Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 18.02.2022 - corentin-corger - 4 min  - vu 744 fois

FAIT DU JOUR Réouverture des discothèques : "on est excités comme des bêtes !"

Samedi, la fête est aussi de retour au Mexx à Vauvert (Photo Le Mexx)

Marco Giner (à droite) est impatient de retrouver les fêtards et les DJ's comme Jason Bosc (Photo Anthony Favard)

Fermées depuis le 10 décembre, les discothèques ont désormais le droit de rouvrir depuis ce mercredi. À la veille de ce premier week-end de fête, les gérants de boîtes gardoises sont impatients de retrouver leur clientèle. Ils espèrent tous que cette réouverture sera la dernière.

C’est l’activité qui a été la plus touchée durant cette pandémie. À chaque vague, les gérants de discothèques ont été les premiers à devoir baisser le rideau. Après 16 mois de fermeture à cheval sur 2020 et 2021, le couperet est tombé une nouvelle fois le 10 décembre dernier de la part du Gouvernement. Plus deux mois après, les boîtes de nuit peuvent enfin rouvrir et dans le Gard, quasiment toutes reprennent du service. Des professionnels qui se disent tous "j’espère que c’est la dernière réouverture !", à l’image de Marco Giner, co-gérant de la Comédie Club à Nîmes.

Cet établissement avait retrouvé son nom d’antan en octobre dernier et avait vu sa belle dynamique de reprise coupée début décembre, agacé d’être à chaque fois dans la ligne de mire du Gouvernement. "Pourquoi nous ? Un mois après que l’on a fermé, les cas n’ont fait qu’augmenter. On a bien vu que ce n’était pas nous qui contaminions le plus", poursuit ce chef d’entreprise.

Retour à la case chômage partiel pour la dizaine de salariés avec une aide de l’État pour le financer mais quel soutien pour les caisses de la société ? "J’ai été déçu à ce niveau-là car on aura droit à quelque chose en janvier mais pas en décembre. Comme on a ouvert dix jours, on a dépassé le plafond en termes de chiffre d’affaires et on ne sera pas aidé", regrette notre interlocuteur.

Ce week-end à la Comédie, les DJ's régionaux vont s'enchaîner (Photo La Comédie)

Marco comme les autres gérants est heureux de retrouver les fêtards et cela a déjà commencé hier soir : "On est excités comme des bêtes. Tout le monde a envie de se retrouver." La joie de revoir les gens mais aussi une nécessité financière de reprendre l'activité : "Il fallait reprendre ! Les charges fixes ont continué à tomber donc on commençait à tirer la langue." Les Nîmois vont donc pouvoir de nouveau boire un coup après deux heures du matin.

L’Eden Park, club afro-caribéen-latino et le Lulu-club, discothèque gay, rouvrent aussi ce week-end dans les cités des Antonin sur présentation obligatoire du pass vaccinal. La seule contrainte imposée pour accueillir de nouveau les reines et rois de la piste. À la Comédie, de jeunes DJ’s régionaux vont se succéder tout le week-end avec une musique généraliste. Et surtout dans un endroit rafraîchi, de la peinture aux lumières en passant par le son. "On en a profité pour faire quelques travaux. Et puis en deux mois ça prend vite la poussière !", plaisante Marco Giner en plein nettoyage ce jeudi après-midi au moment de notre échange.

"On s'attend à une grosse affluence samedi"

Une bulle d’oxygène pour les jeunes Gardois qui depuis bientôt deux ans sont privés de véritables fêtes nocturnes. Des soirées sont prévues ce week-end dans les principaux établissements du département : le Loft à Saint-Quentin-la-Poterie, le Caveau de l’Alma à Alès, le Toto club à Carsan ou encore Le Mexx à Vauvert. "On s’attend à une grosse affluence samedi. On sent que ça commence à se réveiller avec pas mal de demandes de groupes de dix personnes", se réjouit Geoffrey Raoux, responsable VIP de cet établissement vauverdois qui a changé de propriétaire début décembre. La nouvelle équipe a donc eu peu l’occasion de mettre en place sa patte avant cette nouvelle fermeture.

Michel Durand, artiste et propriétaire de l'Antre du Jacquard depuis 1973. (Photo : S.Ma/Objectif Gard) • Romain CURA

Privé de son activité le week-end, Geoffrey est heureux de retrouver les soirées tout comme le public : "Les gens ont envie de sortir et de retrouver une ambiance festive." Si à la Churascaïa on n’a pas encore décidé une date de réouverture, l’indémodable Antre du Jacquart va encore écrire son histoire ce samedi. Michel Durand aussi, créateur et propriétaire des lieux, n’a jamais connu une telle situation mais le Bellegardais de 75 ans reste imperturbable. "C’est fini de payer ici, alors ça n’a pas vraiment été un problème pour moi. Je suis à la retraite. Je loue la boîte pour des soirées événementielles. Mais j’imagine que certains doivent avoir le couteau sous la gorge", admet-il.

C’est l’emblématique Didier Sabatier dit Le Daron qui organise la soirée de samedi dans cette boîte de nuit mythique et atypique, décorée d’œuvres d’art du sol au plafond, à l’intérieur jusqu’aux toilettes, comme à l’extérieur. De nombreuses sculptures en fer usagé ont au fil des années investi les lieux, elles sont toutes signées de Michel Durand, féru de Dali qu’il qualifie de père spirituel. Le décor est planté, ne reste plus qu’à rallumer les lumières sur la piste et les platines pour faire revivre ce lieu qui ressemble à un musée. Samedi soir, les Dj’s Capi et Greg Herma seront de la partie, ainsi que le maître des lieux, bien sûr. Et prenez garde : "La torpille de l’Antre est pointée sur le coronavirus qu’elle va bousiller !" Et le maître artificier n’est autre que Sabatier !

Stéphanie Marin et Corentin Corger

Corentin Corger

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