Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 05.06.2021 - thierry-allard - 2 min  - vu 674 fois

BAGNOLS/CÈZE La stèle commémorative des Harkis va déménager

La convention pour le déplacement de la stèle des Harkis a été signée par les élus et l'association ARACAN (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Depuis près de 20 ans, une stèle commémorative pour les Harkis trône sur un petit rond-point du quartier de Lagaraud, le rond-point des Anciens combattants d’Afrique du nord et des Harkis. 

La stèle, installée là par l’ancienne municipalité, n’est pour l’heure pas vraiment mise en valeur, et chaque commémoration du 25 septembre, lors de la journée nationale d’hommage aux Harkis, nécessite de couper la circulation dans le secteur. Une situation insatisfaisante : « ce n’est pas adapté, et se recueillir sur un rond-point… », note le conseiller municipal délégué aux anciens combattants Raymond Masse, à la manœuvre pour changer les choses. « Un monument aux morts, quel qu’il soit, ne mérite pas d’être sur un rond-point », tranche le maire Jean-Yves Chapelet. 

La mairie s’est donc rapprochée de l’association Aracan, qui représente les Harkis, pour envisager un déplacement de la stèle au square Thome, qui regroupe déjà un monument aux morts de toutes les guerres. Une convention en ce sens a été signée par la mairie et l’Aracan ce mercredi matin à l’hôtel de ville. 

« Je suis très attaché à la République et au sacrifice qu’ont fait les Français pour leur pays, il est important que tous les frères d’armes soient rassemblés dans un lieu digne de leur sacrifice », affirme le maire d’une commune liée à l’histoire des Harkis, dont plusieurs milliers ont été regroupés dans le camp de Saint-Maurice-l’Ardoise, à quinze kilomètres de Bagnols, à l’issue de la guerre d’Algérie et jusqu’en 1976. De fait, « un grand nombre de Harkis se sont installés à Bagnols », note la trésorière de l’association Aracan, Nadia Ghouafria. 

Alors la décision de déplacer la stèle est saluée par les Harkis : « vous n’avez pas oublié le souvenir, vous nous avez écoutés », dira le président de l’association Aracan, Ali Laidaoui, qui se présente comme un des « abandonnés » par la France après la guerre d’Algérie. Car malgré le temps, la blessure de ces Français d’Algérie qui ont choisi la France lors de la guerre n’est pas vraiment refermée. « Aujourd’hui, nous attendons toujours une reconnaissance solennelle de l’État français », affirme Nadia Ghouafria. 

En attendant, celle de la municipalité de Bagnols sera plus visible pour monter que « la République reconnaît tous les siens », note Jean-Yves Chapelet. La stèle sera inaugurée au square Thome le 25 septembre pour la journée d’hommage. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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