« Montrer qu’on peut être innovants sur le territoire » : le vice-président du Collectif, association qui regroupe les associations d’entrepreneurs et de commerçants du Gard rhodanien, Julien Feja, résume l’ambition de cette troisième édition, qui se veut toujours la vitrine du monde économique du Gard rhodanien et des territoires voisins, à travers plus de 80 exposants, près de 800 visiteurs, 1 500 rendez-vous B2B et la présence de plus de 240 demandeurs d’emploi l’après-midi, pour le temps fort recrutement. « L’une des réponses à la période compliquée que nous vivons depuis plusieurs mois est l’organisation d’un tel événement », souligne le président du Collectif Vincent Champetier, soucieux de « raisonner en bassin et de tisser des liens » avec les territoires voisins, comme le bassin alésien, la Drôme ou le Vaucluse. « Vous avez ici l’intelligence de travailler ensemble », salue Jalil Benabdillah.
Et cette année encore, le POP accueillait également la rentrée économique de l’Agglomération du Gard rhodanien, que le président de l’Agglo Jean-Christian Rey a co-animé avec NAO, un robot humanoïde fonctionnant avec le l’intelligence artificielle, innovation oblige, et le parrain du POP Jalil Benabdillah. L’occasion pour l’élu régional de rappeler que « notre Région est le territoire le plus innovant d’Europe, avec plus de 35 000 chercheurs, des écoles d’ingénieurs, des universités, des laboratoires publics ou privés de très haut niveau. » Car « rester innovants, c’est ce qui va nous permettre de garder notre compétitivité et préserver nos emplois », affirme-t-il.
Pour y parvenir localement, « il faut du foncier, on en a, et des savoir-faire, on en a aussi », souligne le président de l’Agglomération Jean-Christian Rey. Côté foncier, pour le gros dossier de la friche industrielle de l’Ardoise, « cinq projets ont répondu à l’appel à manifestation d’intérêt, ils sont en train de se rencontrer les uns les autres pour voir comment ils pourraient travailler ensemble », avance-t-il. Décision d’ici la fin de l’année ou en début d’année prochaine.
L’innovation est aussi dans les moyens de se montrer attractifs, et sur ce point, l’Agglomération a mis sur pied une stratégie, avec un dossier de séduction destiné aux entreprises innovantes, notamment dans le nucléaire, le dispositif Prov’Occ, pour accompagner les nouveaux arrivants sur le territoire, et expérimente désormais un service de conciergerie destiné aux salariés d’une partie du territoire. L’innovation sur le territoire est aussi incarnée par Newcleo, dont la représentante Aude Bouchet rappellera que la start-up, qui travaille sur un projet de Petit réacteur modulaire, ou SMR, vient d’installer un centre de recherche et de formation sur le territoire, ou le CEA dont plusieurs laboratoires disséminés partout en France travaillent sur des technologies avancées pour le monde industriel.
Sur le salon, l’innovation se trouve sur tous les stands, ou presque. Chez MSI Automation par exemple, jeune entreprise basée à Laudun-l’Ardoise qui fait dans l’intégration de solutions automatisées complexes « principalement pour le nucléaire et l’aéronautique, des milieux et environnements complexes et contraints », explique son dirigeant Benjamin Marin. Dans cette entreprise, l’innovation est le quotidien : « sur tous les projets on est sur de la recherche et du développement », affirme-t-il, chaque client ayant ses propres contraintes. L’entreprise compte 12 salariés, « bientôt 15 », précise son gérant, l’activité étant en augmentation.
L’innovation se trouve aussi chez Reatech, entreprise de chaudronnerie et de tuyauterie industrielles, basée à Sorgues (Vaucluse), avec une antenne bagnolaise ouverte récemment. « Nous intervenons dans les secteurs de l’agroalimentaire, du nucléaire, de la pharmaceutique, de la cosmétique et de l’armement », explique sa cogérante Élodie Forat, qui a repris l’entreprise il y a trois ans avec Marc-Antoine Coullomb. L’entreprise travaille notamment sur les sujets de l’acier vert, « de plus en plus demandé par nos clients et sur un nouveau procédé de soudage laser, plus efficace et sans déformation de la matière. »
L’innovation est aussi dans l’agroalimentaire, chez Poppies Bakeries, à Laudun-l’Ardoise. L’usine, qui compte 300 salariés, fabrique sur ses quatre lignes de production qui tournent 7 jours sur 7 1,5 million de donuts par jour. « Nous avons une nouvelle gamme, grâce à un nouveau robot capable de poser des yeux sur les donuts », présente son directeur Pascal Fontanille. L’innovation est partout.
Des conventions
La CCI Gard a profité de l’événement pour signer deux conventions. La première avec l’association des entreprises du nucléaire Cyclium, qui représente une soixantaine de structures, « pour accompagner la CCI au travers de notre baromètre et de notre enquête RH pour connaître l’activité économique dans le nucléaire sur le territoire et les besoins en RH chaque année, et une veille pour identifier ce qui se passer au niveau français et européen dans le nucléaire, et le CCI redistribuera l’ensemble de l’information », explique le président de Cyclium Yann Hiltcher. En contrepartie, la CCI verse 12 000 euros à l’association.
La deuxième convention a été signée avec la mairie de Bagnols, « pour le développement ici des cartes cadeaux Inside (utilisables seulement sans les commerces locaux, ndlr), et accompagner les entreprises du secteur, notamment avec notre nouveau dispositif de veille pour anticiper les difficultés », explique le président par intérim de la CCI Gard Fabien Dorocq. « On travaille en parfaite osmose pour trouver des outils qui permettent de développer les entreprises », rajoute le maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet.
Des trophées
La fin du salon a été l’occasion de remettre les Collectifs d’Or, confectionnés par l’entreprise ATOS, basée à Bagnols. Le prix des jeunes revient à Reatech, citée plus haut, le prix du rayonnement national à CLEO CMA, fabricant de machines spéciales qui exporte au Japon et au Canada, le prix de la Responsabilité territoriale des entreprises à SEIPI, entreprise de travaux d’électricité dans l’industrie et le tertiaire, qui a choisi de poursuivre son développement à l’Ardoise, et le prix des présidents a été remis à Mario Sanguinetti, chef d’entreprise depuis quarante ans à Laudun-l’Ardoise et juge au Tribunal de commerce.