Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 28.12.2021 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1004 fois

FAIT DU JOUR La ville de Saint-Gilles voudrait construire un nouveau musée

Le musée de Saint-Gilles imaginé par W-architectures (Voincher &associés)

Nîmes a son Musée de la romanité. La ville de Saint-Gilles aimerait avoir le sien consacré à l’époque du Moyen-Âge. Labellisé ''Musée de France'' par le ministère de la Culture, l’actuel musée de Saint-Gilles situé dans la maison romane (où serait né le pape Clément IV, ndlr) est fermée depuis cinq ans.

« C’est une maison civile, c’est-à-dire que les pièces sont petites et non-adaptées à des lieux d’exposition. Elle n’est non plus pas aux normes pour les personnes atteintes d’un handicap », indique Géraldine Breuil, adjointe déléguée au Patrimoine.  

Depuis quelques années, le maire, Eddy Valadier, réfléchit à construire un nouveau musée. « Nous avons acquis pour 200 000€ des logements insalubres sur les vestiges du cloître de abbaye », commente l’édile Les Républicains rappelant que son prédécesseur socialiste, Alain Gaido, « souhaitait, lui, construire des logements sociaux ». Le lieu de cette future structure ne relève pas du hasard. « À proximité, on retrouve l’abbatiale classée à l’Unesco et le nouveau Pavillon de la culture et du patrimoine. L'idée est de créer un pôle patrimonial », explique Géraldine Breuil.

Plus qu’une exposition, une expérience 

Pour réaliser sa nouvelle vitrine culturelle, la Ville a mandaté le cabinet toulousain d’architecture W-architectures (Voincher &associés). Parmi ses réalisations figurent le pôle international de la préhistoire musée Neandertal ou encore le conservatoire de La Rochelle. « Ce sera un musée sur trois niveaux mêlant histoire et territoires », souligne Géraldine Breuil. Le côté historique est essentiellement tourné vers le passé moyenâgeux de la commune de Saint-Gilles. « Nous avons un riche patrimoine lapidaire avec la taille des pierres », glisse le maire avant que son adjointe ne précise : « Quand on fait des fouilles, on renvoie tout ce que l’on trouve au dépôt de Nîmes car notre commune n’a pas la capacité de les stocker. » 

Aidé par un scénographe, le cabinet d’architecte ambitionne d’ouvrir le musée sur le territoire camarguais. « L’idée est de donner envie aux visiteurs de se rendre sur les territoires. On pourrait ajouter à notre belle collection d'oiseaux, la mise en place de roseaux... », imagine Géraldine Breuil, qui aimerait que ce musée soit « ludique, que l’on vive une véritable expérience ». L’élue réfléchit même à des partenariats avec des viticulteurs « pour faire découvrir le cépage médiéval de le mourvèdre ». La municipalité entend aussi miser sur les nouvelles technologies et profiter de la proximité avec les autres sites pour réduire les coûts de fonctionnement, notamment en terme de personnel. 

Un projet à 8 millions d'euros

En intégrant il y a quelques années la SPL (société publique locale) ''Patrimoine et culture", Eddy Valadier avait là-encore de la suite dans les idées. La mairie aimerait que cette SPL, qui gère le Musée de la romanité à Nîmes, prenne également en charge le futur musée de Saint-Gilles. « Ça serait une manière de créer des synergies sur notre territoire », abonde l’édile. Et de créer des tarifs préférentiels pour les habitants de Nîmes Métropole ? Ce pourrait être un retour sur investissement pour l'Agglomération de Nîmes métropole et son président Franck Proust qui, en début de mandat, a affiché sa volonté de financer des projets de secteurs.

Il s'agit de projets qui ne concernent pas uniquement les habitants de la commune concernée par ceux-ci. Aujourd'hui, Saint-Gilles a chiffré à 8 millions d’euros la création de son nouveau musée. « Entre l’Europe, l’État, le conseil départemental et Nîmes métropole, nous aimerions obtenir 80% de subventions », poursuit Eddy Valadier. D'après le nouveau règlement des fonds de concours, la commune peut obtenir sur le mandat une enveloppe de 1,4 M€ pour financer ses projets. Saint-Gilles est aussi reconnu comme "secteur" à part entière pour bénéficier d'une partie des 10 M€ crédité par l'Agglo.

Reste que la ville de Nîmes est elle-aussi reconnue comme un secteur. Son maire, Jean-Paul Fournier, est lui-aussi dans les starting-blocks pour que l'Agglo prenne en charge une partie de son futur Palais des congrès, soit 10 M€. À l'Agglo de faire ses comptes et même, s'il le faut, de modifier son règlement pour parvenir à satisfaire l'ensemble des élus.

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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