FAIT DU SOIR Les chauffeurs de taxi en colère : "Nos clients ne sont pas des colis !"

La manifestation des chauffeurs de taxi au péage de Lançon-de-Provence, ce lundi.
- S.MaTrès peu de voies sont restées ouvertes au péage de Lançon-de-Provence sur l'autoroute A7 ce lundi. Plusieurs convois de taxis venus de Marseille, de Cavaillon, Orange, Nîmes etc, ont investi ce point stratégique car très fréquenté, les chauffeurs protestant contre la nouvelle convention en cours de négociation avec l'Assurance maladie.
Plusieurs convois partis de Marseille, de Nîmes, d'Orange, de Cavaillon, de Montpellier et même de Toulouse ont convergé vers le péage de Lançon-de-Provence ce lundi à l'aube. Un peu plus d'une heure après l'arrivée des premiers taxis stationnés face aux barrières, près de cinq kilomètres d'embouteillages s'étaient formés dans les deux sens de circulation de l'autoroute A7. "Nous ne sommes pas là pour embêter les gens, assurait Didier venu d'Orgon, mais pour les faire réagir car dans tous ces taxis, il y a des travailleurs qui vont être impactés, certains, les jeunes notamment, ne s'en relèveront peut-être pas."
"SOS Fatôme", du nom du directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie, ou encore "La Sécu m'a tué", "En deuil"... Ce n'est pas de la résignation qui s'exprime à travers ces slogans inscrits sur les voitures, mais bien la colère. À l'origine de celle-ci, la convention en cours de négociation avec l'Assurance maladie, laquelle prévoit notamment une baisse des tarifs kilométriques pour le transport des patients. Soit "une perte de 30 à 40% sur le chiffre d'affaires", souligne Lucie du Thor. Le transport médical représente 90% de son activité, comme c'est très souvent le cas en milieu rural. "Les revenus baissent mais les charges augmentent, il y a les crédits des licences à rembourser etc, on ne tiendra pas longtemps comme ça", s'inquiète la trentenaire. Et la même de craindre l'arrivée des entreprises de transport VTC sur ce secteur.
Des entreprises "contre lesquelles on ne pourra pas lutter en termes de prix" et qui ne sont pas soumises "aux mêmes contraintes réglementaires", concernant les véhicules mais aussi les chauffeurs. "Et puis le chauffeur Uber ou autre, que va-t-il faire ? Il va ouvrir la porte et laisser le patient à la porte de l'hôpital. Notre métier ce n'est pas seulement transporter les gens", explique Hélène, 59 ans. "Nous les accompagnons, reprend Henri, dirigeant de la société Allô Taxis à Bagnols-sur-Cèze, nous les emmenons jusqu'à leur service, parfois jusqu'à leur chambre".
Alexandra, 40 ans, conductrice de taxi à l'Isle-sur-la-Sorgue calcule même "un créneau d'accompagnement". "Nos clients ne sont pas des colis, ajoute sa collègue Lucie. Il y a quelque chose qui se crée dans la voiture, on parle avec eux, on est parfois un peu psychologue, on représente autre chose qu'un chauffeur." Les opposants au projet de nouvelle convention proposée par la CNAM pointent également du doigt le projet de décret relatif aux transports partagés, issu de la loi de financement de la sécurité sociale 2024. Henri dénonce "la pratique d'une politique financière sans tenir compte des souhaits et de la souffrance des patients, certains atteints de pathologie lourdes".
À la mi-journée, le directeur général de la CNAM a indiqué sur Franceinfo qu'il fera "de nouvelles propositions aux représentants des taxis très prochainement." Les taxis, près de 1 000, n'ont pourtant pas bougé d'un iota sur l'A7 suite à cette annonce. "On ne va pas les laisser faire. Les abus sont mis sur le dos des taxis, mais il y a bien des prescriptions médicales... Les économies doivent être faites ailleurs, le transport médical ne représente que 3% du budget de la CNAM", souligne Jules, chauffeur de taxi à Redessan. Ce n'est qu'à 17h30 que les taxis ont levé le camp, certains ont pris la direction de Lyon et rejoindront la capitale dès demain. Peu de temps avant, le Premier ministre, Michel Barnier, dégainait le 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale.
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