BAGNOLS/CÈZE Le groupe scolaire Célestin-Freinet désormais chauffé et rafraîchi par la géothermie

L'école Célestin-Freinet dispose désormais d'une pompe à chaleur alimentée par la géothermie
- Thierry AllardÀ Bagnols, on n’a pas de pétrole, mais on a de l’eau. C’est même à cette eau, abondante dans ses sols, que la ville doit son nom, et qu’elle utilise désormais pour chauffer et rafraîchir le groupe scolaire Célestin-Freinet grâce à la géothermie.
Cette eau, c’est aussi ce qui a incité le maire Jean-Yves Chapelet et ses services techniques à envisager la géothermie : « On venait d’isoler toute l’école, et les chaudières à gaz étaient plutôt en fin de vie. On s’est dit que cette ville, en dessous, c’est de la flotte, alors on a commencé à regarder pour la géothermie », rejoue l’édile. Il achèvera de se laisser convaincre après une visite dans une commune de Vaucluse qui utilise cette technologie.
Seulement, « nous étions les premiers du coin », rembobine-t-il. Alors, il a fallu trouver des financements et une aide en ingénierie : ce sera chose faite auprès du Syndicat mixte d’électrification du Gard (SMEG) et de la CCI Gard. Le SMEG côté financier, « via les fonds de chaleur mis en place par l’ADEME pour soutenir le développement de la chaleur renouvelable », précise le vice-président du SMEG, par ailleurs premier adjoint au maire de Bagnols, Maxime Couston.
C’est ainsi que l’ADEME mettra 61 900 euros dans le projet, suivie par l’État avec 100 000 euros de Fonds d’accélération de la transition énergétique. La ville mettra quant à elle 141 000 euros qui, « avec les économies d’énergie, seront amortis en trois ans », précise Jean-Yves Chapelet. Côté ingénierie, la CCI Gard a apporté son concours au titre de la mission chaleur renouvelable financée par l’ADEME, la Région et les fonds européens FEDER. « C’est un territoire où nous avions un trou dans la raquette, note Antoine Moreno, responsable de la mission chaleur renouvelable à la CCI Gard. C’est un projet brillant, qui préserve aussi les finances locales, car il va offrir une division par deux des frais en fonctionnement. » Le projet, mis en service à l’automne dernier, permet aussi d’éviter de rejeter 70 tonnes de CO2 par an.
Concrètement, deux forages ont été faits juste derrière l’école. De l’eau est pompée par le premier forage, puis utilisée dans une pompe à chaleur eau/eau avant d’être réinjectée via le deuxième forage plus loin dans la même nappe, plus froide de quelques degrés qu’au départ. En résumé, c’est le même principe qu’une climatisation, mais avec de l’eau à la place de l’air. De quoi couvrir 92 % des besoins en chauffage de l’école, les 8 % restants étant assurés par la chaudière au gaz, qui a été conservée en cas de besoin.
Un projet du même type va être mené pour chauffer le petit bassin de la piscine municipale, qui va bientôt être couvert. « Nous avons fini les forages, précise le maire. Nous avons ouvert la porte, la faisabilité, et derrière, on sait que nos partenaires nous suivent. »