Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 23.10.2017 - veronique-palomar - 3 min  - vu 1537 fois

NÎMES Le Bassin-Carrière des Antiquailles : arme fatale contre les inondations

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                    Ce matin, lors de l'inauguration des travaux, un survol de drone a permis de filmer un dynamitage de la roche de ce qui sera le futur bassin de rétention d'eau des Antiquailles sur la route d'Alès (capture d'écran EPC France)

En fin de matinée étaient lancés officiellement les travaux du bassin-carrière des Antiquailles, qui aura pour vocation d'intercepter et de stocker les eaux du Cadereau d'Alès au niveau du carrefour avec la route d'Anduze. Un bassin qui à terme, (après 12 à 15 ans de creusement), aura une capacité de stockage de 1,8 million de m3, permettant ainsi de retenir la totalité du ruissellement généré par une pluie type 1988.

Après les inondations de 1988, 2002 et 2005, le programme Cadereau a permis une accélération la prévention des risques d'inondation au travers de la mise en œuvre des PAPI (Programmes d'Action de Prévention des Inondations). Des vingt-deux bassins de rétention prévus en amont de Nîmes, celui des Antiquailles est le plus important. Sa capacité finale équivaudra au double de la capacité actuelle des vingt-deux bassins. Soit un stockage de 1,8 million de m3 d'eau à terme  (10 à 15 ans).  D'ici 5 à 7 ans, le bassin sera en capacité de stocker 500 000 m3, selon Emmanuel Vernaz, directeur technique de Larfarge en charge des travaux. Ce qui permettra déjà d'endiguer une crue de type 2005 centrée. Afin de renvoyer le ruissellement dans le bassin, de part et d'autre de la RN 106, des ouvrages de collecte seront créés et raccordés à un collecteur se déversant dans le bassin. À terme, le bassin aura environ 7 hectares de d'emprise et une profondeur de 60 à 65 m au point le plus haut. Selon les techniciens, ce bassin ne pourra pas déborder. Lorsqu'il sera plein (il se remplit gravitairement), le cadereau suivra son lit naturel. La vidange du bassin se fera par pompage à un débit de 350L/s.

Rien ne se perd

Un creusement aussi important, produit énormément de roche. Un matériau, qui une fois recyclé, est utile aussi bien aux travaux publics qu'au bâtiment. La concession des travaux ainsi que l'autorisation d'exploiter ont été attribuées au groupement d'entreprises Lafarge-Crozel. L'arêtté permettant d'exploiter la carrière a été attribué au groupement Lafarge-Granulats France. Depuis l'attribution du marché, en décembre 2016, il a été créé une voie d'accès sur la RN 106 ainsi que l'aire de retournement sur la RD 926 (route d'Alès).  À terme, ce sont 2,9 millions de m3 de rocher qui seront extraits pour 1,8 million de m3  de stockage d'eau.

Financement

Dans le premier plan (2010/2016), les études techniques, administratives et environnementales préalables ont coûté 638 000 €HT co-financés à 51% par la ville de Nîmes, 37% par l'État et 10% par Nîmes métropole.

Le PAPI 2 (2015/2020) comprend: l'aménagement des accès : 530 000 €HT financés par la ville; Étude et foncier : 1,1 million € HT (co-financement : 26% ville, 40% Fond Barnier, 10% Région, 10% Département,  et 14% Nîmes métropole); Études pour la réalisation des ouvrages d'engouffrement et de transfert, à partir de 2019 : 250 000 € HT (40% Fond Barnier, 10% Région, 10% Département)

Le PAPI 3 verra le financement des ouvrages d'engouffrement et de transfert labellisés. Ces ouvrages sont estimés à 5 M€HT.  4.750.000 €HT, (40%  Fond Barnier, 10% Région, 10% Département). Le déficit d'exploitation du bassin-carrière, dû au transport des matériaux pour valorisation sur le site de la Calmette, d'un coût de 300 000 €HT sera entièrement pris en charge par la ville.

Prévenir et protéger

À terme, ces programmes devraient permettre de protéger les biens et les personnes avec un même niveau de protection pour tous les quartiers de la ville mais aussi parallèlement aux travaux, d'améliorer les connaissances, de renforcer la conscience du risque, de prendre en compte les risques dans les travaux d'urbanisation, d'améliorer la surveillance et la prévision des crues ainsi que, le cas échéant, d'améliorer la gestion de crise et la gestion de l'alerte.

Revoir le PPRI

À terme, cela permettra aussi,  comme l'a fait remarquer Jean-Paul Fournier, maire de la ville, de revoir le PPRI (Plan de préventions des risques d'inondations). Une remarque, qui si on l'extrapole, sous-entend que cette révision pourrait bien rendre constructibles quelques terrains… À suivre donc …

Véronique Palomar

Véronique Palomar

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