Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.06.2020 - thierry-allard - 3 min  - vu 1345 fois

REMOULINS Municipales : « On ne va pas faire du Pedro », affirme Élodie Martinez

La tête de la liste "Remoulins cap devant" Élodie Martinez (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Arrivée deuxième du premier tour des municipales à Remoulins, Élodie Martinez, choisie par le maire sortant Gérard Pedro pour lui succéder, se retrouve en ballotage défavorable à l’orée de ce second tour.

Il faut dire que son challenger Nicolas Cartailler, à la tête de la liste « Remoulins ambition collective », a fait le trou avec 45,15 % des voix, soit 419 votes, quand Élodie Martinez et sa liste « Remoulins cap devant » n’ont recueilli que 31,25 % des voix, soit 290 votes, devant la liste « Remoulins à venir » de Fabien Roux (23,6 %, 219 voix), qui a décidé de s’arrêter là.

« Il y a eu trois listes, ça a dilué l’électorat, et avec la crise du covid, beaucoup de gens ne sont pas allés voter », tente d’expliquer la candidate, avant de lâcher que « peut-être que nous n’avons pas su suffisamment mobiliser notre électorat, mais nous nous sommes rattrapés depuis. » Car pendant ce temps, le choix de la liste d’en face de labourer le terrain a été payant au premier tour, et Élodie Martinez met aussi leur bon score sur une volonté de changement qui pourrait titiller les Remoulinois, après 19 ans de Gérard Pedro.

Alors elle le martèle : « on ne va pas faire du Pedro. Je ne m’appelle pas Pedro, et l’équipe est renouvelée à 85 %. Nous n’avons que trois élus sortants. » Quand on lui demande si le bilan du maire sortant, avec lequel elle est élue depuis deux mandats, est aussi le sien, Élodie Martinez répond que « bien sûr, mais nous allons faire différemment. »

Et Élodie Martinez met en avant la carte de l’expérience. « Nous sommes prêts, nous avons appris pendant douze ans », lance-t-elle, face à un Nicolas Cartailler qui serait « dans le "y'a qu’à, faut qu’on". » Sur le Plan local d’urbanisme (PLU), que son adversaire veut revoir ? « Le PLU est très contraint. Il ne va pas changer la loi en un claquement de doigts. » Sur le mode de gouvernance, que Nicolas Cartailler veut changer ? « Comment va-t-il faire ? Il y a un cadre. Ce sont des paroles de personne inexpérimentée. »

« C’est toujours facile de critiquer de l’extérieur »

Quant au fait d’aller chercher des financements privés pour la commune, la candidate n’y croit pas : « Avec la crise qui se profile rentrer dans du capital privé c’est jouer avec l’argent du contribuable. » Et l’élue sortante de rappeler comme contre-exemple que la société d’économie mixte de lotissement de l’Arène « a fondu les plombs. Ce qui a coûté cher à la commune. »

« C’est notre principal point de désaccord », estime-t-elle, elle qui veut aussi « embellir, dynamiser et rendre attractive Remoulins. » Car sur le constat, Élodie Martinez reconnaît le manque d’attractivité d’une commune qui ne manque pourtant pas d’atouts. Elle rappelle au passage que l’équipe sortante a obtenu le dispositif "Bourg centre", avec des financements de la Région pour des projets concernant le centre-village.

Sur la situation financière de Remoulins, qui serait inquiétante d’après ses adversaires, Élodie Martinez la qualifie de « faux problème. Certes nous avons une dette, mais depuis 2001 la commune a investi 25 millions d’euros. » Et la candidate d’arguer de la capacité d’autofinancement de la commune de « 375 000 euros par an, avec un résultat comptable toujours positif de 440 000 euros en 2019. »

« C’est toujours facile de critiquer de l’extérieur », reprend-t-elle, tout en affirmant que « les autres communes de la strate n’ont pas le même niveau de service » aux habitants. Des habitants avec lesquels elle est restée en contact pendant la crise sanitaire. « Nous avons montré ce dont nous étions capables. Nous avons appelé les personnes les plus fragiles, fait les courses pour elles, créé un atelier de masques solidaires », énumère-t-elle.

De quoi faire campagne ? « Nous l’avons fait car ça nous semblait juste », affirme-t-elle. Reste à voir si cette longue parenthèse rééquilibrera les choses. Élodie Martinez y croit. « Dans un sens ou dans l’autre, ce sera serré », pronostique-t-elle.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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