Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 06.11.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 863 fois

ÉDITORIAL Grave crise économique : et maintenant, on fait comment ?

Photo d'illustration Anthony Maurin

Il semble désormais évident que le pari du plein emploi prophétisé par le président de la République lors de la Présidentielle de 2022 soit aux oubliettes.

2 389 licenciements chez Auchan et fermeture par Michelin de deux usines en France, soit 1 254 emplois menacés. Ceux qui imaginaient que la crise économique était lointaine viennent probablement de comprendre par ces deux annonces spectaculaires qu'elle est en réalité au cœur de la société française actuellement. Les deux géants français ne sont sûrement que la partie émergée de l'iceberg. L'autre, immergée, est bien plus grave et devrait entraîner de lourdes conséquences économiques dans le pays. Il suffit de voir comment les petites entreprises galèrent. C'est autrement préoccupant. Le nombre de défaillances a atteint 66 000 sur un an, du jamais vu depuis 2009, selon le cabinet Altares. En effet, malgré le ralentissement de l’inflation et l’amélioration du pouvoir d’achat, la reprise de la consommation des ménages reste timide. En parallèle, l’investissement des entreprises a poursuivi son recul, principalement pénalisé par des conditions de financement difficiles et une grande incertitude politique. Comme l'indique le baromètre trimestriel du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce, après un premier semestre déjà inquiétant, le climat des affaires reste sombre en France au troisième trimestre 2024. Et reflète cette conjoncture défavorable. Le taux d’entreprises en difficulté continue de dépasser les niveaux historiques, pour atteindre en septembre un niveau record. Dans notre région Occitanie, le taux d'entreprises en difficulté est en hausse de 17,5 %, les radiations de près de 16 %. Alors que nous détenons le record en France de la plus faible hausse des immatriculations, 1,1 % seulement. Il semble désormais évident que le pari du plein emploi prophétisé par le président de la République lors de la Présidentielle de 2022 soit aux oubliettes. La trajectoire d'un chômage de masse et durable est à nouveau d'actualité. La politique de l'offre s'étant pulvérisée contre le mur de la crise économique et politique. À présent, avec un État mobilisé à faire de sérieuses économies et à envisager des hausses d'impôts en pagaille, il est à craindre que le pire soit encore devant nous. Sans croissance, difficile d'imaginer des perspectives. Il va donc falloir que les spécialistes de la décroissance nous expliquent le chemin à prendre...

Abdel Samari

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