AU PALAIS Condamnés pour avoir détruit des radars routiers à l’explosif
« Je m’attendais à avoir des revendications politiques. Et bien non, il s’agit de jeunes gens faces à leurs bêtises. J’ai bien peur que l’euphorie de la soirée retombe puisqu’ils doivent à l’état 64 229,69 euros, c’est le prix d’un radar automatique détruit », glisse Me Emilie Vrignaud pour l’agent judiciaire de l’Etat qui s’est constitué partie civile. A la barre du tribunal, trois jeunes dépassés par l’audience et par les évènements survenus dans la nuit du 4 au 5 novembre 2016.
Les « serial-killers de radars » qui sont poursuivis pour « destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux », ont de grandes revendications à faire passer. Exemple : « on a trop bu », ou encore, « je m’excuse, j’avais été flashé la veille par le radar de Saint-Alexandre, j’étais en colère ». Le jeune conducteur concerné par les radars qui le « persécute » n’a rien trouvé de mieux que de détruire les appareils qu’il croise sur son chemin. Un matin, alors qu’il a fait la tournée des grands-ducs dans les bars de Bagnols-sur-Cèze, il s’arme de courage et part à l’assaut des « maudits radars » avec deux amis qu’il a appelés à la rescousse. Et les aventuriers débutent leur périple dans la nuit du 4 au 5 novembre 2016. Ils font exploser d’abord le radar de Saint-Alexandre qui a flashé Thierry*, la veille. Tout se passe bien pour le trio qui décide alors d’attaquer un autre radar fixe situé sur la commune de Bagnols-sur-Cèze. Là, pas de chance, ou plutôt pas assez de précautions pour les compères… Thierry se gare sur la nationale à 5h du matin à 100 mètres à l’avant du radar. Avec ses complices il va essayer de détruire l’autre appareil qui résiste. Mais un policier qui part travailler au commissariat d’Orange, voit la voiture suspecte et relève la plaque d’immatriculation qui emmènera rapidement vers son conducteur. Le trio est placé en garde à vue avant d’être convoqué devant le tribunal correctionnel de Nîmes qui les a jugés.
« Des gamins et des faits stupides avec des conséquences énormes. C’est le dossier de l’immaturité » a dénoncé le vice-procureur Patrick Bottero qui a réclamé des peines légères pour les trois garçons qui étaient inconnus jusqu’à cette soirée « aux radars ». « Lorsque l’on a 20 ans, on ne mesure pas toujours l’importance de ses actes », estime Me Célestine Bifeck pour les jeunes. Le tribunal a condamné le conducteur, qui est à l’origine de la soirée à 1 000 euros d’amende. Ses deux copains devront effectuer à leurs frais des stages de citoyenneté. Les condamnations ne seront pas inscrites aux casiers judiciaires. L'action civile en dédommagement des appareils de l'état s'effectuera lors d'une autre audience.
*Prénom modifié
Boris De la Cruz
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