Publié il y a 14 h - Mise à jour le 06.06.2025 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 976 fois

NÎMES EN FERIA Marco Pérez, matador nîmois, sort en triomphe avec Talavante

Corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez, Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)

Sortie en triomphe pour Marco Pérez et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)

Corrida de Garcigrande pour l’alternative de Marco Pérez (salut et deux oreilles), Morante de la Puebla (salut et salut) et Alejandro Talavante (oreille et oreille).

Corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez, Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)
Une belle entrée pour la corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez avec Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)

Nous y serons, nous y sommes, nous y étions. Certains ont pensé ces mots à un moment de leur existence. Aujourd’hui, à l’heure précise où sonnaient les clarines, qui s’est dit cela ? Marco Pérez ? Sans doute.

Un jour d’alternative est un jour à part dans la vie de torero, certes, mais dans la vie d’Homme aussi. Marco Pérez, le prodige de la tauromachie, a pris son doctorat à Nîmes comme les Juli ou Roca Rey avant lui. Aura-t-il le même destin de locomotive de la tauromachie ? Le temps le dira, mais en attendant voici l’apprenti devenu maestro.

Corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez, Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)
Sortie en triomphe pour Marco Pérez et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)

Coincé dans un cartelazo qui l’a fait défiler au côté de Morante de la Puebla et de Talavante, pas facile de trouver sa place même si tout le monde vous regarde. Ce même monde vous attend au tournant et le virage peut infliger une sortie de route.

Ça y est, l’instant solennel débute et les caméras de OneToroTv diffusent l’événement et immortalisent l’instant. L’aficion a vu le petit torero grandir dans les toros et la France, en particulier la région, a une affection toute particulière pour celui qu’elle s’enorgueillit de suivre depuis ses premiers muletazos.

Corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez, Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)
Simon Casas, directeur des arènes, a été honoré par ses équipes (Photo Anthony Maurin)

En piste, l’âge n’a pas valeur. Le jeune s’avance, regarde l’amphithéâtre et son public. Il se sent déjà un peu comme à la maison. Même si son premier combat ne restera pas dans les mémoires aficionadas, Marco Pérez a brillé par son savoir et son apparente décontraction. L’ancien apprenti hérite d’un Garcigrande du nom d’Alumno manquant de tout. Marco Pérez essaie encore et toujours, il pègue une série par-ci, un autre par-là, mais le lien ne se fait pas. Salut.

Corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez, Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)
Marco Pérez et son toro d'alternative, Alumno (Photo Anthony Maurin)

La corrida se termine déjà mais Marco Pérez a dû attendre que les deux monstres se départagent pour toucher son premier vrai opposant en tant que matador de toros. En dernière position, les tendidos sont entièrement pour lui. Les genoux au sol, pour l’accueil du Garcigrande. Un capote soyeux même s’il faut parfois batailler, précis et templé. Des attitudes qui ne trompent pas, un brindis à sa mère et à sa sœur, émues, et c’est parti. Le néo mestro se met au centre de la piste et attend le cornu dans le dos. Le public est chaud, il comprend l’enjeu et voit que Marco Pérez n’est pas arrivé là par hasard. Un clin d’œil à Talavante, un autre à Conde, un dernier à Luque qui est présent, le jeune a un panel large et un toreo étoffé. Il le fait voir, savoir et les aficionados l’ont bien compris, deux oreilles, un gamin en larmes et une joie commune. Deux oreilles donc et une sortie a hombros.

Corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez, Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)
Marco Pérez fait un clin d'oeil à son témoin d'alternative, Talavante, spécialiste de l'arrucina (Photo Anthony Maurin)

Morante de la Puebla a été grandiose à Séville comme à Madrid cette année. Le voir à Nîmes était donc une possibilité de plus pour le voir sous son meilleur jour dans un grand moment de sa carrière. Moments qui ne sont pas si nombreux que cela mais qui, quand ils sont là, sont les siens et donc appartiennent à l’éternité. Nîmes ne l’a pas vu étinceler depuis des lustres… Touché par la grâce, Morante arrive en premier aux arènes, on le sent bougon. Quand il entre en piste, Morante fait du Morante ! Enfin ! Temple et lenteur, aguante et douceur. Ceux qui aiment ont dû se barder ! Le toro passe, repasse. L’émotion n’est dégagée que par l’homme car l’animal est encore décevant, mais moins que le premier. Salut.

Corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez, Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)
Morante de la Puebla, relâché, à gauche, sur son premier (Photo Anthony Maurin)

Avec un deuxième Garcigrande, José Antonio Camacho Morante de la Puebla doit conclure avec douceur sa 16e venue à Nîmes (où il vient depuis 1998 !) en tant que matador de toros pas comme les autres. Il ne coupera pas mais accueillera son dernier adversaire de la tarde à genoux dans une suerte qui voyait son capote s’enroulait autour de lui. Bel effet. Un brindis à Simon Casas et ça repart. Morante, comme pour son premier duel, montre qu’il est là et bien là. Encore l’éloge de la lenteur, l’infime détail, le pied, la main, le bras. Tout chez Morante respire le toreo. Une épée, un descabello longuet. Encore un salut mais avec le sourire et la folle envie de le revoir très prochainement !

Corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez, Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)
Morante de la Puebla, empaque ? (Photo Anthony Maurin)

Alejandro Talavante connaît ces journées spéciales pour intégrer très souvent ce type de cartels flamboyants. Avec Morante et Pérez, Talavante savait qu’il devait tirer son épingle du jeu le plus rapidement possible. C’est ce qu’il fait d’emblée, en coupant une oreille. La première de l’après-midi. C’est tout son répertoire qui y passe. Du capote à la muleta, de la gaonera resserrée à l’arrucina anglée pour finir le show avec une belle série de bernardinas. Les tendidos s’emballent, le suivent, les arènes sont prêtes octroyer ce premier trophée. Oreille.

Corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez, Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)
Alejandro Talavante sur le final de son premlier duel (Photo Anthony Maurin)

Cinquième duel de la tarde et, pour le natif de Badajoz, deuxième oreille coupée. Sur son premier toro, on l’a trouvé sérieux, mais avec le même toreo qu’on lui connaît depuis trois ans. Sur cette dernière rivalité, on le voit débuter de manière plus fine, plus douce, même s’il accueille le Garcigrande les genoux plantés au sol près des planches. Des gestes exceptionnels juste avant l’arrivée du cheval puis, peu à peu, Talavante laisse revenir ce que ses fans du moment adorent. Talavante se remet à genoux aux planches, longtemps, une longue série pleine et parfaitement exécutée. Sur ses deux jambes, il enchaîne les passes, à gauche comme à droite quand tout à coup plus rien. Ou si peu. Une série de manoletinas pour conserver la chaleur des gradins, une oreille. Une sortie en triomphe.

Corrida de Garcigrande pour l'alternative de Marco Pérez, Morante de la Puebla et Alejandro Talavante (Photo Anthony Maurin)
Alejandro Talavante et sa classe capote en main... (Photo Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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