À la tête d’une entreprise de communication qui compte 17 salariés, Philippe Broche en est convaincu : « Cette réforme, il ne faut pas la faire. » Déjà, le patron pointe un problème de timing. « Ce n’est pas le bon moment, pas le bon tempo économique, nous sommes dans une augmentation des charges, une absence de main d’œuvre qualifiée dont on a besoin, et de surcroit, une fermeture des robinets de crédit et de trésorerie par les banques, ça fait beaucoup », estime-t-il.
Mais au-delà du timing, Philippe Broche brocarde aussi le fond de la réforme : « Former des gens à l’adaptation aux nouvelles technologies pour des durées très courtes, c’est à perte. Il serait préférable d’avoir du renouvellement, des jeunes qui rentrent à la place. Personne n'en parle de ça : on va former des gens, et deux ans après, ils sont à la retraite. Quel est le retour sur investissement ? Zéro ! », s’emporte-t-il. Et Philippe Broche de craindre également que « si on commence à démotiver les jeunes qui ne peuvent pas rentrer, et qu’on conserve les vieux, je ne suis pas convaincu que ce soit productif pour l’entreprise. »
Or, justement, Philippe Broche rappelle que « la France a une des meilleures productivités salariales en Europe », et craint donc que les effets de la réforme soient « contreproductifs ». Et, s’il s’exprime en tant que chef d’entreprise, le Bagnolais tance aussi, sur un aspect plus politique, l’utilisation du 49.3, « un déni de démocratie. »