Publié il y a 1 h - Mise à jour le 19.12.2025 - Julia Razil - 3 min  - vu 132 fois

ARLES Patrick de Carolis achève son mandat au sein d'une majorité très fragmentée

L'ex premier-adjoint, Jean-Michel Jalabert, a fait son entrée hier dans les rangs de l'opposition. À la droite du maire désormais Mandy Graillon, et à sa gauche Pierre Raviol.

- J.Rz.

Ce jeudi 18 décembre, s'est déroulé ce qui semble être le dernier conseil municipal de la mandature De Carolis. Un conseil qui a fini de sceller l’éclatement d’une majorité autrefois unie.

"Les emmerdes, ça vole toujours en escadrilles." La délicate formule de Jacques Chirac pourrait particulièrement résonner pour Patrick de Carolis en cette fin de mandat. Après six années émaillées de divisions, les obstacles se sont accumulés au sein de sa majorité. Ce jeudi 18 décembre, lors de ce qui semble être le dernier conseil municipal de la mandature, l’atmosphère était loin de celle, sereine, du premier conseil de 2020 : six heures de débats, 80 délibérations, le retour inattendu d’élus longtemps absents, des surprises et une configuration politique profondément transformée.

Parmi les 33 colistiers initiaux de Patrick de Carolis, ils étaient quelques-uns à ne plus occuper la même place ce jeudi soir. Jean-Michel Jalabert, autrefois assis à la droite du maire, se retrouvait désormais dans les rangs de l’opposition. Du même côté donc que Carole Guintoli et Serge Meysonnier, deux élus avec lesquels les tensions sont vives. Pour rappel en 2024, ces derniers avaient porté plainte contre l’ancien premier adjoint pour "injures publiques" en conseil municipal. Condamné en première instance, Jean-Michel Jalabert a fait appel. Autour de lui, trois des cinq élus (Marie-Amélie Ferrand-Coccia, Ouided Benabdelhak, Sonia Boghari, Stéphane Di Filippo et Laure Toeschi) ayant quitté la majorité et qui l'ont suivi, offrant une image inédite et explosive dès l’ouverture de la séance.

Guintoli-Jalabert : la charge cinglante

Dès les premiers échanges, Carole Guintoli a lancé une charge cinglante à l’encontre de Jean-Michel Jalabert : "J’aimerais accueillir M. Jalabert de ce côté-ci de notre assemblée. Ce n’est bien sûr pas un mot de bienvenue." Puis, s’adressant directement à lui : "Je vous demande, M. Jalabert, de cesser immédiatement d’utiliser vos éléments de langage sur les ‘10 élus ayant quitté la majorité municipale’. Cessez ce mensonge. La réalité, c’est que vous tentez depuis des années de fracturer la majorité pour en récupérer les ruines. Le cheval de Troie n’ayant pas fonctionné, vous passez à la trahison. Je ne veux pas que mon nom soit associé au vôtre. Je ne suis pas des vôtres. Vous avez été l’un des artisans de ma mise à l’écart. Arrêtez de m’utiliser pour gonfler vos stats." Une tirade acide qui a laissé son ancien allié sans voix, bien loin de l’unité affichée en 2020.

Le premier signe de discorde dans la majorité remonte à 2022, lorsque Patrick de Carolis retire ses délégations à Serge Meysonnier, alors 11ᵉ adjoint, pour "défaut de loyauté". Lors du conseil municipal houleux qui scelle son éviction, le maire rappelle les principes fondateurs de sa majorité : "Faire partie d’une majorité impose un double devoir : la solidarité avec l’équipe et la loyauté envers le maire." Des principes qui, visiblement, n’ont pas résisté à l’épreuve du temps.

Un an plus tard, en novembre 2023, Carole Guintoli s’oppose frontalement au maire sur la reconduction de la société Ludi Organisation et de Jean-Baptiste Jalabert à la tête des arènes. Exclue de la majorité quelques jours plus tard, elle devient dès lors "un caillou dans la chaussure du maire", dixit un élu. En mars 2024, Patrick de Carolis reçoit la lettre de démission de Bruno Reynier, délégué à l’irrigation et aux quartiers du Trébon et de Monplaisir, après un conflit avec Emmanuel Lescot, élu à la tauromachie. Puis, en février 2025, Claudine Pozzi, adjointe aux ressources humaines, démissionne à son tour, dénonçant sa mise à l’écart des décisions.

"La mayo n'a jamais pris dans cette majorité"

Pendant ce temps, la guerre larvée entre Jean-Michel Jalabert et Mandy Graillon, les deux principaux adjoints, affaiblit un peu plus la majorité. "Le problème du maire, c’est qu’il n’a jamais su trancher. Et de toute façon, la mayo n’a jamais pris dans cette majorité", confie un proche de l’administration De Carolis. Résultat : en novembre 2025, Jean-Michel Jalabert annonce sa candidature contre le maire sortant aux prochaines municipales. Une trahison aux yeux de De Carolis, mais une suite logique pour beaucoup.

Ce dernier conseil municipal a acté la fin des fonctions d’adjointe de Marie-Amélie Ferrand-Coccia, sans remplacement -- tout comme celles de Jean-Michel Jalabert. Patrick de Carolis termine ainsi son mandat avec 11 adjoints au lieu de 13. Comme un symbole de ces six années de tensions, Eva Cardini, adjointe habituellement discrète du quartier de Salin-de-Giraud, a marqué les esprits en votant contre la délibération sur le contournement autoroutier -- Chloé Mourisard, conseillère municipale de la majorité s'est abstenue --, une promesse phare du maire. "J’ai assisté à la première réunion de présentation de ce projet : la gratuité est impossible, on le sait depuis le départ", a-t-elle lancé, sapant l’argument central de Patrick de Carolis. Un ultime défaut de loyauté ?

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