Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 29.09.2021 - marie-meunier - 3 min  - vu 599 fois

LE PIN Un village très engagé vers la sobriété énergétique

Patrick Palisse, maire du Pin, Jean-Christian Rey, président de l'Agglomération du Gard rhodanien, et Anthony Cellier, député de la 3e circonscription du Gard. (Marie Meunier / Objectif Gard)

En France, en 2019-2020, 354 communes ont été distinguées par le label "Villes et villages étoilés". Parmi ces communes, celle de Le Pin dans le Gard rhodanien. Déjà détentrice d'une étoile depuis 2014, la commune de 500 âmes a réussi a obtenir sa 3e étoile grâce à tous ses efforts sur l'éclairage. 

À l'origine en 2014, Patrick Palisse, le maire, et son équipe municipale souhaitaient réduire le temps d'éclairage public pour préserver la biodiversité : "On sait que les oiseaux migrateurs ont seulement besoin de la lumière du ciel la nuit pour voler. Mais ils n'ont pas besoin de la lumière bleue de nos réverbères", indique le maire. En effet, la pollution lumineuse générée par l'éclairage public peut désorienter certaines espèces d'oiseaux et les gêner dans leur recherche de nourriture.

Mais ce n'est pas la seule conséquence positive. La commune fait des économies d'énergie conséquentes depuis. "En France, le temps moyen d'éclairage est de 11h. En l'éteignant les 2/3 de la nuit, on divise la facture par trois", indique Patrick Palisse. Pour le tiers restant de temps d'éclairage, la commune a opté pour des ampoules LED (les jaunes, les moins lumineuses, ndlr) : "Et là, on divise encore par trois." D'une facture de 10 000 € pour l'éclairage public en 2014, la municipalité est passée à 1 000 € en 2021. Une sacrée différence...

Des poules offertes aux habitants pour réduire les volumes de déchets

"Cette opération n'est pas réservée qu'aux petites communes. Des villes comme Strasbourg ou Limoges s'y sont mises", assure Patrick Palisse. L'autre effet positif de cette mesure, c'est que le village attire les associations d'astronomes. Le 15 octobre, une journée spéciale sera organisée avec observation du Soleil (avec filtres protecteurs) l'après-midi et du ciel, une fois la nuit tombée.

Et ce n'est pas la seule action menée par la municipalité. Dans une volonté de diminuer les tonnages de déchets, elle a mis à disposition deux poules par foyer. "Quand on trie bien, on se rend compte qu'un tiers du sac poubelle est composé de déchets organiques qui peuvent très bien être consommés par des poules", assure le maire. Avec la mise en place de la redevance incitative en 2023 dans l'Agglo, c'est un bon moyen de réduire la facture. Au total, 120 poules ont été données aux 180 foyers. Et pour les habitants ne disposant pas d'espace pour leurs gallinacés, ils se sont tournés vers d'autres administrés et ont créé des poulaillers partagés.

"Les petits ruisseaux font les grandes rivières"

Depuis deux mois, le village accueille aussi une épicerie, dont les rayons ne sont occupés que par des produits locaux : légumes cultivés à 4 km, viande directement achetée chez le producteur... "On va aussi essayer de développer la vente de produits ménagers locaux à prix coûtant. La marge sera financée par la commune auprès de l'exploitant", détaille le maire.

Depuis 2007, la municipalité a aussi protégé une centaine d'hectares de bois grâce à un classement spécifique : "Ça évite de défricher n'importe comment. Niveau biodiversité, on a aussi installé des nichoirs dans le village, réintroduit avec les chasseurs des lapins, planté des arbres "écolos" avec des fruits dont se nourrissent la faune locale..." Alors que l'Agglomération du Gard rhodanien met un tas d'actions en place pour viser la neutralité carbone à l'horizon 2050, le mairie du Pin veut prouver que même à la plus petite échelle, on peut agir. Et Patrick Palisse aura le mot de la fin : "Les petits ruisseaux font les grandes rivières."

Marie Meunier

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