Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 26.01.2024 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 570 fois

FOURNÈS Avant-projet du site de la Pale : avis mitigé pour l'Adere

Les premiers visuels du projet sur la zone de la Pale à Fournès.

- IDEC

Seule une esquisse a été présentée mardi dernier. Mais déjà le nouveau projet de la zone de la Pale à Fournès suscite des interrogations. L'Association pour le développement de l'emploi dans le respect de l'environnement (Adere), l'une de celles qui s'étaient opposées au programme Argan-Amazon, s'inquiète de voir revenir l'idée d'une plateforme logistique de 37 000 m2.

À nouveau, la zone de la Pale sur la commune de Fournès est au centre de toutes les attentions. Mardi dernier, en réunion publique, le maire Thierry Boudinaud, et deux représentants de Faubourg Promotion, filiale du groupe IDEC, présentaient les premiers plans du nouveau programme d'aménagement du site planté à proximité des barrières de l'autoroute A9, l'une des rares ressources foncières disponibles sur le territoire à l'échelle intercommunale.

Les premiers visuels du projet sur la zone de la Pale à Fournès. • IDEC

Une présentation proposée un peu plus de trois ans après l'abandon définitif du projet d'implantation d'un centre de tri de colis porté par la foncière Argan pour le compte d'Amazon. "Laisser le temps au temps", s'est défendu mardi le premier édile fournésan. Divers dossiers ont été étudiés depuis, "mais ils n'étaient ni intéressants, ni valorisants pour le territoire."

>> À relire : FOURNÈS. Zone de la Pale : un nouveau projet partiellement dévoilé

Les premiers échanges avec l'aménageur et promoteur spécialisé en immobilier d'entreprise (IDEC), ont démarré en février 2023. Le choix est désormais porté sur un programme multi-activités, composé donc de plusieurs pôles : tertiaire, agroalimentaire ou santé, médical et vétérinaire, un village artisanal dédié aux petites et moyennes entreprises - industries, un restaurant. Il est également question d'installer une plateforme logistique de plus de 37 000 m2. Patatras, l'enthousiasme est retombé comme un soufflet auprès de l'Adere, l'une des associations à s'être farouchement opposées à l'implantation du géant du e-commerce à Fournès.

>> À relire : FOURNÈS. Le projet Amazon abandonné : "David peut gagner contre Goliath."

"Ce n'est ni plus ni moins qu'un recyclage direct du projet Amazon pour la partie logistique, lâche Patrick Fertil, membre de l'association. D'ailleurs le bâtiment est quasi aussi important. Donc les problèmes restent identiques en termes de ruissellement des eaux, d’artificialisation des sols, de bétonnisation inutile." Toujours selon ce même militant, "ce projet ne rentre pas dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire", il en veut pour preuve les modifications du plan local d'urbanisme et du schéma de cohérence territoriale évoquées par les porteurs du projet, lors de la réunion publique.

Le plan de masse du projet présenté mardi dernier. • IDEC

Patrick Genay, apiculteur, lui aussi membre de l'Adere, se questionne quant aux chiffres annoncés en matière de flux quotidien, toujours en lien avec cette plateforme. Soit et d'après les premières estimations, une étude devra permettre d'affiner cette donnée, 65 camions par jour dont la quasi totalité devrait emprunter l'échangeur de l'A9 - 80 % des flux poids-lourd circuleront de 6h à 8h et de 19h à 23h - et une trentaine de véhicules utilitaires.

"Le bâtiment est légèrement moins grand que le précédent, mais le flux est divisé par 6 ou 7. Comment fait-on, notamment pour être rentable ?" Et le même de poursuivre, se lançant dans un calcul de l'occupation du stockage, appris auprès d'experts lors de l’affaire d’Amazon et d'obtenir un résultat de 40kg de marchandises stockés par m2, « c’est un peu plus qu’un sac de plâtre, est-ce vraiment rentable ? »

Patrick Genay, membre de l'ADERE. • Photo d'archives : Thierry Allard

Les militants précités n'affichent pourtant pas une opposition ferme à ce programme, qui n'en est par ailleurs qu'à ses balbutiements. Des études sont toujours en cours, la commercialisation des bâtiments sera lancée en septembre de cette année, diverses demandes d'autorisation devront être déposées etc. Le maire l'a lui-même rappelé mardi dernier, "rien n'est définitif", assurant la prise en compte de l'avis de la population au fur et à mesure de l'évolution du projet "100 % privé, donc sans aucun investissement public, indispensable en termes de retombées et de développement économiques et d'attractivité du territoire." Entre 200 et 250 emplois directs sont prévus.

"Une partie du projet laisse entendre que ce serait d’intéret public"

Pas question pour les deux Patrick de remettre en cause l'intérêt de ce projet. "Il y a des points intéressants et à préserver, ils font un effort avec l'utilisation de matériaux locaux, la mise en place d'un mixte énergétique... (*) Et avec la création des différents pôles, notamment de l'espace dédié aux PME qui manque cruellement sur le territoire, le restaurant etc, une partie du projet laisse entendre que ce serait d’intéret public", souligne Patrick Genay. Pour rappel, le dossier Argan-Amazon avait capoté en décembre 2021 après l'annulation par le tribunal administratif de Nîmes de l’autorisation environnementale, contestant l’intérêt général du projet en plus de la question des espèces protégées. 

Reste que l'association compte bien défendre, au fil des rencontres et échanges espérées avec les décideurs, son projet de coopérative agricole, "une alternative à la plateforme logistique, qui répond parfaitement aux attentes du projet alimentaire territorial, en proposant la production, la transformation et la distribution de fruits, légumes et végétaux", insiste Patrick Genay. 

*S'ajoutent la récupération des eaux pluviales grâce à l'aménagement de plusieurs bassins sur site, création d'espaces boisés, mise en place, suivi et contrôle des mesures ERC (Éviter, réduire, compenser). 

Stéphanie Marin

Beaucaire

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