Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 26.11.2023 - Sacha Virga - 4 min  - vu 844 fois

FAIT DU SOIR Philippe Nauze joue des pièces de théâtre en évoquant le Nîmes Olympique

Philippe Nauze

Philippe Nauze (au centre) est comédien et directeur de la compagnie Adara

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Comédien nîmois pur souche, Philippe Nauze s'est exilé à côté de Bourg-en-Bresse (Ain) mais n'a pas perdu ses racines. Directeur de la compagnie Adara dans ce département de la région lyonnaise, il s'est lancé dans l'écriture de pièces de théâtre, évoquant, entre autres, le Nîmes Olympique.

Il n'y a pas que dans le Gard que résonne le nom du Nîmes Olympique. Dans l'Ain, le plus petit numéro de département, Philippe Nauze, comédien, directeur de la compagnie Adara depuis 2017 à Pont-de-Vaux, s'est lancé dans la conception de pièces de théâtre en évoquant le club de football nîmois. C'est d'ailleurs dans une école nîmoise qu'il découvre le théâtre et l'improvisation. Ce grand passionné depuis l'époque du stade Jean-Bouin a décidé d'allier plusieurs de ses passions : la musique et le football. C'est ainsi qu'est né La 440ème idée de Diego Reisteil, le premier de ses trois spectacles à l'ordre du jour, déjà écrit et joué. "Pour moi, il existe une relation puissante entre le footballeur et le musicien, plus généralement entre le sportif et l’artiste, le supporter et le spectateur d’un concert. Les deux révèlent en nous l’émotion", explique-t-il.

Diego Reisteil est un personnage fictif qu'il a créé de toutes pièces, mais qui illustre tous les bons et mauvais souvenirs qu'il a pu connaître. En quelque sorte, il est une rétrospective de sa vie. La génèse de ce premier spectacle n'est d'ailleurs pas si joyeuse. C'est au moment du décès de son père que de nombreux souvenirs remontent chez Philippe Nauze. "Tous les lundis matin on s'appelait avec mon père pour débriefer des matches de Nîmes et autres. En même temps, je me suis souvenu de la Coupe du monde 1998 et plus particulièrement de la finale, où tout le monde savait où il se trouvait lorsque la France l'a emporté", explique-t-il.

C'est alors qu'il fait le parallèle avec son club de coeur, le Nîmes Olympique et le premier match qu'il a pu voir face à Saint-Étienne en 1975 au stade Jean-Bouin. Ce jour-là, les Crocos l'avaient emporté 2-0 sur des réalisations de René Girard et Serge Dellamore. "Je me suis posé la question sur ce que j'aimais dans le football et le sport en général : le beau jeu. Pour moi le contenu est au-dessus du résultat", raconte-t-il. C'est pour cela que Philippe Nauze est un grand amateur de l'époque Bernard Blaquart, dont il loue la grinta nîmoise que dégageait cette équipe. En parallèle il rencontre le directeur du centre culturel de recherche, non loin de Bourg-en-Bresse, réalisant un travail autour de la musique baroque. "Celui-ci me demande si un lien pouvait être fait entre le football et cela", explique Philippe.

blaquart nîmes olympique
Bernard Blaquart  • Anthony Maurin

Ils se sont donc mis d'accord sur trois productions : la première déjà écrite et jouée, une deuxième en cours de préparation et une troisième encore dans les cartons. Entre-temps, Philippe Nauze fait la rencontre du journaliste de l'Équipe Vincent Duluc, qui se dit très intéressé par son initiative : "On partage tous les deux l'amour d'un football romantique qui se perd de nos jours", avoue-t-il. 

Une deuxième pièce sur le supportérisme

Les trois pièces forment un cycle et se relient entre elles. La deuxième se base sur le côté supporter du personnage fictif de Diego Reisteil. Pour expliquer qui il est, un professeur complètement dingue de football, il évoque la révélation qu'il a eue à l'occasion de la rencontre Brésil-Italie en phase de poule de la Coupe du monde 1982 qui s'est déroulée en Espagne. Peu de temps avant la fin du match, le Brésil compte un but d'avance sur ses opposants italiens. Mais c'est sans compter sur le terrible Paolo Rossi, qui inscrira deux buts avant le coup de sifflet final et finira capocannoniere (meilleur buteur) de la compétition. Sócrates, véritable maître à jouer de la Seleçao, expliquait après la défaite : "Si on avait joué la gagne et la défense à la fin du match, on aurait perdu nos valeurs.

Concernant la composition de cette deuxième pièce qui n'est encore complètement finie, Philippe Nauze traverse les époques. De son premier match en 1975 jusqu'à aujourd'hui, évoquant les moments de joie comme les montées en Ligue 1 ou bien les périodes moins réjouissantes des relégations. "Je me pose des questions sur la manière dont je vais traiter la période actuelle. Comme ce sera la fin du spectacle, je veux finir avec une note d'espoir. Je ne veux pas créer de polémiques", déclare-t-il. Philippe Nauze veut surtout mettre en avant le bon côté du supportérisme, celui où l'on chante avec des personnes que l'on ne connaît pas mais dans le même but : voir son équipe triompher.

Sans trop en dire, Philippe raconte aussi l'épopée en Coupe de France en 1996 où Nîmes Olympique se hisse jusqu'en finale de la compétition, après avoir éliminé son rival historique, Montpellier. "Il y avait comme une magie dans les rues", affirme-t-il. Sont également prévus la remontée en Ligue 1 lors de la saison 2017-2018, la victoire contre Marseille et bien d'autres surprises. "Je fais le parallèle avec les sept péchés capitaux. La période Ligue 1 et la chute je le mets dans la luxure, c'est-à-dire on prend et on ne calcule pas l'avenir. Malheureusement, il arrive ce qu'il arrive", déplore-t-il. 

Renaud Ripart • Anthony Maurin

Il était inconcevable de réaliser cette deuxième pièce sans évoquer le nom de deux joueurs qui l'ont marqué : Téji Savanier mais surtout Renaud Ripart : "Pour moi c'est le dernier joueur qui représente Nîmes Olympique. C'est le gars qui a 18 poumons, qui peut jouer en défense et en attaque. Il est la représentation de ce que j'aime de Nîmes", se souvient Philippe Nauze. Il ne reste maintenant plus qu'à mettre tout ça en ordre pour ce passionné, qui rêverait de jouer ses pièces dans le département du Gard, pour lequel il garde toujours un grand attachement.

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