L'affaire remonte à la séance du conseil municipal datée du 13 février 2012. Alors que le conseiller municipal d’Alès (PS), Benjamin Mathéaud prenait la parole et pointait du doigt un changement concernant le projet de plan local d’urbanisme (PLU), le maire d'Alès, Max Roustan s’était laissé aller à une joute verbale qui pourrait être jugée de politiquement incorrecte : “Mais il déconne à pleins tubes là. Il faut le soigner, il est malade, il faut le piquer là !  Vite, vite !" S'en est trop, fin mai 2012, l'élu d'opposition dépose une citation à comparaître au Tribunal de grande instance d’Alès pour “injure publique envers une personne chargée d’un mandat public.”

Hier, vendredi 5 avril, les deux parties ont été entendues par le tribunal correctionnel d'Alès en fin d'après-midi. D'un côté, l'avocat du Premier magistrat de la Capitale des Cévennes accusait Benjamin Mathéaud de vouloir faire un coup politique, tandis que de l'autre on prônait le respect des mots au nom de l'exemplarité. "Si j'avais voulu faire un coup politique, j'aurai organisé des manifestations devant le tribunal, j'aurais monté en épingle cette affaire. Moi, tout ce que je veux dire, c'est que les élus ont plus que jamais et plus que quiconque, un devoir d'exemplarité dans leurs actes et leurs paroles, commente Benjamin Mathéaud. On me demande de ne pas m'offusquer des paroles de Max Roustan. Je sais qu'il est coutumier d'une certaine vulgarité dans son langage mais pour moi, cette fois-ci, il a dépassé la ligne rouge. Quand on utilise ce genre de langage, comment voulez-vous aller demander aux jeunes générations de respecter les autres ?"

La décision du tribunal correctionnel d'Alès sera rendue le 17 mai prochain.

S.Ma