Publié il y a 1 an - Mise à jour le 06.01.2023 - Abdel Samari - 2 min  - vu 4423 fois

ÉDITORIAL Nouveau meurtre à Pissevin : on fait quoi ?

Police Valdegour

Photo archive

- Photo Boris de la Cruz

Début d'année catastrophique pour Nîmes avec un nouveau meurtre dans l'un de ses quartiers populaires. Alors que le ministre de l'Intérieur sera là lundi prochain, cet énième drame vient rappeler l'impérieuse nécessité de démanteler une bonne fois pour toutes ces trafics de drogue qui gangrènent cette jeunesse nîmoise.

Quoi faire maintenant ? À ce stade, personne ne semble avoir trouvé la recette. Pas plus Gérald Darmanin que tous les anciens ministres de l'Intérieur qui sont passés par la place Beauvau. Pourtant, les premiers moyens ont été mis sur la table par Emmanuel Macron depuis 2017. Il y a tout juste un an, le 10 janvier 2022, à l’occasion d’un déplacement à Nice, le président avait réitéré sa promesse de « doubler les policiers sur le terrain d’ici 2030 ». Vu le contexte nîmois depuis deux ans particulièrement, tout cela semble largement insuffisant même si on partait peut-être de loin... Le temps de recruter, former et permettre aux gardiens de la paix d'acquérir de l'expérience, cinq à dix bonnes années seront passées. Certains comme François Courdil, l'adjoint à la ville de Nîmes ou encore le Rassemblement national prônent, en attendant, une présence militarisée dans ces recoins de France. Une bonne idée sur le papier ? Une très mauvaise dans la réalité. Car mettre l'armée pour assurer la sécurité est une chose. Mais si les tensions se font jour ? Si la tentation est forte d'une provocation contre nos forces armées ? On fait quoi ? On riposte ? Cela s'appelle la guerre civile. Il y a probablement d'autres alternatives plus sérieuses. D'abord, mettre le paquet au sein de la chapelle la plus noble de la République : l'école. Les professeurs tirent la langue depuis un bon bout de temps. Il serait peut-être opportun de passer enfin un contrat de confiance avec eux ! Et surtout de leur donner un salaire confortable, ils le méritent. Ainsi que des moyens d'agir réellement quand les familles sont à bout de nerfs, ont tout abandonné, impuissantes. Investir ces territoires de la République comme dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) évoqué récemment. Une chance incroyable, la seule à ce stade, pour faire sauter tous les verrous du laisser-faire, laisser-vivre. Mais il va falloir patienter encore quelques années pour voir le changement. Et en attendant, on fait quoi ?

Abdel Samari

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