PONT-SAINT-ESPRIT Le conseil municipal vote les comptes dans la quiétude
Une fois n’est pas coutume, on aurait presque pu entendre les mouches voler hier soir dans la salle du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit.
Il faut dire que l’ordre du jour — en grande partie consacré à l’attribution de subventions — n’avait pas de quoi enflammer les foules, malgré les votes des différents comptes de gestion et administratifs de la commune pour l’année 2014.
« Rattraper le colossal retard pris »
Sur tout ce pan de l’ordre du jour, l’opposition a brillé par son mutisme, même si elle s’est abstenue sur les comptes de gestion (à l’exception de Valère Segal qui a voté les comptes de gestion des budgets de l’eau et de l’assainissement) et qu’elle a voté contre tous les comptes administratifs (eau, assainissement et compte administratif).
L’opposition étant muette, la première adjointe Claire Lapeyronie a eu toute latitude pour commenter les comptes administratifs de la commune. Sur l’eau : « on a une marge d’autofinancement de 285 000 euros, c’est relativement confortable. La ville a déjà investi, mais il faudra sans doute en passer par un emprunt. »
Passant à l’assainissement, Claire Lapeyronie a là aussi noté « une marge confortable d’autofinancement de 329 000 euros » avant de s’en prendre à l’ancienne majorité : « à chaque fois qu’on ouvre une route, on en profite pour refaire les réseaux. Quand nous sommes arrivés, ils étaient dans un état pitoyable, on a commencé à investir pour rattraper le colossal retard pris mais nous avons encore tous les jours des affaissements de routes, comme aujourd’hui (hier, ndlr) devant le collège George-Ville. » Visé, Gilbert Baumet reste impassible. Luc Schrive évoque « un schéma directeur fait depuis 2004 » et le maire Roger Castillon « une mise en demeure en date de 2008 sur ce sujet laissée lettre morte que nous avons trouvée à notre arrivée en 2011 et qui a provoqué la mise en place de ce plan. » Pas plus de réaction de l’ancien édile.
« Nous sommes toujours une commune pauvre »
Alors en passant au compte administratif 2014 de la commune, la première adjointe va embrayer : « en 2014, on a continué à maîtriser les dépenses de fonctionnement, et ce jamais au détriment des spiripontains. La dépense par habitant en fonctionnement est passée de 1 243 euros en 2010 (dernière année pleine de mandat de Gilbert Baumet, ndlr) à 1 040 euros en 2014, nous sommes toujours une commune pauvre, et il nous faut maîtriser les dépenses. » Les regards se tournent encore vers Gilbert Baumet, impassible comme jamais.
« Nous avons investi 2,5 millions d’euros en 2014, a poursuivi Claire Lapeyronie. En 2011, c’était 356 000 euros. On voit notre volonté d’investir, car une commune qui n’investit pas meurt. » Et l’élue de conclure par un dernier petit crochet par la dette de la ville « qui pèse sur nous tous, chaque année la commune rembourse 1,4 million d’euros, et ce jusqu’à 2027. » Malgré toutes les piques envoyées par la majorité Gilbert Baumet n’interviendra pas, et l’opposition guère plus. Et pour une fois, la séance a été levée dans le calme. On n’était pas habitués.
Et aussi :
36 000 euros pour le Comité des fêtes : le tout nouveau Comité des fêtes s’est vu attribuer une subvention municipale de 36 000 euros pour l’année 2015, dont 80 % versés ce mois-ci. Une subvention accolée à une convention d’objectifs. Le conseiller municipal d’opposition Frédéric Duplan, membre de la commission culture, s’est étonné de « ne pas avoir été convié ni à une commission, ni à une réunion là dessus », ce à quoi l’adjointe à la culture Christine Clerc expliquera que « c’est passé en commission finances. Mais vous pouviez me contacter, et il y a aussi eu une réunion publique de présentation le 28 avril. »
Secteur sauvegardé : une nouvelle étude pour la Citadelle : un avenant à la convention existante concernant l’étude pour l’élaboration du Plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé (PSMV) visant à évaluer les contraintes et le possibilités d’aménagement de la Citadelle a été voté hier soir. Une étude d’un coût total de 18 247 euros TTC, subventionnés par la DRAC à hauteur de 70 %. « Nous sommes un peu surpris par cette nouvelle étude, qu’après déjà 400 000 euros il faille encore faire une rallonge », s’est étonnée la conseillère municipale FN-RBM Christiane Gondard. « Le but est de faire un zoom sur un endroit bien particulier de la commune », lui a répondu l’élu en charge du dossier Christian Jourdan avant que Claire Lapeyronie ne rappelle le taux de subvention de l’étude.
Thierry ALLARD
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