"La Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, les Bouches-du-Rhône, Marseille... Ce n'est pas un poste comme les autres." Heureux de retrouver la Méditerranée qu’il a côtoyée lorsqu’il était préfet de l’Hérault, de 2019 à 2021, Jacques Witkowski a bien conscience des enjeux du territoire : développement économique, industrie, sécurité... Préfet de la région Grand-Est, de la zone de défense et de sécurité Est et du Bas-Rhin depuis octobre 2024, il a été nommé par le président de la République le 19 novembre dernier, soit quelques jours après le meurtre de Mehdi Kessaci, 20 ans, frère d'Amine Kessaci, militant écologiste, connu pour son combat contre le trafic de drogue à Marseille.
"Je ne peux plus reculer, je ne peux plus fuir", a-t-il plaisanté en préambule de son discours, dans la salle d'honneur de la préfecture des Bouches-du-Rhône, devant un parterre bien garni : des autorités civiles et militaires, des représentants des anciens combattants, des élus, le maire de Marseille, Benoît Payan, bien sûr mais aussi plus près de nous le maire d'Arles, Patrick de Carolis. La sous-préfète d'Arles, Cécile Lenglet était également présente, ainsi que Nicolas de Sambucy, secrétaire général adjoint de la FDSEA 13 et président du canton d'Arles. Un rendez-vous qui a succédé au traditionnel dépôt de gerbe devant l'Arc de triomphe, place Jules-Guesde.
Une façon peut-être de détendre un peu l'atmosphère très pesante de ces dernières semaines. Le haut fonctionnaire se sait très attendu sur le sujet de la lutte contre le narcotrafic et pas seulement à Marseille. Il en fait une priorité. "Je suis croyant, mais je ne ferai pas de miracles", a-t-il tempéré tout en promettant "une détermination totale" et un "combat farouche" envers ceux qui perturbent la paix publique et "empêchent les libertés individuelles et collectives de s'exprimer." Le successeur de Georges-François Leclerc s'est présenté à la population comme un "préfet ouvert et disponible", "attentif et réactif".
Diplômé de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, Jacques Witkowski, natif des Hautes-Pyrénées, a d'abord servi dix ans au sein de la gendarmerie nationale avant d'intégrer le corps préfectoral, où il a occupé sans discontinuer toutes les fonctions métiers d'abord comme sous-préfet de 1998 à 2013 puis comme préfet. Il a été préfet de Mayotte (2013-2014) avant d'être nommé directeur du cabinet de la ministre des Outre-mer de 2014 à 2015, puis préfet de la Manche (2016-2017). En 2017, il intègre l'administration centrale en tant que directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises du ministère de l'Intérieur. Deux ans plus tard, Jacques Witkowski retrouve le terrain en qualité de préfet de l'Hérault puis de la Seine-Saint-Denis (2021-2024), où il contribue à la préparation des Jeux Olympiques et paralympiques. Une expérience sur laquelle il s'appuiera pour l'organisation des JO 2030 dans les Alpes. Dans le secteur d’Arles comme en Terre d’Argence, côté gardois, Jacques Witkowski hérite, entre autres, d’un dossier particulièrement sensible : la création d’une ligne à très haute tension entre Jonquières-Saint-Vincent et Fos-sur-Mer.