GARD Pitot, Henri de son prénom, ingénieur de son état
Ingénieur et inventeur, Pitot est un des rares gardois à faire encore parler de lui aujourd’hui.
L'ingénieur en hydraulique Henri Pitot a contribué à façonner la physionomie actuelle du territoire gardois par son action sur les rivières, les canaux, les marais les ponts et les routes. Né le 29 mai 1695 à Aramon, il s'intéresse à la dynamique des fluides et s'oriente vers l'étude de l'écoulement de l'eau dans les rivières.
Il lutta notamment contre les crues du Rhône (1747 et 1755) dévastatrices pour les villages riverains de Pont-Saint-Esprit. Vallabrègues et Roquemaure furent relativement épargnées grâce à ses aménagements.
Une vie à part
Directeur des travaux publics de la sénéchaussée de Nîmes et directeur du canal royal de Languedoc, il ne cesse sa vie durant de construire et de consolider des ponts sur son district.
On lui doit notamment le pont routier accolé à la face est du pont du Gard construit entre 1743 et 1745. Il réhabilite le pont Saint-Esprit datant de 1309 en 1747 et amène en 1765 les eaux de la source Saint-Clément jusqu'à Montpellier en construisant le gigantesque aqueduc du Peyrou d’une longueur de 13,9 kilomètres. Henri Pitot est décédé à Aramon en 1771.
Selon un article paru en fin d’année dernière sur France TV Info, Henri est peu connu pourtant il a encore donné son nom à des choses tout à fait actuelles. Preuve en est le nom des sondes que l’on peut trouver sur les carlingues des aéronefs, les sondes Pitot.
Mais si, rappelez-vous ! Les sondes Pitot étaient évoquées lors des défaillances connues quand le vol Paris-Rio s’est crashé en 2009.
Dans l’article on peut lire : « Les experts, les pilotes multipliaient les démonstrations, un petit cylindre métallique dans la main. On a un tube. On l'a appelé Pitot parce que c'est monsieur Pitot. Et ça vous donne la vitesse" expliquait le pilote de ligne Gérard Feldzer au Parisien-Aujourd'hui en France. Celle de l’avion est très utile pour l’équipage, sauf que dans le cas du Rio-Paris il y a eu ce problème de givre. »
En avance sur son temps, passionné par la géométrie
Mais vous l’aurez compris, notre bon Pitot n’a jamais vu l’ombre d’une aile d’un avion ! Toujours dans l’article, « La sonde a été inventée en 1732 dans le Languedoc par ce physicien totalement autodidacte. Cancre absolu au départ, nul en grammaire, déclinaisons latines et conjugaisons grecques, ce qui est à peu près tout ce qu’on enseigne dans son collège des révérends Pères de la Doctrine Chrétienne à Beaucaire, la ville de sa famille maternelle. Henri Pitot est le cinquième enfant d'une famille de bourgeois catholique. Son père au départ militaire, capitaine, exploitera ensuite des terres. »
À 18 ans, le papa de Pitot inscrit son miston à l’école d’artillerie de Grenoble. Eh oui, quand on n’est pas très bon, on file à l’armée mais c’est là, dans une bibliothèque, qu’il découvre la géométrie. Un art qui le passionne vite et pour lequel il est plus que doué ! Il lit Euclide, tout Euclide, en 12 ridicules semaines…
« Au bout de quatre ans, en 1722, un abbé d’Uzès, épaté, suggère aux parents de l’envoyer à Paris poursuivre ses études. La marquise d’Aramon lui rédige donc une lettre qu'elle adresse au grand physicien de l’Académie royale des sciences, Réaumur. Ce dernier deviendra le mentor d'Henri Pitot. En 20 ans, le Languedocien publie trois mémoires d’astronomie, six de géométrie et cinq d‘hydraulique. Il s’intéresse déjà à la construction. Henri Pitot aide son mentor à mettre au point le thermomètre de Réaumur, apparu avant celui de Celsius. C'est en 1732. L'année où la sonde Pitot arrive. »
Mort… Mais bien vivant
C’est d’ailleurs une des seules inventions françaises qui a fait le tour du globe ! Ce tube mesure la différence entre la pression totale et la pression statique d’un fluide en mouvement.
Vous l’avez compris, le père Pitot a inventé des choses, beaucoup de choses qui sont encore là. Même les bornes Pitot, ancêtres des bornes kilométriques, ont pris son nom… Après une vie bien remplie au cours de laquelle il a été marié et a eu deux enfants, Henri Pitot meurt dans sa maison natale d’Aramon en 1771 après être devenu le Seigneur de Launay. Aujourd’hui encore, son Gard ne l’oublie pas et son village non plus. Le collège d’Aramon porte son nom.
Voici le lien de l'exposition qui est actuellement à voir aux Archives départementales du Gard.
- archives départementales gard
- exposition au fil de l'eau
- henri pitot
- EPCC du Pont du Gard
- pont pitot
Gard
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