ARLES Mandy Graillon à Nagui : "Je ne vois pas en quoi on plagie son émission"

Mandy Graillon
- Photo : Paul VisseqLes arènes d’Arles ont été mises en cause par la société de production de Nagui, qui estime que l’émission Le choc des Arènes s'inspirait de manière trop marquée du concept d’Intervilles. Mandy Graillon, adjointe aux festivités à la ville d'Arles, réagit.
Accusée de s’inspirer de manière trop évidente du célèbre jeu télévisé Intervilles, l’émission Le Choc des Arènes organisée par les arènes d’Arles et remportée par Nîmes, fait l’objet d’une polémique. La société de production créée par Nagui, Banijay Production Media, propriétaire de l'émission, porte plainte pour parasitisme et réclame 270 000 euros à Ludi Arles Production, le gestionnaire des Arènes d’Arles.
Objectif Gard : Que pensez-vous de ces accusations ?
Mandy Graillon : C’est vraiment choquant ! C’est Intervilles lui-même qui a voulu se détourner de son ADN initial en laissant tomber les vachettes, donc forcément nous qui dépendons des traditions de tauromachie, c’est normal que nous ayons repris le concept. Nagui a voulu faire évoluer son émission sans les vachettes. Maintenant, il attaque les arènes alors qu’elles ont mis des vachettes et ont fait quelque chose de totalement différent de ce qui passe à la télé. Je trouve que c’est complètement schizophrène ! Si lui ne souhaite plus faire de spectacle avec les vachettes, il doit nous laisser en faire. Je ne vois pas en quoi on plagie son émission, à partir du moment où lui n’a pas de vachettes, tandis que pour nous, le centre du jeu c’est la vachette.
Donc pour vous, ce n'est pas le même concept...
Exactement. Surtout que lui en a fait un argument de communication pour son nouveau concept d’Intervilles en disant que pour céder aux lobbies des animalistes, il ne mettrait plus de vachettes dans son émission. Le seigneur de nos arènes, c’est le taureau. Donc, c’est totalement différent du concept actuel de Nagui puisque lui a tourné le dos aux taureaux. Donc quand on fait des jeux dans nos arènes avec des jeux gonflables et des vachettes, on est donc plus du tout sur la même idée. Un moment, il faut qu’il assume ses prises de position. S’il est sur les nerfs parce que son émission ne fonctionne pas, ce n’est pas notre faute.
La Ville va-t-elle soutenir les Arènes d’Arles ?
Bien sûr. On est totalement en phase avec eux. France Télévision avait annoncé cet hiver relancer l’émission Intervilles sans les vachettes. Nous, à travers l’Union des villes taurines de France dont on est adhérent, on avait boycotté l'émission, refusé que l’émission se tourne dans nos arènes et refusé d’y participer à partir du moment où il boycottait les taureaux. Ces animaux sont pour nous le cœur et l'intérêt de cette émission. C’est pour cette raison que les arènes ont décidé de créer ce spectacle Le choc des Arènes, qui n’a plus rien avoir avec ce que fait Nagui.
« Intervilles restera camarguais quoi qu’il arrive ! »
Dans un communiqué adressé aujourd’hui, l’Union des Jeunes de Provence et du Languedoc défend les arènes d’Arles et la Ville, par l’intermédiaire de son président Alexis Chabriol. « Avant que monsieur Nagui ne se ridiculise davantage. Nous tenons à le ramener à la réalité, en lui rappelant que s’il est bien détenteur des droits d’une émission télé, ce n’est pas le cas pour notre culture et nos jeux taurins. Comment oser attaquer l’évènement le « Choc des Arènes » quand votre propre émission est directement inspirée de nos jeux taurins ? », déclare-t-il, rappelant la création des taureaux piscine par le manadier Émile Bilhau et l’idée de se faire affronter les jeunes de différents villages. Ce dernier donnera l’autorisation à Guy Lux d’en faire un jeu télévisé. « Attaquer le « Choc des Arènes » et Ludi Arles Production, ce n’est pas attaquer un soi-disant concurrent, c’est attaqué la culture camarguaise, ses coutumes et ses jeux taurins. Car nous n’avons pas attendu l’existence d’Intervilles pour organiser ces jeux, mais c’est bien l’émission Intervilles, qui, à l’origine, a en partie repris le concept de ces jeux pour exister », poursuit l’UJPL. Avant de conclure : « Si votre émission n’a pas eu le succès espéré, ce n’est pas une raison pour passer votre frustration sur nos coutumes camarguaises. D’autant plus que votre version d’Intervilles sans les vaches n’a plus rien à voir avec nos jeux. Cela ne vous amènera rien de positif et risque peut-être de vous faire perdre vos derniers téléspectateurs. Vous ne pourrez pas empêcher les camarguais d’organiser ces jeux, ni d’y participer, ni d’y assister, car ce sont les leurs ! ils étaient là avant Intervilles et seront là après. Intervilles restera camarguais quoiqu’il arrive ! Nous réclamons l’innocence de Ludi Arles Production. »