Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 27.03.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 758 fois

ÉDITORIAL Le tournant de la rigueur

Gabriel Attal à la sortie de l'Élysée

- Photo MaxPPP

Mars 1983 - mars 2024 : 41 ans plus tard, la France retrouve les couleurs de l'austérité....

Rigueur budgétaire et financière. Difficile pour le chef du gouvernement de trouver un meilleur terme à la situation catastrophique des finances françaises. Alors que le déficit public est plus haut qu'espéré, à 5,5 % du PIB, il n'y a guère d'autres choix selon l'exécutif que de faire payer cette note salée à tous les Français. D'abord, aux plus précaires, c'est bien dommage. Alors que la crise économique est là, que les entreprises risquent de devoir, contraintes, se séparer d'une partie de leur effectif, le gouvernement envisagerait de réduire les modalités de perception des indemnités chômage de 18 à 12 mois. Un an de sursis avant de crever de faim. Ou d'accepter n'importe quel emploi pour survivre. Autre solution sur la table : la fameuse TVA sociale. Ce dispositif consiste, d’une part, à diminuer les cotisations patronales (et éventuellement salariales) et, dans le même temps, à augmenter le taux de TVA. L’impact de la baisse des prélèvements obligatoires sur les entreprises aura-t-il un impact sur les revenus d’activités ? Rien n'est moins sûr. Les entreprises vertueuses pourront en faire bénéficier leurs salariés par une augmentation mécanique de la fiche de paie. Et favoriser la consommation. D'autres pourraient très bien faire le choix contraire. Ne pas augmenter les salaires et ne pas diminuer leurs prix hors taxes. Ainsi la baisse des coûts salariaux pourrait favoriser le renflouement des caisses pour celles en difficulté et les autres, l'augmentation de leurs marges. Ce qui étonne dans ce serrage de vis imaginé par le gouvernement, avec un ajustement excessif des dépenses, c'est l'absence de volonté de fiscaliser davantage les plus riches d'entre nous. Pourquoi ce tabou ? L'État providence a joué sa carte lors de la crise covid en aidant toutes les entreprises sans exception. Pourquoi n'est-il pas possible aujourd'hui de demander à celles qui peuvent faire cet effort d'apporter leur concours solidairement ? Enfin, même si les taux d'intérêts ont progressé sur les marchés financiers, la France reste un pays avec une économie très solide. C'est le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, qui l'expliquait hier matin chez nos confrères de France Inter. Ainsi, malgré une situation de dette importante, rien n'indique que la catastrophe est devant nous à court terme en matière de mobilisation d'actifs financiers. Le risque de vouloir réduire absolument le déficit public en aussi peu de temps pourrait provoquer un effet dévastateur : casser la croissance. Et sans croissance, ce sont les rentrées fiscales qui en prendraient un sérieux coup. À la fin, malgré la réduction des dépenses, un retour à la case départ.

Abdel Samari

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