Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 02.09.2021 - marie-meunier - 3 min  - vu 1804 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Grève contre l'obligation vaccinale à l'IME La Barandonne

La moitié des salariés de l'IME La Barandonne étaient en grève ce jeudi dès midi pour protester contre l'obligation vaccinale. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Ce jeudi midi, un piquet de grève a démarré à l'IME La Barandonne (institut médico-éducatif) à Pont-Saint-Esprit. Les participants se sont donné rendez-vous devant les grilles du parc de la mairie en attendant que la première magistrate, Claire Lapeyronie, les reçoivent à 15h dans son bureau. Le mouvement se poursuivra jusqu'à demain. 

Pas moins de 25 salariés de l'IME La Barandonne ont participé à la grève ce midi. Soit la moitié des effectifs. Ils ont été appuyés par des collègues de l'hôpital de Pont-Saint-Esprit, de l'ALSH des Garrigues d'Uzès ou encore des Yverières de Goudargues. Les raisons de cet élan ? "On demande deux choses : que le social et le médico-social bénéficient du Ségur de la santé et le retrait du pass sanitaire et de l'obligation de vaccination pour les salariés et le public", lance Stéphane Vervacke, éducateur spécialisé et membre du collectif "Travail social".

En effet, pour lutter contre l'épidémie de covid-19, le Gouvernement a décidé qu'au 15 septembre, les professionnels de santé devraient présenter un pass sanitaire pour continuer à travailler. S'ils ne sont pas vaccinés et n'ont pas un test négatif de moins de 72h, ils seront mis à pied. "On va se retrouver avec des familles entières sans ressources. Les personnes concernées vont tout perdre : leur salaire, leurs congés payés... La seule chose qu'elles pourront conserver, c'est leur mutuelle", dénonce fermement Franck Walther, co-secrétaire adjoint de Sud Santé Sociaux Gard-Lozère.

À l'IME La Barandonne, aucun cluster à déplorer depuis le début de la pandémie

Cette nouvelle décision est "la goutte d'eau" pour ces professions déjà exclues du Ségur. "Pendant cette épidémie, on nous a envoyé travailler au départ sans masque et même en étant positif si on était asymptomatique... Et maintenant, on veut nous empêcher d'accueillir les familles et les enfants ?", soulève Franck Walther.

Dans l'assemblée, être pour ou contre le vaccin n'est pas la question. Mais c'est la manière, le manque de valorisation et de reconnaissance qui sont en jeu. "Après des années de boulot, on peut être éjecté du jour au lendemain. (...) Il faut savoir qu'à l'IME La Barandonne, aucun cluster ne s'est créé depuis mars 2020. On sait appliquer les gestes barrières, même si désinfecter les tables ajoute une surcharge de travail", lance Stéphane Vervacke.

Des mises à pied qui devraient se rajouter aux arrêts maladie...

À l'IME La Barandonne, ils seraient six salariés à ne pas être vaccinés. Ce qui pourrait mettre en péril l'équilibre déjà fragile de la charge de travail des équipes qui prennent en charge 55 enfants et adolescents : "Il faut rajouter à cela trois personnes qui sont en arrêt, souvent pour burn-out. Seule une a été remplacée. (...) On a un secteur qui est déjà sous-tension. Avec cela, on risque d'avoir une pénurie de salariés bientôt", poursuit l'éducateur spiripontain.

Quant au syndicat Sud Santé Sociaux, il prévoit une action symbolique devant l'ARS (Agence régionale de santé) le 15 septembre. Une permanence juridique est aussi tenue pour "accompagner les salariés et préparer des recours en justice." Ils envisagent de s'appuyer sur les lois de 2002 sur l'action sociale et de 2005 sur le handicap pour contester ces mises à pied.

Stéphane Vervacke, Franck Walther et Salem Bouzehrir, délégué syndical Sud santé-socio du Gard, ont ensuite été reçus en mairie par Claire Lapeyronie et son premier adjoint, Daniel Mouchetant. La première magistrate leur a signifié que la motion de soutien votée par l'Agglo concernant le Ségur avait été transférée à l'ARS et à la préfecture mais qu'aucun retour ne lui était parvenu pour l'heure. Les trois reçus ont aussi demandé un rendez-vous en région avec Carole Delga. Demande que fera remonter Claire Lapeyronie.

Marie Meunier

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