Publié il y a 3 h - Mise à jour le 07.06.2025 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 283 fois

NÎMES EN FERIA Manzanares, le style et la classe triomphent

4Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)

Jose Maria Manzanares triomphe seul mais avec brio (Photo Anthony Maurin)

Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella (silence et oreille), Jose Maria Manzanares (deux oreilles et oreille) et Lalo de Maria (silence et silence).

4Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)
12 000 personnes dans les arènes (Photo Anthony Maurin)

Retour vers le futur. Nous sommes en juin 2025, mais nous aurions pu nous retrouver en septembre 2024. Les toros de Jandilla sont remplacés par ceux de Garcia Jimenez, voici le match retour du cartel d’alternative de Lalo de Maria.

4Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)
Jose Maria Manzanares triomphe seul mais avec brio (Photo Anthony Maurin)

Lalo de Maria doit encaisser son nouveau statut, pas facile d’y voir clair quand on saute de catégorie. Même avec une tête parfaitement posée sur les épaules, il faut trouver une nouvelle motivation, un autre enjeu, une raison toujours grandissante de mettre la jambe. Lui, contrairement à ses compañeros de cartel, a tout à perdre… ou à gagner dans ce match quasi-couperet.

4Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)
Un toro de Garcia Jimenez (Photo Anthony Maurin)

Samedi de feria, des toreros artistes aux caractères trempés dans l’aficion, un public chaud et prêt à frissonner. Tout était réuni pour que cette course soit un moment d’histoire. Nîmes a remis la médaille de la ville à Sébastien Castella, en piste, avant le début de la course et les trois maestros ont salué les tendidos.

4Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)
Sébastien Castella accueille son Garcia Jimenez avec rondeur (Photo Anthony Maurin)

Sébastien Castella s’est présenté en tant que matador de toros à Nîmes il y a bientôt 25 ans et, même s’il n’a pas autant de Porte des Consuls (18) que de paseos nîmois (56) à son actif, son ratio est exceptionnel ! Dans la maturité de son toreo, Castella s’est imposé comme une figura incontournable de la tauromachie. Cependant et contre toute attente, le Biterrois entendra le silence à l’issue de son premier duel. Un toro peu intéressant et sans relief ni race. Vous le connaissez, Castella avait vite compris le sort qui lui serait réservé mais, figura qu’il est, il s’est accroché et est parvenu à réaliser une faena plus qu’intelligente malgré les conditions. L’épée est effective en deux envois. Silence.

4Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)
Sébastien Castella aura payé de sa personne pour cette ravir une oreille à ce cornu qui, avant, lui infligera une cornada (Photo Anthony Maurin)

Quatrième toro de la tarde et second duel pour le Français. Quand on voit l’expérience qu’il a acquise au fil des saisons, on se dit que les pionniers peuvent être fiers d’avoir inspiré de tels toreros. Le maestro se fera prendre assez violemment, une cornada dans le genou gauche, une éraflure sur la cuisse droite et un coup de piton sur le sommet du crâne alors qu’il roule-boulait à terre. Vous le connaissez ! Oui, on se répète, comme lui. Sébastien se relève, ne passe pas par la case infirmerie, ne boite même pas, met à peine 30 secondes à reprendre ses esprits et c’est reparti. Pas n’importe comment en plus… Près des cornes, dans des terrains risqués mais appréciés par les étagères qui frissonnent. Oreille de poids pour torero d’honneur et de pundonor.

4Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)
Jose Maria Manzanares, entre poder et douceur (Photo Anthony Maurin)

Jose Maria Manzanares est toujours le maestro classieux que l’on connaît. Le geste sûr, le savoir-être et le savoir-faire, l’humilité en piste comme en dehors. Manzanares est un Alicantino aux mains d’or et au poignet de velours. Il n’oublie rien, c’est à Nîmes qu’il a débuté en novillada piquée il y a 22 ans et en tant que matador de toros il y a toréé près de 30 fois déjà ! On se disait que cela faisait quelque temps que le maestro n’était pas sorti en triomphe, par la Porte des Consuls. C’est à nouveau une case cochée après une tarde de classe et de détails devant un Olga Jimenez (un sobrero, le toro original s’est cassé le piton droit). Manzanares cisèle ses passes, fait dans la dentelle à grande échelle. Lui ? Il connaît tout. Style absolu, technique remarquable, intelligence exceptionnelle, en un mot, une idée, la maestria, ça doit ressembler à ça. Et à votre avis, pourquoi Manzanares a coupé autant dans sa carrière ? Parce qu’il tue bien. Ici, il a simplement décidé de nous offrir un recibir en bonne place et de passer à autre chose. Deux oreilles.

4Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)
L'art selon Jose Maria Manzanares (Photo Anthony Maurin)

Avec son deuxième toro de Garcia Jimenez, Manzanares espère renouer avec un grand succès dans les arènes de Nîmes. Même s’il y est toujours le bienvenu et fortement apprécié, les tendidos aimeraient le voir sortir sur les épaules de la Porte des Consuls plutôt qu’à pied par le toril. Il ne manque plus qu’un appendice. Le mouchoir tombera du palco et donnera le sourire à tout le monde. On ne parle pas de la même intensité de faena mais l’Espagnol a rendu comme toujours une copie propre, sans avoir fauté et comme pour enchainer, il récidive avec un nouvel essai al recibir. Essai concluant, forcément ! Oreille et sortie en triomphe par la Porte des Consuls.

4Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)
Pecho rageur de Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)

Lalo de Maria a tout à gagner ce soir. Après cinq novilladas sur le sable de Nîmes et le paseo de son alternative, le natif de la cité des Antonin connaît sa ville, ses arènes, son public. Hélas pour lui, le jeune entendra le silence et des sifflets. Dur pour le gamin qu’on portait aux nues. Comment un public peut être aussi vindicatif ? C’est vrai, Lalo a failli lourdement à l’épée. Mais avant ? Face au troisième bravito Garcia Jimenez, le Nîmois n’a pas démérité. Il a su construire une faena appliquée, rythmée, templée même. Les choses s’oublient vite en samedi après-midi. Silence, donc.

4Corrida de Garcia Jimenez pour Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)
Lalo de Maria sur son second pour faire réagir un public frais à son égard (Photo Anthony Maurin) 

Voici maintenant le dernier de la course. Un toro qui partait un peu dans tous les sens et qui n’a pas facilité la tâche du jeune matador de toros. Un petit démon à corne devant un ange meurtri, ç’aurait pu être un beau moment, il fut hélas limité. Lalo essaie encore et toujours, réussi à placer quelques séries d’intérêt mais la faena ne peut tenir la route plus longtemps. Pour éviter la bronca d’une mise à mort longuette, Lalo y va de son engagement et met un terme au duel. Silence, à nouveau.

Anthony Maurin

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