Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 18.09.2015 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 529 fois

BEAUCAIRE Youssef Hajdi "Mon acte politique, c'est de défendre mes rôles"

Youssef Hajdi par Vincent Binant. DR

Le comédien Youssef Hajdi, parrain de toujours du festival "Tête à Clap", sera présent pour la 8 ème édition du 18 au 20 septembre, accompagné de Jamel Debbouze et Thomas Salvador. Très attaché à ses racines, il vient promouvoir un cinéma populaire qui lui est cher, et ne veut pas alimenter les polémiques sur sa ville natale.

OG : Comment fais-tu pour convaincre des acteurs comme Omar Sy, Leïla Bekhti, et là Jamel Debbouze, de venir à Beaucaire ?

YH : Ce sont des rencontres et des amitiés que j'ai créées au travers de mon travail. Je leur parle de ce festival des "Têtes à Clap" et ils sont très souvent sensibles au déplacement de la culture. Je leur dis que c'est dans le sud, à la bonne franquette. Jamel Debbouze voulait venir il y a déjà deux ans, cela n'avait pas pu se faire. Là, le timing était parfait puisqu'on va projeter dès vendredi soir le film d'animation qu'il a réalisé lui-même et auquel je participe, "Pourquoi j'ai pas mangé mon père". C'est le premier film français 3D en motion capture, je suis très content de le faire découvrir au public beaucairois de cette façon, en plein air.

OG : Comment choisissez-vous les films projetés avec l'association les Têtes à Clap ?

YH : On fait un tour de table avec l'association, selon les films du moment, entre ce qui est faisable et ce qui ne l'est pas. On profite de la venue de Jamel pour projeter "Sur la piste du Marsupilami" le samedi après-midi, et le soir "Les Nouvelles Aventures d'Aladin" d'Arthur Benzaquen, dans lequel je joue aussi. Il y avait une vraie envie d'aller vers ce type de comédie là cette année. Et puis on termine le dimanche avec "Vincent n'a pas d'écaille" où je joue également. C'est un film d'auteur très beau, qui parle d'un garçon qui a des super-pouvoirs au contact de l'eau.

Youssef Hajdi par Vincent Binant. DR

OG : Où en sont vos relations avec la mairie de Beaucaire ? 

YH : Pour moi il n'y a aucun blocage. Je suis là pour promouvoir la culture au travers du cinéma, du théâtre ou de la télévision. Je ne vois même pas l'intérêt de mentionner la mairie, nous sommes complètement indépendants. Si eux veulent interagir et s'exciter, c'est leur problème, moi je n'y porte que très peu d'intérêt. Tout va bien, les artistes et le public répondent présents, c'est la seule chose qui compte. Et puis c'est tellement compliqué que cela ne m'intéresse pas, je préfère m'orienter sur le carrefour vierge de la culture, c'est plus simple et plus fluide.

OG : Il y a quelques mois, Julien Sanchez vous accusait d'être politisé...

YH : En tout cas, ils ne nous freinent pas. Je pense que moins on en parle, mieux c'est. Plus on alimente la polémique avec eux, plus cela leur donne du pouvoir. Mon acte politique à moi, c'est de défendre mes rôles. Jamel, c'est l'une des plus grosses stars du cinéma français, il est aussi issu d'un quartier sensible, il a un bras handicapé, mais mettre cela en avant, c'est bafouer l'acte politique qu'il y a en profondeur. Donc j'évite d'alimenter le FN, quand on ne leur répond pas, ils sont perdus et ne savent plus comment réagir.

OG : Votre actualité personnelle ?

YH : "Les Nouvelles Aventures d'Aladin" sort début octobre, la projection de samedi soir sera d'ailleurs une avant première. Un film d'auteur, "Tête baissée", sort bientôt. Et puis je partage l'affiche avec Sami Bouajila dans "Braqueur" de Julien Leclerq. Depuis 5 - 6 ans c'est assez régulier.

OG : La vie dans le sud ne vous manque pas trop ?

YH : Je viens souvent dans le sud voir ma mère, ma famille. Mais j'ai aussi la chance de voyager grâce à mon métier, dernièrement à Gibraltar, au Canada, au Maroc, en Espagne. La vie à Paris, ça va toujours très très vite. On avance vite, on est dans la spirale du travail, j'ai aussi besoin de me ressourcer ici.

Baptiste Manzinali

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