NÎMES Véronique Gardeur-Bancel répond à Vincent Bouget : "Manger des raviolis, ce n'est pas une punition"

Véronique Gardeur-Bancel, adjointe à l'Éducation de Nîmes
- Photo DR"Je n’ai pas été inondée d’appels depuis lundi. Il ne faut pas confondre la politique politicienne avec la réalité", explique l'adjointe déléguée à l'Éducation à la mairie de Nîmes.
Le groupe Nîmes citoyenne à gauche, avec à sa tête Vincent Bouget, a fait part à la presse, par la voie d'un communiqué, des difficultés rencontrées par des parents d'élèves depuis la rentrée de lundi. Exclusion de la cantine pour les enfants non inscrits, raviolis en boîte sans entrée ni dessert, humiliation, etc. Véronique Gardeur-Bancel, adjointe déléguée à l'Éducation à la mairie de Nîmes, répond à Objectif Gard point par point aux accusations de l'opposition.
Objectif Gard : Que se passe-t-il dans les cantines scolaires de Nîmes ?
Véronique Gardeur-Bancel : Depuis plusieurs années, sur mon précédent mandat déjà, la ville de Nîmes et son délégataire de restauration scolaire travaillent sur la présence du nombre d'enfants à la cantine. Parce que jusque-là, on préparait des repas hypothétiquement pour des enfants qui peut-être ne seraient pas là. À la fin, on avait une perte alimentaire. Disons le mot : un gaspillage alimentaire monstrueux. Nous étions la dernière ville à ne pas avoir mis de système de réservation comme partout en France. Cette pré-réservation a été mise en place pour éviter ce gaspillage qui est énorme. Je vais vous donner des chiffres très clairs qui vont tout de suite éclairer ceux qui nous lisent : ce sont 250 repas par jour, c'est-à-dire 5 000 par mois, c'est-à-dire une tonne de denrées jetées par mois. Et ça, aujourd'hui, ce n'est plus possible. Encore davantage dans la situation économique actuelle…
D’autant que vous avez fait le choix, sous l’impulsion de Jean-Paul Fournier, d’engager le mieux manger pour les enfants avec du bio dans les assiettes…
Bien sûr. Nous avons, à la ville de Nîmes, travaillé depuis 15 ans maintenant sur le bio local France. En collaboration avec la Chambre d'agriculture et le délégataire restauration scolaire pour mettre du bio. Nous sommes à 45 % de bio local France dans les cantines nîmoises. Et tout cela, à un tarif minimal de 1 euro et maximal de 7 euros. Alors que le repas coûte plus de 15 euros à la Ville. Mais c'est une volonté de M. le maire, la qualité dans l'assiette. Sans compter que nous avons mis l'accent aussi sur l'apprentissage auprès de nos enfants, sur le goût et la qualité.
Revenons au système de réservation mis en place par la mairie de Nîmes. Il a eu quelques soucis à l’allumage. Est-ce qu’il fonctionne parfaitement aujourd’hui ?
Comme au collège et ensuite, au lycée, les repas se réservent. Dans certains établissements, sur des temps très longs à l’avance. Et le paiement aussi doit être fait à l’avance. Nous étions les seuls en France à continuer d’accepter de compter les élèves présents le matin pour le midi. Au lancement, c’est vrai, il y a eu un souci, notre délégataire de service public s’est fait pirater son système. Il y a un an, on a donc pris la décision de développer notre propre application au sein de la ville de Nîmes. Pour reprendre la main sur les inscriptions, sur la commande des repas. On est parti de zéro. Et depuis la rentrée de septembre dernier, les parents réservent.
Pas tous les parents apparemment…
Oui, on a été plus que tolérants, puisque depuis un an, on ne sanctionnait pas. On a accompagné au maximum. Nous avons formé tous nos référents qui accompagnaient les familles pour réserver. Et l'essentiel des familles joue le jeu. Sur les 9 000 enfants qui fréquentent les cantines, nous avons 1 700 familles qui ne sont pas dans les règles. Elles ne réservent toujours pas. Malgré l'accompagnement et les alertes nombreuses. Nous avons écrit un courrier avant les vacances pour les informer. Aux 1 700 familles qui refusent toujours de s'inscrire depuis la rentrée de septembre. Nous avons bien expliqué que les enfants non-inscrits ne pourraient pas être accueillis normalement à la cantine. Tout le monde a été prévenu aussi par SMS.
Est-ce vrai que des écoliers nîmois ont été exclus de la cantine depuis lundi et ne mangent pas le midi ?
Bien sûr que non. Nous appelons les parents pour qu'ils les récupèrent, mais les parents qui ne peuvent pas récupérer ou qui ne veulent pas récupérer leur enfant, nous ne laissons pas un enfant sans manger. Mais ils ne peuvent plus manger le repas classique puisqu'il n'est plus préparé. C'est donc un repas de secours qui est servi.
Des raviolis en boite ?
C’est le repas de secours qu'on a en cas, vous savez, d'inondation, en cas de sécurisation de l'école. Nous avons effectivement des raviolis, mais vous savez, les enfants aiment bien manger des raviolis. Je ne pense pas que pour beaucoup ce soit une punition.
Est-ce que vous regrettez cette polémique ?
Je n’ai pas été inondée d’appels depuis lundi. Il ne faut pas confondre la politique politicienne avec la réalité. Moi, je dirais que l’on a voulu tellement accompagner et aller trop doucement, à mon sens, que finalement certains parents n’ont pas vu le problème arriver. Rappelons que c’est un service qui n'est pas obligatoire. Dans certaines communes, il n'y a pas de cantine. Aujourd'hui, on a un enjeu. D'abord, un enjeu financier, pour maintenir cette qualité et aller en puissance. Il y a aussi toute la formation des équipes. Nous connaissons malheureusement aussi des difficultés pour avoir du personnel, car ce sont des métiers très compliqués qui, peut-être, ne sont pas forcément attirants. Nous souhaitons améliorer le salaire, parce que pour moi, c'est fondamental. D’autant que ce sont des métiers liés à l'éducation. Enfin, je voudrais dire que tous les services de la ville sont mobilisés pour accompagner les familles. S'il y a des difficultés individuelles, on les traite toujours. Il n'y a pas de problème. Mais il faut que tout le monde joue le jeu. On ne peut pas continuer aujourd'hui, en 2025, à gaspiller des aliments comme ça.
Un dernier mot parce que cette semaine a été marquée par la réouverture du groupe scolaire Léo-Rousson au Clos d'Orville. Les 300 élèves ont découvert leur nouvel établissement avec le maire de Nîmes…
Je suis très heureuse et très fière d'être l'élue de Jean-Paul Fournier à cette délégation. Pour l'inauguration de l'école, j’ai remis au maire un fascicule qui retrace tout ce qu’il a fait dans le cadre de la politique éducative de la Ville de Nîmes. Les gens n'imaginent peut-être pas toute la richesse de Jean-Paul Fournier sur les dossiers en matière d'éducation. Bien loin des polémiques qui n’apportent aucune solution...