ALÈS Le point de deal des Prés-Saint-Jean démantelé : neuf interpellations, armes et cash saisis

Quentin Larroque le substitut du procureur, Abdelkrim Grini le procureur de la république d'Alès, le commissaire Dumas et le commissaire Ravel.
- Romain FioreMardi 24 juin à l’aube, une vaste opération de police a été menée dans le quartier des Prés-Saint-Jean à Alès. Sous la direction du parquet d’Alès, cette intervention a permis le démantèlement d’un important réseau de trafic de stupéfiants.
C’est entre deux audiences que le procureur de la République, Abdelkrim Grini, a ouvert la conférence de presse organisée après l’opération d’envergure menée rue Sully Prudhomme, dans le quartier des Prés-Saint-Jean. « Ce point de deal gangrénait littéralement le quartier », a-t-il déclaré. Et pour cause, selon les éléments de l’enquête, le chiffre d’affaires quotidien du trafic avoisinait les 5 000 à 6 000 euros, pour un total estimé à plus d’un million d’euros sur la durée des investigations.
Un trafic structuré, surveillé depuis plusieurs mois
L’enquête a démarré en novembre 2024. Placée sous la direction du substitut du procureur Quentin Larroque, spécialisé dans les affaires de stupéfiants, elle a nécessité plus de sept mois de travail. Techniques d’enquête spéciales, surveillances physiques, écoutes téléphoniques... Tout a été mis en œuvre pour identifier les têtes de réseau et les relais opérationnels sur le terrain.
« Il s’agit d’un trafic structuré, organisé autour d’un point de vente principal, la rue Sully Prudhomme qui est un lieu de trafic historique, déplacé récemment au 9 rue Lavoisier, à proximité d’un établissement scolaire », a précisé Quentin Larroque.
Neuf personnes interpellées, des armes saisies
Le 24 juin, à l’issue de cette longue phase d’investigation, une opération coordonnée a permis l’interpellation de neuf personnes, dont deux mineurs. Pas moins de 130 agents ont été mobilisés, dont des effectifs du RAID, des unités cynophiles, des UPR (Unités de Projection Rapide) les CRS de nouvelle génération et de la police municipale.
Les perquisitions ont permis la saisie de plus de 13 000 euros en espèces, de produits stupéfiants en quantités modérées, mais aussi d’armes de catégorie A et B, ainsi que de matériel de conditionnement.
De lourdes charges, des incarcérations
Sept personnes, dont six majeurs, ont été déférées devant la justice. Elles sont poursuivies pour détention, transport, acquisition, cession de stupéfiants et association de malfaiteurs. Cinq ont été placées en détention provisoire, tandis que la sixième a été placée sous contrôle judiciaire. Le mineur, désormais majeur, sera jugé dans une procédure distincte.
Les deux mineurs, quant à eux, ont été pris en charge par le parquet des mineurs du tribunal judiciaire de Nîmes. L’un est déjà bien connu des services de police, l’autre n’était jusqu’ici pas fiché.
Une mobilisation exceptionnelle des services
Le commissaire Ravel a souligné l’importance de la collaboration entre les différentes unités : « Cette opération a été rendue possible grâce à l’implication de la division de la criminalité territoriale, du RAID, des CRS et des services locaux. » Un effort salué également par le commissaire Dumas, qui insiste sur « la montée en gamme du commissariat d’Alès, aujourd’hui capable de mener des opérations de haute intensité. »
Le parquet d’Alès, pour sa part, martèle son engagement qui après avoir démentellé un trafic d'envergure il y a quelques mois dans le quartier des Cévennes, touche cette fois-ci à celui des Près-Saint-Jean : « Le trafic de stupéfiants est une véritable gangrène dans notre ressort. Nous ne relâcherons pas la pression », conclut Abdelkrim Grini.