Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 08.09.2024 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 333 fois

BEAUCAIRE Vendanges : 30 % de pertes dans les vignes mais un millésime de qualité

La production de ces vendanges 2024 devrait atteindre les 60 000 hl à la cave coopérative de Beaucaire. 

- S.Ma

À la cave coopérative de Beaucaire, Les vignerons beaucairois, la saison des vendanges a démarré le 23 août. Les mauvaises conditions météorologiques au printemps et toujours ce satané mildiou qui sévit, auront forcément un impact sur la récolte en termes de quantité, pas de qualité. 

Les tracteurs, les bennes remplies de raisins, défilent à la cave coopérative de Beaucaire, la plus ancienne du Gard encore en activité. La saison des vendanges est lancée, depuis le 23 août. Une entrée en matière mi-figue, mi-raisin. "On a eu beaucoup de pertes", lâche Thierry Peyret, viticulteur et président du caveau La Belle Pierre(*). La faute à une météo capricieuse, au printemps notamment. La pluie "et le brouillard" ont été très présents. Le mildiou, un champignon parasite, a causé d'importants dégâts dans les vignes cette année encore, comme dans de nombreux autres vignobles en France.

Gabriel Vialet, président de la cave coopérative de Beaucaire et Thierry Peyret, président du caveau La Belle Pierre.  • S.Ma

En moyenne, les pertes sont évaluées à 30 %, "mais certains ont tout perdu", assure Thierry Peyret. Seul réconfort pour ces viticulteurs, impuissants face à la prolifération du mildiou, la qualité de la récolte. Le maître chai de la cave coopérative de Beaucaire, Julien Favre-Taylaz (accompagné ce jour-là par Gilbert Cestin) vante particulièrement le caractère exceptionnel du rosé, "avec une jolie couleur, très aromatique." Le rosé s'impose dans cette cave avec 30 000 hectolitres (hl) face au rouge, 21 000 hl et le blanc, 14 000 hl. Soit 65 000hl de production totale (chiffres 2023).

Gabriel Vialet, septuagénaire beaucairois, barbe broussailleuse et cheveux attachés en queue de cheval est l'arrière-petit-fils d'un des 35 premiers adhérents à la cave coopérative. "Je suis né de l'autre côté de ce mur", s'amuse t-il pointant du doigt l'arrière de l'établissement. L'homme en est le président, intarissable sur le sujet, il en raconte bien volontiers son histoire. L'essor au lendemain des deux guerres mondiales et dans les années 70, puis le déclin après l'arrachage des vignes. "Et la pyramide des âges, les vignerons sans successeur, le besoin de surface. Ces dernières années, il y a eu un petit renouveau. Les prix étaient plus stables jusqu’à l’année du covid. On l'a pris de plein fouet, on n'a pas pu sortir des vins, pas pu exporter des vins. D’autres pays ont récupéré les marchés. Puis l'inflation..." S'ajoute l'évolution des moeurs en France, "le vin n'est plus une priorité", souffle Gabriel Vialet. 

Les vendanges ont démarré le 23 août et devraient se poursuivre jusqu'à fin septembre. • DR/OG

Avec l'arrivée de nouveaux adhérents, la cave coopérative de Beaucaire en compte désormais une petite cinquantaine répartie sur 14 communes jusqu'aux Saintes-Maries-de-la-Mer, Fontvieille et Saint-Gilles. "On a assuré une pérennité, se satisfait le président. Cette année on a donc progressé en surface de 25 %. Par contre, on risque de faire une récolte 30 % inférieure à la normale (pour les raisons précitées, NDLR), c’est-à-dire presque revenir à la récolte de l’an passé", prévoit Gabriel Vialet. Pour rappel, la cave coopérative Les vignerons Beaucairois produit des vins de Pays d'Oc, AOP Costières de Nîmes, IGP Gard et Coteaux du Pont du Gard, IGP Méditerranée. Une partie de la production est vendue à l'export : Belgique, Australie, Japon, Allemagne etc.

*Ce samedi 7 septembre auront lieu les vendanges à l'ancienne à partir de 16h30 à Beaucaire.

1,5 M€ d'investissement

36 000 € sont nécessaires chaque année pour entretenir la cave coopérative de Beaucaire, "sans casse", précise son président, Gabriel Vialet. En plus de l'entretien, des investissements sont réalisés régulièrement pour la production des vins dits "technologiques". Ils varient entre 200 000 et 300 000 €, mais cette année, l'enveloppe a été bien plus épaisse, 1,5 M€ pour mener des travaux sur les quais, le pressoir, les groupes de froid etc.

Stéphanie Marin

Beaucaire

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