ARLES À l'église de la Major, deux reliquaires restaurés

Le crâne de sainte Rusticule a retrouvé sa place dans son reliquaire restauré.
- S.MaAprès un mois et demi de travaux de restauration financés par Les Amis de Saint-Trophime, les deux reliquaires des saints Côme et Damien, et de Sainte-Rusticule ont retrouvé leur place au sein de l’église de La Major, à Arles.
La restauration des reliquaires des saints Côme et Damien – jumeaux, médecins et martyrs du IIIe siècle - ainsi que celui de Sainte-Rusticule, abbesse à Arles au VIIe siècle, a coûté 6 000 euros. Ce financement a été pris en charge par Les Amis de Saint-Trophime, partenaire de la Ville d'Arles. "L'association est partie prenante du patrimoine religieux arlésiens. Nous sommes des lanceurs d'alerte auprès des services concernés", a indiqué sa présidente Annie Arnal. L'association a déjà mené plusieurs actions ponctuelles : reliquaire de Sainte-Anne, panneaux de présentation à Saint-Césaire, à Saint-Trophime, etc. "Notre prochaine action sera la restauration des lustres classés de la chapelle de la Vierge, nous travaillons également sur la création d'une reproduction de L'Adoration des Mages à la chapelle des Rois Mages", a-t-elle annoncé.
>> À relire : ARLES. Trois tableaux de l'église Saint-Trophime vont être restaurés
Mais ce jeudi 31 juillet, il s'agissait de rendre à l'église de la Major les deux reliquaires des saints Côme et Damien, et de Sainte-Rusticule. Cela après un mois et demi de travail mené par la restauratrice, Emmanuelle Forestier. Les deux coffrets ont été nettoyés, en particulier leurs vitres, qui s’étaient opacifiées avec le temps. Il a également fallu reprendre la dorure, la stabilité puisque certains pieds étaient cassés, le reliquaire des saints Côme et Damien était calé avec des petits bouts de bois. "Il y avait plusieurs sortes de pieds, j'ai pris les plus anciens comme modèles", souligne Emmanuelle Forestier. Les croix en bois brut au sommet des réceptacles, et non d'origine, ont été consolidées et dorées. "Les seules choses que nous n'avons pas refaites, ce sont les rosaces qui ont complètement disparu. Sans modèle, on ne refait pas quelque chose de faux, mais on a demandé à madame Forestier d'en garder la trace", a précisé Carole Nanni du service patrimoine de la Ville d'Arles.
Les reliques placées sous haute surveillance pendant un mois et demi, ont pu rejoindre leurs précieux coffrets, une opération délicate confiée à la restauratrice, devant une assemblée très attentive. Don Pierre Auguste de Vilmarest, lui a ensuite prêté main forte, pour installer les reliquaires sur leur présentoir respectif. Ces reliquaires, datant de la fin du XVIIIe, début du XIXe siècle, pourraient rejoindre la future salle du trésor, un projet porté "à moyen ou long terme" par l'actuelle municipalité arlésienne.
"Nous avons recensé plus de 3 000 objets liturgiques répartis dans nos différents édifices religieux, a rappelé Sophie Asport, adjointe au maire d’Arles en charge du Patrimoine. Un inventaire est actuellement en cours afin de numéroter chaque pièce, d’évaluer leur état de conservation et, si nécessaire, de planifier des interventions urgentes." Les objets les plus remarquables sont prédestinés à cette salle du trésor. "Mais avant cela, d’importants travaux doivent être réalisés sur plusieurs édifices", notamment l’église des Frères Prêcheurs, dont le chantier devrait débuter entre septembre et octobre.