Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 29.07.2024 - Marie Meunier - 4 min  - vu 606 fois

CINQ CHOSES MÉCONNUES SUR... Montclus, terre de tournages et spéléologie

Le réalisateur de "Poly" Nicolas Vanier, aux côtés de la jeune actrice Elisa de Lambert, étaient ce mois d'août à Montclus. 

- photo Thierry Allard

Le Gard compte 351 communes, chacune avec ses particularités. On dit souvent que ce sont les petites histoires qui font la grande. Alors cet été, Objectif Gard vous fait découvrir des pans méconnus qui forgent l'identité de nos villes et villages.

On continue notre exploration des communes gardoises à Montclus, une commune de 200 âmes, dans la vallée de la Cèze et classée parmi les Plus beaux villages de France. 

1) Du cinéma et un président de la République

Le petit village de Montclus a accueilli une dizaine de tournages. Le dernier en date remonte au mois de juin 2024 avec le long-métrage franco-belge nommé "Sauvons les meubles". On peut citer aussi "Le dernier homme" (1969), ou les téléfilms "L'étrange histoire d'Émilie Albert" avec Bernard Fresson, et "Le Bon samaritain" où on retrouvait Laurent Gamelon, Michel Galabru ou Patrick Bosso. Montclus a même servi de décor au film "Le porteur des destins" sorti en 1999, l'un des premiers tournages de Guillaume Canet. En 2019, les équipes du film "Poly", réalisé par Nicolas Vanier, ont posé leurs valises deux mois dans le village. Au casting, on retrouve Patrick Timsit, François Cluzet et Julie Gayet. Un jour, le mari de cette dernière, lui a rendu visite sur place. Son mari, c'est François Hollande, ancien président de la République. "Il y avait son service d'ordre. Il se faisait couper les cheveux par les équipes du film dans le logement communal. Julie Gayet me l'a présenté, on a pris une photo. Je suis rentré avec lui dans la cour du château, c'était bizarre (rires). On est resté là, c'était un jour de fête avec les voisins. Il a discuté avec les uns et les autres pendant une heure, on est allé voir l'école du Tourrihou", se remémore le maire, Benoit Trichot. 

2) Un "facteur Cheval" local

La tombe de Polycarpe Roudil. • photo DR

Si vous vous promenez dans le cimetière de Montclus, votre regard sera sûrement attirer par une tombe un peu particulière. Elle est surmontée d'une stèle où sont sculptés dans la pierre divers outils comme un compas ou une massette. Elle a été réalisées des mains de Polycarpe Roudil, qui repose aujourd'hui sous son œuvre. Derrière ce prénom peu commun, se trouvait un tailleur de pierre hors pair qui habitait le village. Le maire du village voit en lui et en cette stèle un peu du "facteur Cheval". On doit à Polycarpe Roudil le monument aux morts de la commune. 

3) Des noms de places pas choisis au hasard

L'étrange porte visible rue de l'échoppe, à Montclus. • photo DR

En se promenant dans le village, vous tomberez forcément sur la place des aires. Et pas désert. "À l'époque, les aires étaient des petits lopins de terre qui permettaient aux propriétaires de pouvoir battre leur blé. Il y en avait au moins une quinzaine. À l'époque, la mairie avait racheté toutes ces aires pour en faire une place", relate Benoit Trichot. Un peu plus loin, vous passerez par la rue de l'échoppe, avec ses portes très originales. Sur la partie basse, elles sont très étroites et plus larges sur le dessus. "Au Moyen Âge, les gens vivaient avec leurs animaux. Cela laissait une largeur suffisante en bas pour les sabots et les pattes. En haut, il y avait plus de place au-dessus pour faire passer les marchandises transportées à dos d'âne par exemple", décrit Benoit Trichot. Mais ces portes faisaient office de double emploi. On s'en servait aussi comme échoppe : "Sur la partie haute, deux volets étaient descendus et ça devenait un étal pour vendre les produits." Il existe encore deux portes comme cela dans le village, dont une en très bon état. 

4) On ménage la grotte de l'aspirateur

Benoit Trichot explique : "Un club de spéléo de Nîmes a recherché pendant quarante ans des cavités. Ils creusaient et ils ont senti de l'air qui étaient aspiré. Ils ont désobstrué pendant longtemps et ont trouvé cette grotte." Elle a donc été baptisée aven de l'aspirateur, en référence à cet infime trou qui envoyait de l'air découvert en 2003. D'infime filet soufflant, la découverte découle sur une cavité majeure aujourd'hui sous protection (on peut l'explorer en formulant une demande). Car elle renferme des concrétions assez remarquables, notamment "l'exceptionnelle rangée de pool fingers qui semble unique en France", comme il est indiqué dans le numéro de juin 2017 de "Magazine Spéléo". Au-dessus de la Cèze, existe aussi la grotte des Beaumes. "Il y a eu des fouilles archéologiques. On a trouvé des outils historiques exposé à Tautavel. On estime que les premières marques de vie remontent à -5 000 à -8 000 ans", atteste le maire. Ensuite, au XII ou XIIIe siècle, a été érigée une église troglodyte dans ce rocher. 

5) Sous terre mais aussi sous l'eau

De nombreux plongeurs viennent explorer la grotte de la Marnade. • photo Marie Meunier

En parlant d'exploration, on peut citer aussi la source de la Marnade, terrain de jeu connu des spéléo-plongeurs. Les équipes spécialisées des pompiers du Gard s'y entraînent de temps en temps. "Et on n'a jamais trouvé la fin de la grotte", soulève le maire. Difficile d'imaginer l'étendue des méandres souterrains quand on observe cette résurgence marquant l'entrée de ce monde immergé. Certains promeneurs ont pu être surpris d'apercevoir des bulles remonter à la surface et des faisceaux de lampes perçant les profondeurs. Le spot est prisé des plongeurs, venant même de l'étranger. En 2019, un spéléologue expérimenté y a laissé la vie.

Marie Meunier

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