qui vit à Aubord décroche une place à… Vauvert ! Dix kilomètres séparent les deux villes : « J’ai eu beaucoup de chance, avoue la jeune femme. J’aurai pu me retrouver à l’autre bout du département au Vigan ou à Pont-Saint-Esprit ». Deuxième coup de chance, elle tombe sur une équipe avec laquelle le courant passe immédiatement : « Il y avait deux équipes de trois. Six au total. On était quatre jeunes avec deux gradés. On avait une devise, on se disait que quoiqu’il arrive, il fallait le faire dans la joie et la bonne humeur ». Une devise qui va néanmoins être mise à rude épreuve. Le 10 août dernier, un terrible accident, un choc frontal entre deux véhicules se produit sur la nationale qui longe Milhaud. Laure et son équipe sont les premiers sur place. La jeune femme se souvient : « J’ai vu les victimes. Sur le moment, j’ai oublié, j’ai fait le vide. Je me suis concentrée sur ce que je devais faire, sur mon travail. J’ai échangé quelques mots avec une femme qui est décédée quelques instants plus tard. Elle me parlait et elle est partie… Sous mes yeux. On y pense après. C’est dur, mais c’est le métier ».

contrôle gendarmerie

(Photo illustration)
(Photo illustration)

Heureusement pour les réservistes (et pour les gendarmes aussi) la confrontation avec la mort n’est pas quotidienne et les missions varient. « On a fait nos propres patrouilles sur Bernis, Milhaud et Uchaud. Les commerçants étaient contents de nous voir régulièrement. On a montré qu’on était là. Je crois même que les cambriolages ont diminué ». A la brigade de Bernis, les gendarmes estiment qu’il y aurait eu deux plaintes de moins par jour grâce à la seule présence des réservistes. Laure continue sur cet été atypique : « On a aussi assisté les gendarmes dans leurs missions, on est tombé sur un flagrant délit de cambriolage ou surveillé la mairie d’Aimargues 24h/24h pendant une semaine quand les gens du voyage étaient sur le stade de foot ».

Un été riche en émotions ! Au moins, les réservistes ne s’ennuient pas. Le Capitaine Montet complète : « Je crois que pour eux, c’est une expérience extraordinaire. Ici, c’est pas la télé. C’est la réalité ». Bien sûr, le travail du réserviste ne remplacera jamais celui du gendarme. Le réserviste, qui suit une formation de quinze jours avant de commencer sa « saison », reste un appui, une aide, un renfort. Une mission qui semble toutefois très bien convenir aux volontaires. Pour Laure, c’est sûr, elle compte bien renouveler l’expérience dès l’été prochain. En parallèle, elle travaille pour, la jeune femme envisage de passer officier dans quelques années : « Pour y arriver il me reste trois ans d’étude ». Trois ans d’étude, c’est aussi trois étés pour se perfectionner.

Pour être réserviste :

Être de nationalité française, Être âgé de 17 ans au moins, Avoir satisfait aux obligations du service national, avoir suivi la JAPD ou la JDC, Avoir une bonne aptitude physique, Être apte moralement et psychologiquement.

Points de recrutement :
Les personnes qui sont intéressées peuvent s'adresser à toutes les brigades de gendarmerie de France pour faire un dossier de candidature. Ils prennent RDV à la brigade la plus proche de chez eux.
Plus d'informations en cliquant sur ce lien
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com
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