Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 02.02.2024 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 716 fois

CULTURE Beaucaire, décor du nouveau manga de Yacine Kahlerras

Yacine Kahlerras, 28 ans, auteur et dessinateur du manga "Madness Oni".

- Stéphanie Marin

Auteur et dessinateur autodidacte, Yacine Kahlerras, 28 ans, signe son deuxième manga intitulé "Madness Oni". 214 pages au fil desquelles le lecteur suit l'enquête menée par Sony, personnage principal, au coeur de Beaucaire.

Yacine Kahlerras n'en est pas à son premier coup d'essai. En 2020, le jeune Beaucairois écrit et dessine "Aka No Ikari". Une bande dessinée japonaise éditée - avec ses propres deniers - à 50 exemplaires. Une sortie restée confidentielle dans le vaste univers de la littérature, mais les retours, généreux en compliments, ont incité l'auteur et dessinateur à poursuivre son dessein. Autodidacte, Yacine a commencé à griffonner sur le papier dès l'âge de 5 ans, s'inspirant des célèbres personnages de Dragon Ball Z ou encore Pokémon. Son oeil les attrape tous, chacun de ces détails, de ces traits si parculiers, qui façonnent ces héros de mangas.

Yacine Kahlerras a placé Beaucaire au coeur de l'intrigue de son deuxième manga intitulé "Madness Oni", sorti le 15 déembre 2023. • Stéphanie Marin

Au collège, il mêle des histoires à ses dessins, puis au lycée se concentre sur la création de son propre personnage, Sekaï avec une seule obsession en tête et elle le poursuivra jusqu'à la faculté : le faire vivre dans une histoire. "Il est le héros de "Aka No Ikari". Mais avant d'en arriver à la sortie du manga, j'ai recommencé les dessins et réécrit l'intrigue plusieurs fois. je reconnais être perfectionniste, mais je voulais surtout que ce soit original, aller au bout de mon imaginaire, quitte à ce que ce soit atypique", explique-t-il. Yacine ira jusqu'au bout de cette logique dans son deuxième ouvrage, en quittant les terres de Kyoto pour se plonger dans les siennes, là où ses racines sont ancrées, à Beaucaire. 

Madness Oni, l'histoire

Sony a perdu goût à la vie quand il n'était qu'un enfant. Le même jour, on lui a enlevé son bras droit et son amie. Handicapé d'un membre, il erre sans but. Puis Naomie réapparait, 18 ans plus tard. Est-ce un fantôme ? Ou a-t-elle ressuscité ?

"Je ne suis jamais allé au Japon, même si j'ai fait de nombreuses recherches, je ne pourrais jamais connaître aussi bien les us et coutumes de ce pays autant que les Japonais. Alors autant écrire sur ce que je connais, nous avons de belles choses ici aussi. Ce sont des points de repères pour ceux qui connaissent la ville et pourquoi pas l'occasion de la découvrir pour ceux qui ne la connaissent pas", commente le Beaucairois. Ainsi, le lecteur découvre au fil des pages, 214 en tout, et de l'histoire de Madness (folie en anglais) Oni (esprit en japonais) emmenée par le personnage principal Sony, les totems patrimoniaux et architecturaux emblématiques de la ville : la banquette, la forteresse, le canal, l'usine Ciments Calcia, le gymnase Angelo-Parisi, l'école de la Moulinelle...

Le deuxième tome déjà en préparation

La fin de ce premier tome s'achève sur le parking des Costières de Nîmes, la promesse d'un voyage ailleurs dans le Gard, pour la suite. "J'ai déjà la fin de l'histoire en tête, et l'essentiel des événements marquants." Le jeune homme prévoit d'écrire six tomes, le premier sorti le 15 décembre dernier et édité à 110 exemplaires, a déjà rencontré le succès. Le deuxième est déjà en cours de préparation, un travail qui encore une fois s'appuie sur des inspirations multiples et notamment cinématographiques : Rocky, Madness, Le flic de Beverly Hills pour la petite touche d'humour, etc. 

Yacine a présenté son travail aux jeunes venus le rencontrer mercredi dans les locaux de Booster 3.0 à Beaucaire. • Stéphanie Marin

Tous ses personnages, ses décors sont dessinés à la main sur des planches, les textes, les trames en arrière-plan et la couverture sont, quant à eux, réalisés via une tablette graphique. Yacine Kahlerras n'a jamais suivi de formation dans une école d'art, ni même pris un seul cours de dessin. "Les écoles étaient trop chères, environ 8 000 € par an pour une formation sur cinq à six ans. Ce n'était pas possible."

Sans regret, c'est ce qu'il a expliqué aux jeunes venus mercredi le rencontrer dans les locaux de Booster 3.0, tiers-lieu géré par l'association nîmoise Samuel-Vincent. "Dessiner, ça ne s'apprend pas, c'est instinctif", leur a-t-il lancé, tout en insistant sur l'importance du travail, de la persévérance. Dans le courant de l'année, afin de transmettre sa passion à ces jeunes visiblement très friands de mangas, le Beaucairois devrait animer des ateliers toujours dans les locaux de Booster 3.0. Le petit truc en plus : Yacine Kahlerras expose actuellement quelques-unes de ses oeuvres à la bibliothèque municipale de Beaucaire. 

Madness Oni est disponible sur commande via Instagram sur yacine.kalh ou chez Booster 3.0, 16 bis rue Roger Salengro à Beaucaire.

Stéphanie Marin

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