VERGÈZE Fermeture de la verrerie : la CGT annonce avoir trouvé un repreneur

Ce jeudi matin, devant le site de la verrerie de Vergèze
- Coralie MollaretNouvelle mobilisation contre la fermeture de la verrerie à Vergèze. La secrétaire nationale de la CGT, Sophie Binet, a fait le déplacement, proposant son analyse sur la situation et ses solutions.
Ce jeudi matin, 10 h devant la verrerie Owens-Illinois. Plusieurs centaines de salariés, syndiqués ou non, mais aussi des élus, se rassemblent sous un soleil de plomb. « Nous attendons environ 3 000 personnes », indique le secrétaire de la CGT, Yoann Goupille. La fermeture du site, le 31 octobre, cédé jadis par Nestlé, mettrait fin à 164 emplois. Actuellement, les syndicats travaillent sur le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi).
« Rien ne justifie une telle décision ! », commente Zouber Amara, délégué syndical FO et chef d’équipe. Le quadragénaire est employé de la verrerie depuis 25 ans. Avant lui, c’était son père qui y travaillait. Le Gardois a bien une petite idée des raisons de cette fermeture ainsi que des suppressions de postes dans les autres sites Owens-Illinois de France. Son regard se tourne vers la façade de la verrerie : « Lisez la banderole ! Depuis qu’un fonds de pension est entré au capital d’Owens-Illinois, les Français paient la retraite des Américains. »
Vers 11 heures, le député François Ruffin a rejoint la mobilisation. Il est accompagné de l’ex-secrétaire du PCF du Gard et candidat à la mairie de Nîmes, Vincent Bouget. « La part de la production industrielle dans le PIB français est passée sous la barre des 10 % (…) Cette verrerie est un symbole. C’est un choix fait par le décideur économique et politique de se débarrasser de l’industrie. On ne va pas laisser faire ça », dénonce le député de la Somme. Un peu plus loin, une autre figure nationale entre dans la verrerie : Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT en France.
Rencontre le 10 juillet avec le préfet
La fermeture de la verrerie par le groupe Owens-Illinois est-elle irrévocable ? Le message de la syndicaliste est clair : « La CGT ne laissera pas cette usine fermée ! » Selon elle, « les difficultés sont liées à sa financiarisation ». Et de dénoncer : « Son propriétaire n’a rien investi dans l’usine. Les trois grands verriers qui occupent le marché français se sont mis d’accord pour augmenter les prix et donc leurs marges… C’est pour ça qu’aujourd’hui, 35 % des bouteilles que nous utilisons sont fabriquées en dehors de France. Or, le verre est une filière d’avenir ! »
Sophie Binet vient avec une annonce : « Nous avons trouvé une piste de repreneur sérieux, prêt à reprendre l’usine ». Une solution conditionnée toutefois à « la vente de la verrerie par Owens-Illinois et non sa fermeture », mais aussi : « Nestlé doit s’engager sur les volumes à produire à l’avenir. Ce n’est pas aux salariés de payer le scandale de l’eau minérale. » Le 10 juillet, les syndicats de la verrerie et de Nestlé seront reçus par le préfet. « Il nous annoncera peut-être la décision sur Perrier… » À savoir : le renouvellement ou non de l’autorisation de produire de l’eau minérale naturelle.
En attendant, syndicats et élus entendent rester mobilisés : « C’est consternant. Comment peut-on parler de réindustrialiser la France et laisser la verrerie fermer ? Une entreprise vertueuse ! Nous sommes engagés dans le rapport de force et nous ne lâcherons pas », assure la maire de Vergèze, Pascale Fortunat-Deschamps. Sophie Binet en appelle aussi à l’État : « La France a donné plus de 200 milliards d’euros aux entreprises. Il faut que le gouvernement menace de retirer ses aides, on parle de l’argent des Français ! » « Pour Owens-Illinois, on parle de 15 millions d’euros », conclut Yoann Goupille.