FAIT DU SOIR Mobilisation du 1er octobre : et ensuite ?
Plusieurs syndicats avaient appelé à la grève et à manifester ce mardi 1er octobre. Un mouvement timidement suivi dans le Gard et à Arles.
À Nîmes
« Pour un front de progrès social. Salaires, services publics, abrogation de la réforme des retraites ! » C’était le mot d’ordre de cette manifestation portée par trois organisations syndicales : CGT, FSU et Solidaires. Dans le cadre de la journée nationale de mobilisation et de grève interprofessionnelle, ils étaient environ 500 à battre le pavé dans les rues de Nîmes. La manifestation avait été décidée avant la nomination du nouveau Premier ministre. Mais Michel Barnier constituait une cible privilégiée des grévistes : « Emmanuel Macron a fait le choix d’un Premier ministre issu d’un parti ultra-minoritaire. Cela ne correspond pas aux choix des électeurs. C’est un gouvernement réactionnaire », s’insurgeait Emmanuel Bois.
Le représentant du syndicat FSU a pointé du doigt certaines décisions gouvernementales : « La fiscalité n’a jamais été aussi favorable aux plus riches. Des milliards sont déversés aux très grandes entreprises sans aucune contrepartie. D’autres choix sont possibles pour financer les retraites et le Smic à 2 000 €. Restons mobilisés ! » Parti du Carré d’art à 15h, le cortège s’est rendu devant la préfecture du Gard, en passant par les boulevards Victor-Hugo, des arènes et de Bruxelles aux rythmes de « L’Internationale », « On est là, même si Macron ne veut pas ! » et « Clandestino » de Manu Chao.
À Arles
Entre 150 et 200 personnes, dont les conseillers municipaux - Mohamed Rafaï, Nicolas Koukas, Marie Andrieu et Jean-Frédéric Déjean - ont répondu à l'appel de l'intersyndicale ce mardi 1er octobre. Réunis devant le kiosque à musique, boulevard des Lices, dès 10h30, les manifestants ont d'abord dénoncé "le hold-up démocratique" avec la nomination du gouvernement Barnier. "Avec de tels ministres, l'extrême-droite est déjà au pouvoir", a lâché Nicolas Bourcy, secrétaire général de l'union local CGT d'Arles. Propos partagé par Alain Le Luc, professeur (FSU) au lycée Montmajour. Du discours de politique générale prononcé par le Premier ministre à 15h devant l'Assemblée nationale, celui-là comme d'autres n'en attendait "rien". "Aujourd'hui, ce que j'attends, a-t-il repris, c'est que cette mobilisation soit le début de quelque chose. Le Nouveau Front populaire a impulsé quelque chose, il faut poursuivre."
Les syndicats ont réclamé "l'abrogation de la réforme des retraites, une hausse des salaires et des mesures fortes pour un service public de qualité". Concernant ce dernier point, plusieurs points de tension à l'échelle locale ont été cités en exemple par Julien Durand, professeur d'EPS (Snep-FSU) : "Au lycée Montmajour, deux postes de surveillants ont été supprimés. Au lycée Pasquet, il n'y a pas d'infirmière cette rentrée...". Un mot de soutien a également été adressé aux employés du Museon Arlaten présents, dont le mouvement de grève se poursuit pour dénoncer un manque de personnel. À la CGT, aussi en conflit avec la mairie d'Arles, laquelle a pour projet d'installer l'office de tourisme au sein de la Bourse du travail, ainsi qu'aux associations concernées par l'affaire de la Maison de la vie associative.
À Alès
Ils étaient un peu plus de 200 à protester ce matin dès 10h. Les syndicats CGT, Solidaires et FSU ont pris part à cette mobilisation, qui a pris ses racines devant la sous-préfecture de la commune. Le Nouveau Front populaire alésien était présent, à travers la France insoumise mais aussi avec le Parti Communiste Français. "Ce 1er octobre 2024, nous sommes en grève et nous manifestons avec des revendications très claires", scande Martine Sagit, secrétaire générale de l'union locale CGT d'Alès. Entre autres, l’abrogation de la réforme des retraites pour une retraite à taux plein à 60 ans, le SMIC à 2 000 euros brut avec un net à 1 600 euros, l'augmentation du point d’indice des fonctionnaires, le renforcement des services publics et le développement de l’emploi industrie.
Cette dernière revendication se retrouve au coeur des exigences au sein du bassin alésien. "L’histoire sans fin se répète avec l’annonce glaciale, arrogante et injustifiée de Solvay. Avec un capitalisme jamais rassasié de richesses produites par les travailleurs, ils ont annoncé leur fermeture définitive en octobre 2025 à Salindres. Le motif de cette fermeture serait un manque de rentabilité, avec la concurrence. Pendant ce temps, l’ancienne PDG de la société encaisse un bonus de 12 millions d’euros, pour la récompenser des bons résultats des groupes obtenus par la compression des effectifs. Dans cette société mondialisée, le paradis fiscal des riches fait l’enfer social des pauvres", lance Martine Sagit.
Membre du mouvement de la France Insoumise sur Alès, André Borg a souhaité réagir sur la nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre, et de son gouvernement : "On dit qu’à la France Insoumise, ce gouvernement est un coup de force, mais c’est trop poli. On se moque de nous, Emmanuel Macron est un profiteur !", lâche-t-il. André Borg rajoute en ces temps de guerre, qu'un cessez-le-feu est "crucial pour tous les territoires en guerre en ce moment", en Palestine ou encore en Afrique. Après les discours, le cortège a ensuite bougé, prenant la route du quai Boissier de Sauvages, pour longer le Gardon et revenir en centre-ville.
À Uzès
Une quarantaine de manifestants motivés se sont rassemblés aussi devant la mairie d'Uzès à partir de 10h ce mardi 1er octobre, autour des différents syndicats qui ont mené cette action, à savoir la CGT, la FSU et Sud Solidaire. Avec deux fils conducteurs : augmenter le smic brut et demander l'abrogation de la loi retraites. "Le gouvernement doit faire voter des lois qui conviennent aux français. Les services publics ont été désertés, les hôpitaux sont malmenés. On préfère investir dans l'armée que la santé. On demande d'augmenter le salaire brut à 2000 euros. À Uzès, il existe un collectif dynamique. On a besoin de se retrouver pour extérioriser nos avis", a commenté Philippe Alby, secrétaire de l'Union Locale de la CGT à Uzès. Par manque d'affluence, le défilé dans la ville ne s'est pas déroulée. Les manifestants se sont dispersés d'eux mêmes aux alentours de 11h.
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