Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 12.04.2022 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1150 fois

GARD Les archives mettent en ligne des centaines de photos

Les archives départementales du Gard (Photo archive Anthony Maurin).

Archives départementales du Gard (Photo archive Norman Jardin)

Le fonds de la société "La paix par le droit" (1872-1953) est en ligne grâce aux archives du Gard. D'autres photos sont à présent en ligne telles que celles provenant du fonds Dentan-Laporte-Monod et de Ribière.

Commençons par le dernier, le fonds Ribière. 716 négatifs, plus six photos noir et blanc grand format, ont été numérisés. Mais qui était ce Jean Ribière ? Né à Niort en 1922, il devient photographe au journal L'Indépendant des Pyrénées-Orientales en 1940. Il crée sa propre agence de presse avec son épouse Micheline Vialle, elle-même journaliste. Il vend ses reportages à plus d'une centaine de journaux français et étrangers (l'Express, Match, BBC Londres...).

Dans les années 1940, il consacre son travail à la France occupée puis libérée. Dans les années 1950, ses sujets se diversifient encore pour s'orienter vers la vie quotidienne française. Il possède notamment de nombreux documents exceptionnels et rares sur chacun des départements français qu'il a parcourus pendant plusieurs années afin de mettre en lumière les traditions, l'art roman, la vie rurale, les petits métiers.

Durant les années 1960, le talent de Jean Ribière est reconnu au travers d'expositions internationales de photographies où il reçoit de nombreux premiers prix, notamment en Andorre en 1962 : médaille d'or et prix spécial du jury. Dans les années 1970, il donne une orientation nouvelle à son agence en proposant aux éditeurs européens et américains des illustrations sur des thèmes de la vie des régions françaises.

Après le décès de Jean Ribière, sa fille, Hélène Tabès, a repris personnellement la gestion de ses archives photos, pour tout ce qui concerne les régions françaises, et a confié la diffusion nationale et internationale du fonds à l'agence Sipa Press.

Grâce à un don (et à des achats), 716 négatifs photographiques de Jean Ribière (aux dimensions 6 cm x 6 cm) et six photos noir et blanc grand format sont venus enrichir la collection des fonds iconographiques conservés aux archives départementales du Gard. Les négatifs ont été triés et classés selon 3 axes. Vues concernant les communes gardoises, vues thématiques et vues d'autres départements. Il est à noter que les droits d'exploitation relatifs aux clichés ont été cédés par contrat au Département du Gard. C'est par ici que l'Accès aux 764 images à partir de l'inventaire se fait. Et c'est par là pour en savoir plus sur Jean Ribière  https://www.ribiere-photos.com/.

La paix dans le droit

472 plaques de verre ont été numérisées ! En avril 1885, sept élèves de la classe de philosophie du lycée de Nîmes décident de créer une association des Jeunes amis de la paix. Issus de la bourgeoisie protestante, ces lycéens donnent naissance à un mouvement qui deviendra l’Association de la paix par le droit en 1887.

L’objectif de cette association, tel que présenté dans ses statuts, est "d’étudier et de vulgariser les solutions juridiques des conflits internationaux" tout en restant "indépendante de tout parti politique et de toute confession religieuse." Très active, cette association publie des revues et un almanach de la paix en s’entourant de personnalités de renom, tel Frédéric Passy, connu pour ses activités pacifistes. De 1887 à 1947, l’association traduit l’économie coopérative portée par l’École de Nîmes.

Ce fonds est entré aux archives départementales du Gard grâce au don de M. Laune, secrétaire de la société en 1949. Il représente 7,57 mètres linéaires (soit 598 articles). Il est constitué en trois parties avec des documents divers relatifs à la vie de la société, une riche bibliothèque contenant avec des publications en français mais aussi des revues et ouvrages publiés à l'étranger. Enfin, vous pourrez voir une belle collection de plaques de verre. Cette dernière a été entièrement numérisée et est désormais consultable en ligne. Pour l'accès à la collection, c'est par là !

Qui sont les familles Dentan, Laporte et Monod ?

Le fonds Dentan-Laporte-Monod conservé aux archives départementales provient de l'héritage d'Albert Dentan. Albert Dentan est né le 1er juin 1894 au Vigan et décédé le 28 février 1988. Il descend par la branche paternelle d’une grande lignée de pasteurs darbystes réfugiés en Suisse après la Réforme. Sa femme Elizabeth Monod est elle aussi issue d’une lignée de pasteur (branche Colani par les Cailliatte). Afin de mieux cerner le contenu de ce fonds, vous trouverez même un arbre généalogique qui vous permettra de comprendre les points communs de ces trois familles : Dentan, Laporte et Monod.

La salle de lecture des archives du Gard (Photo Archives Anthony Maurin).

56 plaques de verre sont d'ores et déjà numérisées. Outre ces documents iconographiques, ce fonds de famille comporte 119 articles en cours de classement (correspondances familiales, journal du front de la guerre 1914-1918, estampe...).

Les correspondances familiales sur quatre générations de 1800 environ à 1987 ont un grand intérêt historique et rendent compte de la vie de ces familles au quotidien de même que leurs réflexions les plus intimes à travers leurs notes manuscrites. Les mémoires d’Albert Dentan, de Robert Raisin Dadre et d’A. Penel donnent vie à l’Histoire par le foisonnement d’anecdotes racontées et l’émotion qui s’en dégage. On peut aussi noter que certains courriers proviennent des États-Unis pendant la Guerre de sécession. C’est ainsi un fond privé riche par l’importance des correspondances familiales, par leur durée historique et leurs diverses provenances (France, Suisse, États-Unis).

Il faut noter aussi que le fond de cette famille contient un journal du front provenant du Capitaine Arnold Monod (le père d’Elizabeth) : "le petit Écho du 18e Territorial d’Infanterie" avec ses dix premiers numéros d’une grande rareté. On trouve aussi une estampe de Joseph Lesage, peintre poilu reconnu de son temps, qui mourra quinze jours avant l’armistice, l’estampe représente un paysan avec ses chevaux de trait.

Une fois le chantier de tri et de classement terminé, l'instrument de recherche sera actualisé. L'accès aux 56 négatifs sur plaques de verre à partir de l'inventaire se fait par ici. 

Archives départementales du Gard - 365 rue du Forez - 30 000 Nîmes

Anthony Maurin

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