Comme un marché, les halles, on voit bien ce que c'est. Mais des halles numériques, c'est presque un oxymore, alors qu'il s'agit de transformer en digital la relation directe que le client possède habituellement avec son commerçant. Le maire de Saint-Hippolyte-du-Fort, Bruno Olivieri, en explique l'idée de départ. "Nous voulons essayer de réduire la distorsion de concurrence entre le commerce local en zone rurale, celui des centre-bourgs ruraux, et le commerce en ligne où on peut tout acheter, à n'importe quelle heure". 

La municipalité choisit donc de "porter un outil gratuit, pris en charge par la commune, pour poser une "market place", ainsi qu'une vitrine dans laquelle chaque commerçant ou artisan peut proposer des produits en ligne". Le client, de son côté, retrouve le "click and collect" qui fut expériementé à grande échelle lors des confinements dûs au Covid. 

Dans un premier temps, il n'y aura pas de paiement ni de versement d'accompte en ligne, Bruno Olivieri soulignant qu'à l'échelle de Saint-Hippolyte-du-Fort, "on se connaît tous, ou presque, entre clients et commerçants". Mais la possibilité d'un paiement en ligne devrait intervenir par la suite. L'Alt numérique est partenaire du projet, ainsi que l'union des commerçants et le tiers lieu le 21, qui permet un retour d'expérience sur la seule commune gardoises où ces halles ont été mises en place, à Uzès. 

Dans la cité ducale, 70 commerçants sont entrés dans la boucle, générant plus de 800 pages. "On espère une adhésion nombreuse des commerçants, avance Bruno Olivieri en évoquant la réunion de ce mardi soir. Ils sont accompagnés, pour la mise en place, par notre conseiller numérique." À terme, la commune souhaite transférer l'outil, une fois sur les rails, à l'UCIA locale (union des commerçants, industriels et artisans). Le déploiement de ces halles numériques devrait prendre quelques mois, jusqu'à "fin 2024, début 2025".