Publié il y a 1 an - Mise à jour le 06.09.2022 - pierre-havez - 2 min  - vu 416 fois

TRIBUNAL « S’il avait vraiment fracturé ces véhicules, il serait immédiatement parti à pied ! »

Une escorte de l'administration pénitentiaire devant le palais de justice de Nîmes (Photo Yannick Pons) - Yannick Pons

Ce mardi 6 septembre, Raouf, 34 ans, a été condamné à un an de prison pour avoir dérobé de l’argent, des cartes bancaires, un téléphone portable et plusieurs sacs de sport remplis de vêtements. Il avait brisé les vitres de trois voitures, le 31 août et le 1er septembre dernier, rue de Vauvert à Nîmes.

« Je reconnais seulement avoir cassé la petite vitre de la Renault dans laquelle j’ai trouvé 5 euros en espèce et un portefeuille sans argent que j’ai jeté », admet du bout des lèvres le prévenu, cheveux courts et barbe noire, à la barre. « Vous avez pourtant été filmé par les caméras de vidéosurveillance avec ces quatre sacs à la main ou en train de scruter à l’intérieur de plusieurs véhicules, comment l’expliquez-vous ? », le reprend le président du tribunal.

« Je fais des greniers, j’achète et je vends de tout »

La victime a reconnu les sacs à dos sur photos. « Il reconnait le sac de sport d’une salle de sport que tout le monde a. La salle le distribue à tous ceux qui s’inscrivent ! », objecte Raouf. Le juge fait la moue. « C’est une sacrée coïncidence, tout de même », commente-t-il. Mais le trentenaire continue à nier mordicus. « Je reconnais avoir fracturé la voiture, mais pas avoir pris l’argent, hormis un billet de 5 € sur un fauteuil, répète-t-il obstinément en haussant les épaules. Je croyais que la voiture était à quelqu’un d’autre. »

Chez lui, les policiers ont découvert une véritable caverne d'Ali Baba : des tas de sacs, des montres, des bijoux, des boîtes d’outillages ou encore des appareils auditifs. Ses proches avouent le voir régulièrement les bras pleins d’objets divers et variés à l’origine inconnue, comme des vêtements trop grands pour lui, par exemple. « Je fais des greniers, j’achète et je vends de tout », persiste-il contre toute évidence. Une procédure similaire est en cours contre lui, à Alès.

« Ni butin, ni ADN »

« Il ne reconnait que les faits pour lesquels il a été surpris en flagrant délit. Mais il y en a eu d’autres à la même période, dans la même rue. Il a déjà bénéficié de la clémence de la justice mais continue à nier l’évidence », observe la procureure Adelaïde Galtier. Celle-ci réclame un an d’emprisonnement, dont 6 mois avec sursis, contre Raouf, avec maintien en détention. « C’est un mode opératoire classique. On estime que c’est lui qui en est l’auteur, mais aucun élément objectif ne le prouve, ni traces, ni ADN, objecte son avocate, Camille Alliez. Les objets dérobés n’ont pas non plus été retrouvés chez lui, hormis des sacs dont la victime n’avait pas déclaré le vol à l’origine… S’il avait vraiment fracturé ces véhicules, il serait immédiatement parti à pied ! » Le tribunal condamne Raouf à 12 mois d'emprisonnement, dont 4 avec sursis. Il repart en détention pour effectuer ses huit mois ferme.

Pierre Havez

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