Neuvième étape sur le tour régional qu'effectue le président du Comité régional du tourisme (CRT), la destination Cèze Cévennes a fait valoir ses atours et ses choix stratégiques auprès de l'élu tarnais. Un élu qui se voulait avant tout rassurant sur les résultats de la haute saison, alors que ne cessent de remonter, de la part des professionnels, un constat de baisse de fréquentation.

"Si on pouvait considérer la saison de façon globale, ce serait mieux, tempère Vincent Garrel. On savait avant l'été - et d'ailleurs on l'avait dit lors d'une conférence de presse mi-juin - qu'il y avait une baisse des réservations de 4% en juillet, voire entre 5 et 7% pour les hébergements." Le président du CRT engage aussi à ne pas comparer les impressions de l'année avec les chiffres "exceptionnels" de 2022. "Nous ne sommes plus dans l'état de grâce post-Covid", approuve Xavier Borg, directeur de l'office de tourisme Cèze Cévennes, qui préfère prendre 2019 comme année de référence.  

"Je pense que nous aurons une belle saison sur du tourisme de niche, comme les retraités randonneurs, les cyclistes et les familles avec enfants pas encore scolarisés", espère Xavier Borg "Mais sur août, reprend Vincent Garrel, nous sommes sur des prévisions supérieures à l'an dernier. Et on attend un mois de septembre exceptionnel." De quoi, selon lui, atténuer la baisse ressentie en juillet. "Il y a un étalement de la présence des touristes sur notre territoire, poursuit Vincent Garrel, ainsi qu'un effet coupe du monde de rugby." Un effet qui devrait être bien plus fort dans l'ouest de la région, avec les All blacks basés à Toulouse ainsi que la visite attendue de 8 000 Japonais pour suivre leur équipe. Côté est, Montpellier accueillera bien l'équipe des Samoa mais ne recevra aucun match de la coupe du monde, quand la présence des Australiens, en 2007, s'était assortie de sept matches à la Mosson. À des milliers de kilomètres de chez eux, Japonais ou Néo-Zélandais ne rechigneront sans doute pas à rayonner à plusieurs centaines de kilomètres, entre les matches.  

Vers un statut du saisonnier ?

Celui qui chapeaute le tourisme régional a aussi profité de sa visite pour glisser quelques idées sur une mise en lien ou en réseau entre les différentes stations thermales, alors que le complexe des Fumades rouvrira en mai après des anées de travaux, tandis que Xavier Borg livrait une réflexion sur de l'automobile en partage sur le territoire de la Cèze. Vincent Garrel a également évoqué son désir de voir naître un statut du saisonnier, comme il existe un statut d'intermittent du spectacle, afin de faciliter les embauches dans l'industrie touristique. Et, pourquoi pas, en créant une redevance sur les concessions autoroutières - premières bénéficiaires du tourisme -  à l'occasion de la renégociation de leurs concessions, l'année prochaine. 

Il a aussi tenu à différencier sur-tourisme, qui n'affecte pas la région selon lui, et tourisme de masse "synonyme de tourisme populaire". La Région devrait organiser, pour la presse nationale, un eductour à La Grande-Motte, au printemps prochain, pour montrer que la ville a la capacité d'accueillir 100 000 personnes sans sur-tourisme. "Et moi, je ne suis pas du tout contre le tourisme populaire", a enfoncé Vincent Garrel, qui devait aller voir la culture du thé chez David Macq, à la ferme de Berguerolle, puis faire un tour à la foire de Barjac, dans l'après-midi.