La société a été créée en 1977 à Nîmes par Guy Bastide, père de l’actuel Bastide (Vincent) qui est aux commandes. Après avoir été l'une des toutes premières en France à avoir développé l’aspect pharmaceutique au travers d'une structure spécifique, Bastide le Confort Médical s’inscrit comme « Le premier réseau intégré en France » avec plus de 140 magasins physiques.

Bastide a depuis quelques années déjà projeté son catalogue sur Internet, au travers d’une boutique en ligne. Mais Bastide c’est surtout deux choses. Le maintien à domicile, c’est la vente et la location de dispositifs médicaux en direct ou en magasin (B2C) ou aux institutions de santé (B2B). L’autre secteur est celui des prestations de soins à domicile avec notamment l’aspect respiratoire (oxygénothérapie, ventilation, apnée du sommeil), la nutrition – perfusion, le diabète – stomathérapie ou encore la cicatrisation – urologie.

PDG de Bastide Médical, Vincent Bastide relève depuis quelques temps une inversion des données. « Nos deux grands segments métier sont le maintien à domicile qui devançait les prestations de santé à domicile qui représentent aujourd’hui 60 % du chiffre d’affaires et qui sont dans une forte dynamique de croissance. »

Et Bastide médical, c’est le Gard, la France mais aussi l’Europe et le monde. En Angleterre, la société a des contrats de sept voire de dix ans avec déjà quatre ou cinq régions sur les 11 du Royaume-Uni. L’étranger laisse optimiste le groupe. Le groupe à l’étranger représente 18 % du CA. Bastide est ainsi implantée dans huit pays. « Nous évoluons sur le marché du vieillissement et du développement des maladies chroniques et des maladies aiguës. »

La concurrence ? Des pharmacies d’officine et les récents groupements d’achats… « Nous sommes une des rares exceptions à avoir un réseau de 102 franchises. Le groupe a toujours suivi une croissance régulière, une trajectoire qui était parfois plus soutenue mais notre objectif est de 530 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année. »

La réduction de la marge brute sur les ventes traduit actuellement les effets de mix produits/service. Les charges de personnels réduisent aussi la marge opérationnelle mais, encore une fois, le groupe a fait ce qu’il fallait et il devrait rapidement rétablir la situation. L’inflation salariale ne se fera plus sentir dans quelques semaines et des leviers opérations seront haussés.

Forcément, la performance sera augmentée et l’optimisme revient encore et toujours. Les coûts de structures seront légèrement revus pour regrouper certaines parties du métier et rationaliser les choses.

Olivier Jourdanney, directeur général adjoint est confiant : « Nous voulions nous recentrer sur les activités de service, marquer une pause ou opérer un désendettement après notre politique d’acquisitions pratiquée ces dernières années. Nous avons cédé des actifs qui ne nous convenait plus comme DistriMed et Livramedom car elles n’auraient pas pu s’intégrer à nos activités existantes. Notre croissance organique est de 5,7 %. Fortement alimentée par les prestations à domicile, le meilleur est à venir pour ce secteur. » En plus de cela il faut compter les acquisitions d’Oxigo et Occit’Perf.

La capacité d’autofinancement est en hausse, le secteur connaît une réelle défiance mais les surréactions ne sont pas toujours rationnelles. L’État est le principal payeur des Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, comment pourrait-il couper ces activités ? Avec deux millions d’euros de retard de créances, le groupe tient les choses sous contrôle et certains dossiers sont en cours de résolution. Les flux de trésorerie (exploitation) nets liés aux investissements corporels et incorporels augmentent et s’accélèrent depuis six mois pour représenter 25,7 millions d’euros. Le second semestre sera au moins autant dynamique quand on parle de location de matériel.

De nouveaux financements bancaires ont été obtenus en juillet 2023 à hauteur de 20 millions d’euros. L’émission d’une obligation relance in-fine remboursable dans huit ans à hauteur de 26,7 millions d’euros. La trésorerie disponible au 31 décembre 2023 était de de 36 millions d’euros. Le groupe veut proroger le crédit syndiqué.

La dette financière nette passe de 314 à 324 millions d’euros mais, comme prévu, le ratio du levier financier est de 3,43 alors que l’objectif était de passer en-dessous de 3,5. Mais rapidement, Vincent Bastide aimerait passer sous les 3.

Vincent Bastide poursuit : « Nous mettons la priorité sur le désendettement. Nous allons travailler sur les marges du maintien à domicile et les prestations de santé à domicile demeurent dynamiques cette année donc c’est satisfaisant. Nous mettons en place tout cela, nos objectifs sont les bons. »

Vous l’aurez compris, le groupe va miser sur la poursuite de la dynamique de l’activité et mettre sa priorité sur le désendettement. La marge opérationnelle courante devrait être supérieure à 8,4 % et Bastide compte sur l’amélioration du FCFO au second 2023-2024. L’arbitrage d’actifs se poursuit, tout comme le désendettement. On notera le maintien d’une croissance solide de l’activité. Pour comparer les chiffres d’affaires… En 2013-2014, il était de 152 millions d’euros. 2021-2022, il était de 468 millions d’euros. Il était de 508 millions d’euros en 2022-2023 et l’objectif 2023-2024 sera de 530 millions d’euros !

L’orientation sera donc donnée aux métiers complexes, rémunérateurs et qui développent de belles marges. Les métiers prenants en charge les pathologies chroniques car ils offrent de la visibilité et des possibilités diverses et variées seront également activés tout comme l’organique comme la nutrition-perfusion qui ne cesse de prospérer. « Le graal, c’est la croissance organique et on a la chance d’être courtisé par des industriels et des fonds dans ce secteur ! », conclut Vincent Bastide.