61 sur 72 établissements du second degré dans le Gard ont répondu à l’appel lancé par le Snep-Fsu. Ainsi, l’étude est solide, globale, transversale. Inspiré du Nutri-score connu de tous, le « Gymnase Score » est l'outil mis au point par le Snep-Fsu pour évaluer la situation de chaque établissement en réalisant un diagnostic des installations sportives mises à disposition en volume et en qualité. Il intègre donc une double dimension en liant des éléments factuels et l'appréciation par les enseignants d'EPS de leurs conditions de travail.
Il classe les établissements en cinq catégories, de A, excellent, à E, médiocre. Cet affichage permet d'avoir une vue d'ensemble sur un territoire (commune, département, académie) et une comparaison entre les établissements, faisant apparaître des différences considérables. Et la vue n’est pas terrible… Une comparaison entre un score attendu et un score obtenu permet aussi de qualifier cinq types de situation allant du A avec un ratio de 100 % ou plus et des conditions excellentes à la lettre E, synonyme d’un ratio inférieur à 40 % avec des conditions médiocres.
« La base de travail est le document élaboré par le ministère de l'Éducation nationale qui sert de référence aux besoins d'un établissement : « L'accès aux équipements sportifs pour l'enseignement de l'éducation physique et sportive et pour l'ensemble des pratiques sportives scolaires » », évoque Lise Chopinet, secrétaire gardoise et co-secrétaire de l’académie au Snemp-Fsu.
Elle reprend : « Le besoin est exprimé en unités de travail indispensables sur la base d'un étalement de l'horaire d'enseignement de l'EPS sur l'ensemble de la semaine. Par exemple, un collège ayant cinq profs d'EPS assure un horaire hebdomadaire de 85 heures d'enseignement de l'EPS. Réparti sur la totalité de la semaine de 32h, cela donne 85/32 = 2,65 heures d'EPS au cours de chaque heure d'ouverture de l'établissement. Cela nécessite de disposer de trois unités de travail en simultané sur la totalité de la semaine. »
Dans le cadre de cette exigence, le document ministériel préconise deux installations couvertes (afin de permettre une continuité assurée de l'enseignement tout au long de l'année scolaire) et une troisième installation, extérieure, qui permette d'assurer une diversité des activités sportives étudiées (piscine, SAE, installation d'athlétisme, terrain de sports collectifs, plateau d'EPS, accès à un site APPN).
Le « Gymnase Score » est déterminé par l'évaluation des huit types d'installations à partir d'une grille de critères sur la base du barème de départ et des points de malus. Gymnase, salle annexe, installation d’athlétisme, terrains de sport collectifs, plateau EPS, piscine, mur d’escalade ou encore site d’activité physique en pleine nature sont les critères choisis avec précaution. Surface, sol, température, trajet, manipulation du matériel, disponibilité et conditions d’utilisation viennent agrémenter ces catégories.
Concernant les moyens humains, en fonction de la taille de l'établissement, la grille de valeur permet de déterminer le score attendu de l'établissement, c'est-à-dire la nature et le volume d'installations sportives nécessaires à l'enseignement de l'EPS.
Toutes les données réunies, en octobre, le syndicat est parvenu à établir le score de 61 établissements sur 72, soit 85 % de retour. « Les scores obtenus révèlent la situation réelle de notre département, deux établissements en A, sept en B, 19 en C, 21 en D et 12 en E ! Un établissement sur deux est classé en D ou E… C'est donc à la fois un plan d'investissement et un plan de rénovation de l'existant dont a besoin notre département. »
L'enquête fait donc apparaître des inégalités considérables entre établissements portant sur les conditions de mise en œuvre de l'enseignement de l'EPS. Le calcul du DPE (ratio score obtenu/score attendu) qui permet le classement de A à E, rend compte de ces écarts qui vont de 15 (DPE le plus faible) à 132 (DPE le plus fort). On constate 12 établissements avec un DPE inférieur 40, neuf établissements avec un DPE supérieur à 80.
L'enquête fournit des renseignements sur chaque type d'installation. Cinq établissements n'ont pas d'accès à un grand gymnase et 12 n'ont accès à aucune autre salle ! La note moyenne est de 12/20 avec des écarts allant de 2 à 18/20…
Les salles annexes ? 44 établissements ont accès à une, deux, voire trois salles annexes. La note moyenne 11/20 est proche de celle des gymnases
À la piscine, c’est plus dur… 36 % des établissements n'enseignent pas la natation. La note moyenne de 8,5/20 et témoigne de conditions d'enseignement insuffisantes.
« Côté pistes d'athlétisme, la situation est tout aussi insuffisante. 31 % des établissements n'ont aucune installation athlétique. La note moyenne est de 8,5/20. C’est pire pour les plateaux car la note moyenne est de 6,5 /20. Elle indique l'état fortement dégradé de ce type d'installation. »
La seule satisfaction est à mettre au crédit du développement des SAE et de l'accès à un site APPN. Outre les inégalités criantes entre établissements, il ressort deux grandes caractéristiques de la situation de notre département.
« D’abord, un manque évident d'installations sportives de toute sorte. L'enquête SNEP Gard avait mis en évidence le manque d'installations couvertes. Le « Gymnase Score » confirme que ce manque existe sur les installations sportives extérieures : installations d'athlétisme, grand terrain de sports collectifs, plateau... Ensuite, le parc est vieillissant, peu ou mal entretenu : la moyenne des scores obtenue par les différents types d'installations sportives en témoigne. »
Seuls deux établissements, le collège Le Vignet à Calvisson et le lycée Dhuoda de Nîmes, décrochent un A. Arrive en dernière position le lycée Lucie-Aubrac de Sommières, ville mal dotée car son collège Gaston-Doumergues est avant-dernier.
