PONT DU GARD Le salon "Respecte-moi" : 360 collégiens sensibilisés aux violences sexistes et sexuelles
Organisé dans le cadre des Assises des violences faites aux femmes portées par le Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance, à l'avant-veille de la grande journée internationale de lutte, ce salon "Respecte-moi" a réuni les acteurs sociaux et associatifs autour des élèves de 3e du territoire du Pont du Gard.
Deux ans après les Assises départementales des violences faites aux femmes organisées au Pont du Gard, principalement axées sur les maillons de la chaîne de prise en charge des victimes (forces de l'ordre, magistrats, avocats, travailleurs sociaux etc), un nouveau rendez-vous a eu lieu à Aramon hier, jeudi 23 novembre, cette fois-ci dédié aux jeunes. Aux collégiens, plus précisément les élèves de 3e du territoire de la Communauté de communes du Pont du Gard, l'intercommunalité portant cette initiative. "L'objectif est d'agir en matière de prévention, de sensibilisation auprès de ces jeunes en créant le dialogue, incitant les échanges", explique Numa Noel, vice-président de la CCPG.
Le temps d'une matinée, 360 élèves ont pu se balader de stand en stand, rencontrer les acteurs des milieux associatif et social, présents à ce salon : Mouvement du Nid 34, le Centre d'information sur les droits des femmes et des familles du Gard, Les Francas, le Planning familial, les assistantes sociales de l'académie de Montpellier, le centre de santé sexuelle (Conseil départemental). La gendarmerie était également présente. Tout un réseau qui a l'habitude de travailler avec les jeunes et de ce fait trouve les bons mots pour interpeller, faire qu'ils se sentent concernés. Les collégiens ont aussi participé à un forum animé par une troupe de théâtre.
"C'est vrai que ce n'est pas normal"
En discutant avec ces jeunes gens, âgés de 13 à 16 ans, on se rend compte que les stéréotypes de genre sont bien réels. Noémie, Lana et Clara, élèves au lycée agricole de Meynes, indiquent tout naturellement que les filles sont plutôt rares dans les classes de CAP Agricole métiers de l’agriculture. Ce qui ne semblait pas les interroger, jusqu'à ce que nous le fassions. "C'est vrai que ce n'est pas normal. On ne devrait pas avoir à choisir une formation, ni même un métier en fonction de notre genre", finissent-elles par reconnaître.
Donner la parole à ces jeunes "leur permet de s'impliquer", assure Gaëlle Henry, chargée de prévention au Mouvement du Nid 34. "Quand ils sont en groupe, les débats les amènent à découvrir d'autres modèles que ceux qu'ils peuvent connaître. Ils découvrent la pluralité des goûts et préférences. Le fait de s'exprimer librement peut leur permettre de déconstruire certains a priori, préjugés sur divers sujets tels que l'homosexualité, les violences, le consentement." Et de l'échange nait aussi la connaissance de l'autre, l'exigence de divers organismes vers lesquels ils peuvent se tourner en cas de besoin.
Ça peut être aussi une aide pour les professeurs ou formateurs qui côtoient ces jeunes au quotidien. "Il n'y a plus trop de filtres entre eux et nous, témoigne Julie Quiot, formatrice au CFA-MFR de Castillon-du-Gard. Ils s'adressent facilement à nous. J'ai déjà moi-même accompagné des jeunes filles au planning familial. Rencontrer ces associations nous permet d'avoir des clés pour passer le relais, pour trouver nos limites." La formatrice en a profité pour prendre quelques contacts afin d'organiser si possible des interventions de manière plus régulière. Une initiative qui va dans le sens des propos de Béatrice Bertrand, directrice du CIDFF du Gard. "Ces salons, entre autres événements, ne doivent pas rester ponctuels, juste dans le cadre de journées nationales ou internationales, mais se poursuivre tout au long de l'année."
Et cela afin que les adolescents mais aussi les adultes, puissent avoir de véritables points de repères. Car se faire respecter, c'est au-delà d'identifier les différents types de violences auxquels on peut être confronté, savoir ce qui est acceptable ou non. Le violentomètre est un des outils pour y parvenir, il a été distribué à plus de 10 000 personnes en 2023 dans le Gard.
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